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Commentaire composé: Les mystères de Paris, incipit, Eugène Sue.

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Par   •  8 Avril 2024  •  Commentaire de texte  •  2 017 Mots (9 Pages)  •  22 Vues

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Commentaire composé : incipit de « Les Mystères de Paris », Eugène Sue.

Consigne :

Vous ferez le commentaire  de cet extrait des Mystères de Paris » en vous interrogeant sur la manière dont le narrateur cherche à capter l’attention du lecteur dès les premières lignes du roman. Dans une première partie, vous étudierez la présentation du projet romanesque du narrateur, dans une seconde partie, vous analyserez la description des bas fonds parisiens. Enfin, vous vous interrogerez sur l’angoisse suscitée chez le lecteur.

Introduction :

Le XIX ème siècle a vu se développer un nouveau genre littéraire : le feuilleton à paraître dans la presse à un sou. Certains quotidiens, comme « Le Journal des Débats », on vu leur parution prospérer grâce à la publication d’une série d’épisodes écrits par Eugène Sue, sous le titre « Les Mystères de Paris ». Eugène Sue est né à Paris en 1804, et est mort en exil en Haute Savoie en 1857. Issue d’une classe sociale aisée, il commence à écrire lorsque le besoin d’argent se fait sentir. L’écriture de cet auteur est fluide, et l’idée de publier un roman en plusieurs épisodes est tout à fait novatrice. Les premières publications des « Mystères de Paris »  rencontrent un succès immédiat, qui touche toutes les classes de la société, phénomène totalement nouveau pour l’époque. Entre 1842 et 1843, chaque épisode est attendu avec une impatience qui serait comparable à l’engouement  suscité par certaines séries télévisées d’aujourd’hui.

 Le passage étudié est l’incipit du roman, dans lequel l’auteur plante le décor de l’action romanesque et informe le lecteur de ce qui l’attend. Dans un premier temps, nous considérerons le projet romanesque du narrateur, puis dans une deuxième partie, nous nous attacherons à analyser la description des bas-fonds parisiens. Pour finir, nous nous interrogerons sur les sentiments de peur et d’angoisse que le lecteur peut ressentir à la lecture de cet extrait.

1ère Partie :

        Le narrateur plante le décor de l’histoire dans les pires quartiers de Paris, quartiers de bas étages où règnent la violence, la sauvagerie, l’infamie. Ces lieux sont peuplés de repris de justice, d’anciens forçats, d’escrocs, voleurs et assassins de toute origine : « …le rebus de la population parisienne. » Ces endroits, tous aussi sordides les uns que les autres, constituent le décor nauséabond dans lequel évoluent des personnages ignobles, dignes représentants de toute l’ignominie dont est capable l’être humain : « ce début annonce au lecteur qu’il doit assister à de sinistres scènes ».

        L’auteur, cependant, s’interroge sur le bien fondé de proposer à ses lecteurs des scènes aussi effroyables. En effet, il semble soucieux de ne point choquer son public, mais aussi de ne pas verser dans un aspect trop caricatural qui rendrait le récit invraisemblable ou grotesque. Dans ce cas, serait-il opportun de poursuivre dans une telle voie ? « Nous nous sommes demandés s’il fallait nous arrêter ou persévérer dans la voie où nous nous engagions, si de pareils tableaux devaient être mis sous les yeux du lecteur. » Ce commentaire, qui prend la forme d’un doute avoué, ne donnerait-il pas au lecteur l’envie d’en savoir plus ? Si même l’auteur s’interroge sur l’impact psychologique provoqué par les scènes décrites, alors, le lecteur ne peut qu’être à la hauteur de ce défit !

        Le projet romanesque d’Eugène Sue ne peut donc s’envisager sans prendre en compte les sentiments et états d’âme du lecteur. En effet, la seule évocation du décor insalubre et des personnages odieux suscitera inévitablement une sorte de curiosité inquiète. Tout lecteur est évidemment curieux de nature, il voudra certainement en savoir toujours plus au sujet des personnages du roman, leurs caractéristiques, leurs « mœurs excentriques », leurs méfaits probables passés et à venir, et bien sûr, leurs destinées. D’autre part, la forme particulière de la parution en épisode est de nature à entretenir un suspens haletant. Ce procédé ne peut qu’attiser la curiosité et l’impatience à connaître la suite, tant l’impression de frustration provoquée par la suspension du récit peut devenir insupportable. A ce propos, Théophile Gauthier dira que « Les malades ont attendu, pour mourir, la fin des Mystères de Paris ».

        Le projet narratif et romanesque s’attache donc à montrer le décor particulier dans lequel évolueront les personnages, à entraîner le lecteur dans un univers angoissant, tout en suscitant chez lui une curiosité et une envie irrépressible de connaître la suite. Nous allons maintenant tenter de pénétrer dans le cadre du roman, en essayant d’analyser les procédés utilisés par Eugène Sue pour nous capter dans cette ambiance si particulière.

 2èmè Partie :

        Dès les premiers mots, l’auteur nous plonge dans l’ambiance spécifique qu’il a choisie : « un tapis-franc, en argot de vol et de meurtre, signifie un estaminet ou un cabaret du plus bas étage. » Déjà, nous savons que l’auteur utilisera des mots d’argot, pour coller au plus près de ses personnages. Le « tapis-franc » suggère d’emblée l’endroit mal famé, fréquenté par de sinistres personnages, lieux où règnent l’alcool, le jeu, la prostitution et les « coups bas » en tout genre. Inutile de compter sur les tenanciers, désignés par les termes d’ «ogre » et d’ « ogresse ». Si on observe les champs lexicaux utilisés le plus souvent, on constate la profusion de noms et d’adjectif appartenant au registre de la violence et de l’insalubrité. Par exemple, l’utilisation d’adjectifs tels que « sinistre, immonde, horrible, hideux, effrayant, impur » permet d’insister sur l’horreur propre à ces lieux de perdition. La multitude des termes appartenant à ce registre met en relief le côté primaire et sauvage des lieux comme des personnages. Il est à noter également que l’auteur fait un parallèle entre la faune immonde d’un marais,  et l’insalubrité grouillante des bas fonds parisiens : «  …des types hideux, effrayant, fourmilleront dans ces cloaques impurs comme les reptiles dans les marais. » Comme si la vue répugnante de ces animaux évoluant dans les immondices allait provoquer chez le lecteur une sorte de curiosité à la fois attirante et repoussante.  

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