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Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857), le soleil

Commentaire de texte : Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857), le soleil. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  1 195 Mots (5 Pages)  •  115 Vues

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Texte 1 – Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857)

Objet d’étude : La poésie du XIX° au XXI° siècle

 Parcours : Alchimie poétique : la boue et l'or

Le soleil

 Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures

Les persiennes, abri des secrètes luxures,

 Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés

 Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,

Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime,

 Flairant dans tous les coins les hasards de la rime,

Trébuchant sur les mots comme sur les pavés,

 Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés.

Ce père nourricier, ennemi des chloroses,

Eveille dans les champs les vers comme les roses ;

Il fait s’évaporer les soucis vers le ciel,

 Et remplit les cerveaux et les ruches de miel.

C’est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles

Et les rend gais et doux comme des jeunes filles,

Et commande aux moissons de croître et de mûrir

Dans le cœur immortel qui toujours veut fleurir !

 Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes,

Il ennoblit le sort des choses les plus viles,

 Et s’introduit en roi, sans bruit et sans valets,

Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.

 

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857, Section Spleen et Idéal,

poème II « Le Soleil »,  dans Biblio lycée, hachette

LA POÉSIE

BAUDELAIRE, Le soleil

Introduction:

Baudelaire, poète de la modernité publie son grand recueil les fleurs du mal en 1857. Il expérimente en passant du romantisme,au mouvement parnassien,puis en insufflant le symbolisme et popularise le poème en prose Il mène une vie de tourments et de difficultés dont l'angoisse se retrouve dans son concept central du spleen.

Le poème «Le Soleil»se situe dans la section «Tableaux parisiens» du recueil Les Fleurs du mal qui n'est présente que dans la 2e édition de 1861. La première édition est condamné pour outrage à la morale et aux bonnes mœurs. Il est en 2e position de la section et en 88e du recueil et le poème est centré, comme son titre l'indique sur le soleil.

Comment à travers ce poème Baudelaire met il en avant le rôle d'alchimiste, la transformation de la réalité qu'il fait par la poésie?

Le texte se décompose en 3 mouvements avec tout d'abord dans la première strophe, le soleil et vu comme néfaste et le poète en difficulté, dans la deuxième strophe, à l'inverse il fait un éloge d'un soleil de divinisé et enfin la dernière strophe constitué le dernier mouvement qui compare le soleil au poète.

Conclusion:

Dès la première strophe,  le poème aborde et mêle 2 thèmes: le soleil et le poète. Elle présente un soleil cruel, violent et un poète en combat. Le 2nd huitain prends le contre-pied du premier et faire un éloge du soleil,qui nourrit à la fois la nature, l'esprit et le cœur. Elle divinise le soleil. Enfin, le quatrain final indique l'aspect métaphorique du poème qui compare le soleil aux poète,  être qui transforme aussi le monde et les hommes, et les nourrit d'images et de mots.

A travers ce poème, Baudelaire se met sous le patronage du soleil,  il se compare à l'astre qui transforme, transmute les réalités les plus déplaisantes en plus belle par la grâce de la lumière. Le poète est alchimiste par le verbe de la réalité en rêve, par l'inspiration du quotidien prosaïque en imaginaire esthétique Il est venu comme dans ce texte du spleen vers l'idéal

Ce poème de Baudelaire peut se raccrocher de «l’Albatros» dans lequel il décrit la chute pathétique d'un oiseau du ciel vers la société humaine, oiseau qui est en fait la métaphore du poète.

BILAN 1er strophe: cette première strophe évoque donc surtout la difficulté du poète à créer des vers. La création poétique ne vient pas en restant assis à une table, mais dehors, en errant dans les rues. Cette création apparaît comme un combat («escrime»), où il faut subit les assauts du soleil et les difficultés «trébuchant, heurtant».

Le soleil semble seulement un élément de décor.

BILAN 2ème strophe: pouvoir bonificateur, atmosphère bucolique

- nature évoquée = romantisme

-soleil= sujet tout puissant, bienveillant= dieu

BILAN 3ème strophe: comparaison surprenante, 2 fois plus courte

il descend pour se mettre au niveau des choses et personnes, pour but de leur donner de la grandeur, le soleil rend les malheurs moins pénibles.

-soleil=image métaphorique du poète, personnage solitaire qui ne dédaigne aucun lieu et aucune personne, il arpente tous les lieux comme s’ils lui appartenait.

CITATION

PROCÉDÉ

INTERPRÉTATION

V1. le long du vieux faubourg    où pendent au masures

nom commun;

adj.  long et vieux: péjoratif

CCL –» cadre de la ballade

pendent+ masures

faubourg=frontière entre ville et campagne –» espace intermédiaire

délabrement=cadre négatif

V2. les persiennes, abri de secrètes luxures

persiennes= rejet

luxure= prostitution

mal que l’on dissimule, cadre inattendu, loin de l’idéal romantique et des convenances

misère= matériel et moral  

V3.quand le soleil cruel

frappe à traits redoublés

apparaît comme ennemi

adj. cruel

chps lex. du combat

traits= métaphore des flèches du soleil

= duel

V4.sur la ville et les champs, sur les toits et les blés

CCL

parallélisme+ césure à l’hémistiche

accentue le pouvoir universel du soleil –» il frappe partout

V5.je vais m’exercer seul à

ma fantasque escrime

pronom pers= je

fantasque= imprévisible

escrime=combat

allitérations en s et e qui

renvoient aux bruits de l’écriture

le poète se promène à la recherche d’inspi. , sorte de duel avec lui même  

création poétique= défi, jeu

V6.flairant dans tous les

coins les hasards de la

rime

V7.trébuchant sur les mots

comme sur les pavés

V8.heurtant parfois des

vers depuis longtemps

rêves

flairant= participe présent

animalisation du poète

 

  assonance en ant

souligne l’imprévu, le hasard

il explore toutes les possibilités, il peut y trouver l’inspi

le poète se heurte, se cogne contre les mots= douleur et difficulté

V9.ce père nourricier, ennemi des chloroses

GN = périphrase + personnification

soleil personnifié et divinisé, pouvoirs salvateurs, nourricier, ode au dieu soleil

il guérit de maladies

V10.éveille dans les champs les vers comme les roses

le soleil= sujet de éveille

il donne la vie

V11.il fait s’évaporer les soucis vers le ciel

évaporation= disparition et élévation

verbes mélioratifs

contradiction remplit et évaporer

les bienfaits du soleil, créateur des roses, du miel, mais il aide les hommes aussi à créer des vers, à éloigner leurs soucis

V12.et remplit les cerveaux et les ruches de miel

sens figuré, richesse créatrice pour l’esprit

soleil=fonction alchimiste

V13.c’est lui qui rajeunit les porteurs de béquille

forme emphatique

GV mélioratif

périphrase

comparaison et hyperbole

«chlorose» et surtout l’idée de transformation grâce à la comparaison, le soleil transforme la boue en or

V14.et les rend gais et doux comme des jeunes fille

V15.et commande aux moissons de croître et de mûrir

V16.dans le cœur immortel qui toujours veut fleurir

puissance du soleil

dirige le monde

opposition immortel et fleurir

moisson=récolte intellectuelle

Le poète va plus loin ici, le soleil ordonne à la nature = pouvoir sur elle et le cœur des hommes; v15 =évoque la nature mais le vers suivant fait référence à l'humain

V17.  quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes

assonance en ant

comparaison

CCL: forme circulaire

compare le soleil à un poète

poète: source de création, nourrit l’esprit et le cœur des hommes, soigne en faisant d’évaporer les soucis

V18. il ennoblit le sort des choses les plus viles

opposition «ennoblit» et

«viles»

il transforme la boue en or( par un regard différent sur le monde)

V19. et s’introduit en roi,   sans bruit et sans valets

«roi» associé au mot «ennoblit»

silencieux, partout où il passe, sans distinction sociale= bienveillancV2

V20. dans tous les hôpitaux   et dans tous les palais

parallélisme

hyperbole

le soleil brille pour tous, riches ou pauvres

...

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