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Analyse littéraire - Monseigneur Bienvenu - Les misérables - Hugo

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Par   •  23 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  4 959 Mots (20 Pages)  •  177 Vues

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Préalable à l’étude du texte 4 – Monseigneur Myriel

L’art du portrait :

Le portrait est une forme particulière de la description, qui permet à l'écrivain de montrer le personnage représenté. Ce type de description est souvent associé à une pause narrative et le portrait offre en fait une image d'un personnage pris à un moment précis.

Les fonctions du portrait 

Elles sont différentes selon les buts du romancier. En outre un même portrait peut remplir plusieurs fonctions. 

Fonction référentielle : 
Le portrait a pour but de permettre au lecteur de se forger une idée précise du personnage, de le visualiser en le rendant vraisemblable. 

Fonction narrative ou explicative : 
Elle sert à mettre en valeur un personnage à un moment précis de son histoire. 

Fonction symbolique :
Elle montre la portée sociale, morale ou psychologique d'un personnage.

Fonction esthétique : 
Elle offre une galerie de personnages beaux ou laids selon les critères esthétiques de l'époque.

Pour lire un portrait 

On procède d'abord à l'identification du personnage décrit : nom, prénom, surnom, titre, âge, passé, traits, apparence vestimentaire, habitudes, tics et manies, moralité, psychologie, sentiments, comportements, goûts, vices, registre de langue employé, profession, décor et environnement, amis et fréquentations, milieu social et idéologie... 

On caractérise le portrait, en se demandant s'il est statique ou dynamique.

On étudie sa structure : comporte -t-il un ou plusieurs paragraphes, des indicateurs temporels précis ou vagues… Des références au décor ? Suit il un mouvement ascendant ou descendant, horizontal ou vertical ? 

On étudie son style en identifiant les divers procédés d'écriture et pour ce faire on étudiera les champs lexicaux dominants, la syntaxe, les adjectifs, le lexique, les figures de style, les connotations et les tonalités. 

On étudie aussi les indices d'énonciation et les différents points de vue. Il est important de savoir si c'est un narrateur omniscient ou un narrateur personnage ou encore un autre personnage qui fait ce portrait.

La fonction du personnage 

Le personnage et l'action 

Dans un roman comme au théâtre l'action de définit comme un jeu de forces opposées ou convergentes. Dans chacune des étapes de l'action les personnages forment des alliances ou/et des oppositions. Le personnage s'affirme donc à travers ce qu'il est mais aussi ce qu'il fait. C'est lui qui permet au récit de progresser. On le nomme donc un actant. 

Le schéma actanciel permet d'établir les liaisons entre les actants et l'action. On obtient 6 fonctions que peuvent donc assumer les différents personnages d'un roman, sachant qu'un même personnage peut remplir plusieurs fonctions. De même une seule fonction peut être tenue par plusieurs personnages 

Le sujet : il est en quête de quelque chose et accomplit l'action. 
L'objet : il représente le but de la quête du sujet et permet à l'action de rebondir 
L'adjuvant : il aide le sujet dans sa quête. 
L’opposant : il empêche le sujet de progresser dans sa quête.
Le destinateur : il pousse le sujet à agir.
Le destinataire : c'est le bénéficiaire de l'action.

DESTINATEUR -----------> OBJET----------->DESTINATAIRE

ADJUVANT ----------------->SUJET <---------------- OPPOSANT 

Le portrait du personnage de roman peut aussi être porteur de valeurs symboliques et pas seulement de valeurs individuelles. Il peut donc décrire un ou plusieurs types : moral, psychologique, social ou encore philosophique. C'est le cas de bon nombre de héros des romans du XIXe ou du XXe

Analyse linéaire Texte 4 : « Que Monseigneur Myriel faisait durer trop longtemps ses soutanes.

Eléments d’introduction :

Le texte étudié est extrait de la première partie du roman de V Hugo, Les Misérables intitulée « Fantine ». Il se situe dans le 1er Livre de cette partie, elle-même intitulée « un Juste ». Il s’agit du chapitre 5 de ce livre dont le titre est : « Que Monseigneur Bienvenu faisait durer trop longtemps ses soutanes ». Tout le premier Livre des misérables, « un juste » est consacrée à la présentation de Monsieur Bienvenu. C’est ce que nous pourrions appeler un portrait filé sur plusieurs chapitres.

Tout le début du roman est consacré à Monseigneur Myriel, jusqu’à sa rencontre avec Jean Valjean. Une fois le forçat sorti de chez lui, il ne sera plus question de lui dans l’action, seulement par l’intermédiaire des souvenirs de Jean Valjean. Le personnage de l’évêque de Digne existe afin de déterminer l’existence du personnage de jean Valjean, personnage principal, dans le roman.

Nous commencerons par faire un commentaire linéaire du texte pour ensuite problématiser notre commentaire et en faire une lecture analytique.

« La vie intérieure de M. Myriel était aussi pleine des mêmes pensées que sa vie publique ». Cette mise en perspective des « pensées intérieures » et des « pensées publiques », mise sur un pied d’égalité grâce à l’adverbe même, représente une véritable introduction pour ce portrait et nous renseigne sur la tournure qu’il prendra. En effet, les évêques sont souvent décrits comme des prélats, des « princes de l’église ». De nombreuses pamphlets populaires, dès la renaissance critiquent les abus de luxe dans lesquels ils vivent et le détachement qu’ils manifestent envers les plus humbles de leurs administrés. M. Myriel est différent et l’auteur nous en prévient dès le début du texte : ses pensées intimes, spirituelles (sa foi, ses convictions, ce qui le concerne) et ses pensées publiques (la façon dont il paraît en société) sont les mêmes. Il n’y a nulle hypocrisie ou composition sociale chez lui.

« Pour qui eut pu la voir de près, c’eut été un spectacle grave et charmant que cette pauvreté volontaire dans laquelle vivait M. L’Evêque de Digne ». L’utilisation du plus-que-parfait du subjonctif pour le verbe « pouvoir » et « être « donne une valeur d’irréel à la phrase. Le récit est au passé, la valeur correspondant dans le mode subjonctif est le plus-que-parfait. Rappelons également que le subjonctif imparfait est un temps parfaitement littéraire et que son utilisation sert également à donner une certaine variété élégante au récit. Cette analyse est confirmée par le sens de la phrase : voir un évêque vivre aussi pauvrement de façon volontaire est très étonnant. L’idée de surprise et d’étrangeté est également accentuée par la corrélation des adjectifs « grave » et « charmant » qui ne s’emploieraient pas naturellement ensemble, mais également par le groupe nominal « pauvreté volontaire » qui est presque un oxymore. Le complément du nom « M. L’Evêque de Digne » intégré dans la PS Relative (dans laquelle vivait…) intensifie encore cet effet. La citation du titre est un rappel de l’étrangeté de ce personnage et met en relief tous les éléments cités préalablement dans la phrase.

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