Analyse du sonnet pour Hélène de Ronsard

Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,

Assise auprès du feu, dévidant et filant,

Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :

"Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle."

Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,

Déjà sous le labeur à demi sommeillant,

Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant,

Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre, et fantôme sans os

Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;

Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.

Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :

Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.

Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1578

Intro: sonnet, Ronsard (XVIe s, Pléiade), sonnets pour Hélène, Carpe Diem, Renaissance

Les deux premières strophes de ce poème sont une projection vers l’avenir, le poète y décrit le quotidien d’Helen âgée, ainsi que de la postérité .

La première strophe décrit cruellement en une seule phrase Hélène, au soir de sa vie.

L’utilisation du « vous »(v.1), montre que le poète s’adresse directement à Hélène

Les mots « bien vieille » et le complément circonstanciel de temps « au soir » (v.1), désignent la vieillesse d'Hélène, au soir de sa vie.

Au vers 2, les termes « dévidant et filant » sous-entendent l’inactivité mondaine d’Hélène due à sa vieillesse, tout en faisant référence aux trois parques, images de la mort dans la mythologie grecque.

Les mots « chantant »(v3), « émerveillant » (v.3) et « célébrait » (v.4) appartiennent au champ lexical de la gaieté, il

Les mots « mes vers »(v.3) desigent également Ronsard

Au vers 4, on observe une opposition avec le reste du quatrain, d’une part avec le temps du verbe « célébrait », au passé alors que les verbes des premiers vers « serez »(v.1), et « direz » (v.3) sont au futur, d’autre part, l’analepse du mot « belle », qui évoque un passé en contradiction avec le présent, évoque la jeunesse de la jeune femmme, s’opposant ainsi avec le mot « chandelle », évoquant la vieillesse d’Hélène .

La deuxième strophe met en scène la portée du nom de Ronsard au travers de l’exemple de la servante de Hélène qui alors qu’elle s’endormait sur son ouvrage se réveille au seul nom de Ronsard. Cet exemple traduit l’importance de la poésie dans le souvenir et manifeste la puissance de cette dernière qui, de son seul nom, a réveillé la servante.

L’utilisation des adverbes « sommeillant »(v6), « réveillant » (v.7)

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