Etude des textes de Ronsard et Baudelaire
Commentaire de texte : Etude des textes de Ronsard et Baudelaire. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar davincicode0403 • 12 Novembre 2025 • Commentaire de texte • 1 129 Mots (5 Pages) • 5 Vues
Écrire un paragraphe qui rappelle la notion d’innutrition et définir ce qu’est une ode anacréontique.
La notion d’innutrition dont le terme vient du latin in (« dans ») et nutritio (action de nourrir) signifie littéralement « se nourrir » des auteurs anciens pour sa propre création. L’artiste puise ainsi dans les sources antiques et les remet au goût du jour en y ajoutant sa touche personnelle. L’innutrition peut tout à fait être une imitation inconsciente des textes antiques et se distingue clairement de la citation ou de la parodie. Elle peut par exemple prendre la forme de la reprise d’un genre, d’un sujet, d’un topos (c’est-à-dire un cliché récurrent dans la littérature).
Ainsi, on peut citer l’ode anacréontique qui nous vient du poète grec Anacréon (Ve siècle avant JC) et qui est une poésie ayant pour thèmes le lyrisme amoureux (les sentiments personnels), les plaisirs de l’existence, ou encore les leçons tirées d’une douleur amoureuse. L’ode anacréontique fait souvent appel à la mythologie grecque. Elle possède une forme simple et courte (« ode en dimètre iambique catalectique », cf. Variations sur Vénus et Cupidon). Elle fut remise à la mode par les poètes de la Pléiade pendant la Renaissance.
En quoi ce poème rappelle-t-il l’impression donnée par le 1er poème, propre à Ronsard et à Anacréon ?
Le poème « Mignonne, allons voir si la rose.. » rappelle l’impression de légèreté et de musicalité donné également dans « Le petit enfant Amour » d’Anacréon ainsi que celui de Ronsard. En effet, Pierre de Ronsard use d’un champ lexical « mignard » qui contribue au caractère enfantin du poème. En effet, les vers sont parsemés de diminutifs comme « mignonne (répété trois fois)/fleuronne ». Par comparaison, on retrouve le même vocabulaire dans « Le petit enfant Amour… » de Ronsard : « avettes/logettes/fleurette/douillette/ailerettes ».
De plus, le cadre posé est aussi très similaire à travers l’évocation de la nature et des fleurs.
D’autre part, les émotions sont accentuées dans les trois poèmes, avec la présence des onomatopées « Ô/Las,Las ! » qui montre le désespoir du poète à la jeunesse qui se fane et « Ah/Nenni » dans le 1er poème de Ronsard.
Enfin, tous les trois poèmes ont une chute assez ironique et amère qui rappelle le « piquant » des épines d’une rose. Dans les uns on parle des blessures provoquées par l’amour tandis que l’autre évoque la tragédie du temps qui fuit.
Scandez le poème : que constatez-vous ?
Le poème, composé de trois sizains, résonne de manière harmonieuse et musicale à l’oreille. Tous les vers sont en octosyllabes et il y a deux rimes suivies puis quatre rime embrassées.
On observe que le premier sizain est régulier : 2/3/3 puis 4/2/2 puis encore 2/3/3. Le poète utilise la douceur des allitérations : [m], [n], [s] et des assonances [o] dans les quatre premiers vers, mais surtout la figure de la paronomase (ce sont deux mots très proches dans leur sonorité) comme « robe/rose »
Au deuxième sizain, le rythme devient plus souple et contient un enjambement et des exclamations qui ajoutent à cette impression d’accélération et de précipitation, comme si le temps manquait. « …telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! »
Enfin, le troisième sizain revient à un rythme binaire mais encore rapide avec des vers coupés en 4/4 (à « Fera ternir// votre beauté. »)
Ainsi, la musicalité des sons et le rythme confirme la nature même de ce poème (une ode destinée à l’origine à être chantée).
Comparez ce poème avec celui de Queneau, et avec celui de Baudelaire.
Les trois poèmes sont tous des « dialogues » entre le poète et la femme aimée.
Dans le poème de Queneau « Si tu t’imagines », le poète s’est de toute évidence inspiré du poème de Ronsard. En effet, il reprend le thème de la fuite du temps et de la beauté, le Carpe Diem d’Horace en utilisant toujours la métaphore de la fille-rose. (« cueille/roses de la vie/pétales »). Les vers « les beaux jours s’en vont », « tournent en rond » rappellent bien cette idée de cycle inexorable vers la fin (la mort). Le poème semble aussi être destiné à être chantée comme une comptine car il y a beaucoup de répétitions de vers et le rythme est binaire.
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