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L’inconscient nous rend-il hermétiques à nous-mêmes ?

Dissertation : L’inconscient nous rend-il hermétiques à nous-mêmes ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2024  •  Dissertation  •  2 714 Mots (11 Pages)  •  49 Vues

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Khôlle de philo

L’inconscient

L’inconscient nous rend-il hermétiques à nous-mêmes ?

Le terme d'inconscient vient du latin “in” qui signifie non, et “conscrire” qui signifie savoir. En somme, l'inconscient est ce que l’on ne sait pas. L’inconscient désigne deux phénomènes, celui de la non-conscience, de l’inconscience, employé lorsque que quelqu’un fait n’importe quoi, agit sans réfléchir. Et celui de l’inconscient en tant que tel, au sens freudien du terme, qui désigne alors une réalité psychique particulière.

Ce terme s’oppose à celui de la conscience, état d’éveil de l'individu, qui est conscient du monde qui l’entoure et de lui-même.

Il est d’abord théorisé par son précurseur Leibniz au XVII ème siècle, qui parle de “petites perceptions” de “changements dans l’âme dont nous ne nous apercevons pas”. Cependant, ce n’est qu’à partir du XIX ème siècle et des travaux du psychanalyste autrichien Freud, que l’inconscient prend le statut de concept philosophique, et qu’il est considéré comme une partie de l’esprit à part entière, qui possède son propre fonctionnement. L’inconscient devient donc le support de travail de la psychanalyse, qui se fonde sur ce dernier afin de comprendre les rouages d’un traumatisme particulier chez un individu.

Au-delà de la portée psychanalytique, si l’on suit la pensée de Freud “l’hypothèse de l’inconscient est nécessaire et légitime” pour comprendre les actes de la vie psychique.

Ainsi, par son mystère et son caractère fuyant, l’inconscient nous rend-il hermétiques à nous-mêmes ? Certes, la mysticité de l’inconscient nous empêche de nous connaître tout entiers, néanmoins celui-ci peut parfois éclairer des zones d’incompréhension. Pourtant l'inconscient connaît aussi des oppositions sur le plan moral.

Même s’il s’impose comme un concept obscur, l’inconscient a pourtant été plusieurs fois étudié par différents philosophes, de divers courants et de diverses époques.

Une première idée de l’inconscient naît au XVII par son précurseur Gottfried Leibniz, philosophe allemand, rattaché au courant rationaliste qui proscrit que “rien n’est sans raison”. Celui-ci théorise une première conception de l’inconscient, qu’il appelle les “petites perceptions”. Celles-ci, sont des perceptions de différentes natures, que l’homme serait incapable d’identifier avec sa pleine conscience, c’est-à-dire de les remarquer, et de savoir qu’il les remarque individuellement. Ces petites perceptions peuvent être indéfinissables en raison de leur petitesse, nous ne percevons pas les atomes car ils sont bien trop petits; de leur grand nombre, Leibniz prend l’exemple de la mer : quand je suis face à la mer, j’entend le bruit des vagues, et non de chaque goutte individuelle car elles sont bien trop nombreuses. Notre esprit ne remarque

pas les “petites perceptions” lorsqu’elles sont trop unies, c’est-à-dire quand elle s’harmonisent tellement parfaitement qu’elles forment un tout; mais aussi lorsqu’elles deviennent des habitudes, par exemple, il est prouvé qu’au bout d’un certain moment le cerveau s’habitue aux bruits extérieurs et ne les perçoit plus. Leibniz qualifie toutes ces “petites perceptions” de “changement dans l’âme dont nous ne nous apercevons pas”. Par leurs différentes natures, ces perceptions deviennent de moins en moins perçues par la conscience. L’esprit n’est plus conscient de leur existence. Le philosophe distingue également la perception et l’aperception (l apostrophe), dans la mesure où la première ne nécessite pas une réflexion attentive, tandis que l’autre nécessite une prise de conscience quant aux sensations éprouvées par l’individu. Ainsi, si nous suivons la pensée de Leibniz, “Il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous”, cependant il n’y aurait pas toujours aperception, c’est-à-dire perception consciente.

C’est là une première ébauche du concept de l’inconscient, une zone obscure où se range tout ce qui ne peut pas être perçu par la conscience et donc tout ce qui construit notre caractère hermétique envers nous-même. Seulement, le procédé par lequel la conscience rejette ces perceptions reste assez flou dans la théorie de Leibniz, il ne sera étayé qu’à partir des travaux de Freud

Au XIX ème siècle, Freud s’inspire de la théorie des “petites perceptions” de son prédécesseur, pour aller plus loin. Il s’intéresse au procédé selon lequel des perceptions ou des tendances psychiques, c’est-à-dire des pensées, n’atteignent pas le regard de la conscience. Il les appelle des pensées refoulées. Elles sont à la base enfermées dans la zone de l’esprit la plus vaste mais aussi la plus obscure, l’inconscient. Lorsqu’elles tentent de s’en échapper, afin d’attirer la conscience de l’individu, elles peuvent être refoulées par une entité dominante dont le rôle est de censurer ces tendances psychiques. Cette zone du psyché dans laquelle sont rassemblées les pensées refoulées, Freud l’appelle, dans sa deuxième topique, le “ça” “das Es” en allemand, qui lui donne une connotation mystérieuse. La partie consciente de notre personnalité est appelée le “moi” “das Ich”, qui adapte les tendances psychiques avec le monde extérieur grâce au principe de réalité. Entre les deux instances s’impose un médiateur, le “sur-moi” ou “über ich” qui a pour but de censurer les pulsions allant à l’encontre des normes morales et sociétales. Le ça, donc l'inconscient, serait la partie primitive du système psychique freudien, il serait inné, c’est-à-dire présent naturellement depuis la naissance et surtout fonctionnerait sur le principe du désir. L’individu connaîtrait des pulsions, qui sont ces fameuses tendances psychiques, mais ne pourrait pas les faire devenir conscientes et donc les réaliser. Or, cette frustration pulsionnelle et cette volonté inachevable d’accomplir ses désirs immédiatement, conduirait pour Freud vers la névrose, la maladie mentale. Le fait de refouler ses propres désirs marque donc la distance entre le moi et le ça, comme le dit Freud dans Essai de la psychanalyse appliquée en 1917, “le moi n’est pas maître dans sa propre maison”. Ce que nous refoulons s’enracine en nous et prend le contrôle de notre raison.

Ainsi, l’étrangeté et la censure du ça, de l’inconscient accentuent cet hermétisme que nous avons envers nous-même car nous ne sommes pas en capacité de prendre conscience des pulsions qui animent notre inconscient. Cependant, ces pulsions refoulées, en fonction de leur nature, peuvent nous révéler et permettre de mieux nous comprendre voire, grâce à la psychanalyse, prendre conscience de ces pulsions.

En effet, le neurologue autrichien Sigmund Freud théorise en 1905 la pratique de la psychanalyse dont le travail s’appuie sur la zone inconsciente du patient. Cette science se fonde sur le développement de la personnalité individuelle, dans le but de soigner ou de prévenir les troubles mentaux voire les névroses. Comme le présente Freud dans sa deuxième topique, la personnalité se construit autour de trois grandes instances, le ça, le moi, et enfin le sur-moi. Chacune de ces parties de la psyché permettent de mieux

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