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Reconnaître la vérité, est-ce renoncer à la liberté de penser ?

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Par   •  20 Novembre 2023  •  Dissertation  •  2 632 Mots (11 Pages)  •  253 Vues

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Reconnaître la vérité, est-ce renoncer à la liberté de penser ?

Albert Jacquard écrivit dans Petite philosophie à l'usage des non-philosophes “La vérité ne se possède pas, elle se cherche.” voulant par là signifier qu’aucun présupposé est à prendre en tant que vérité et que tout doit toujours être recherché par nos propres moyens.

Une vérité est la correspondance entre l’idée ou le discours avec la représentation de la réalité d’un fait universel et intemporel, cependant, le monde et les découvertes que font chaques hommes évoluent et la notion de vérité en fait donc de même. Dès lors, prendre une chose vraie à un instant donné comme LA vérité et ne plus la remettre en question peut vite en faire une erreur. D’autant plus si une vérité est considérée comme universelle et parfaite, ce qui suppose donc de la prendre telle quelle, comme présupposé, il n’y a alors plus de réflexion. De fait, reconnaître la vérité, est-ce renoncer à la liberté de penser ?

Afin de répondre à cela nous verrons dans une première partie que reconnaître la vérité, c’est la prendre pour acquise et définitive et donc ne plus penser. Puis qu’il est encore tout à fait possible de penser tout en croyant en quelque chose, telle qu’une religion et que savoir nous donne le pouvoir de choisir librement. Avant de terminer sur le fait qu’aucune liberté n’est absolue, donc celle de penser ne peut pas l’être, qu’il y ait une reconnaissance de la vérité ou non mais que ce n’est pourtant que par la liberté que l’on peut accéder à la vérité.

Oui, reconnaitre la vérité, c’est ne plus penser : vérité définitive

a- L’homme ne saurait atteindre la vérité, en reconnaître une est impossible

Aucune vérité conçue par l’homme n’en est vraiment une, en reconnaître une c’est trahir la vérité. C’est pourquoi il ne doit jamais finir de chercher.

Ainsi, aucune vérité sur un homme n’est définitive : tout au long de l'existence, l'aspect physique, les conditions sociales, les qualités, les passions, l'intelligence évoluent. Ces facultés sont en constante mutation. Aspect physique, position sociale, qualités, tendances, intelligence, ne peuvent donc pas constituer de vérité sur l'homme car elle n’est pas vrai à tout moment mais seulement à un seul.

Pas plus que les vérités qui découlent de l’observation : la perception du monde extérieur diverge également entre les espèces et n’est donc pas universelle. Notre vision du monde est différente de celle d'une fourmi, d'une mouche ou d'un poisson, elle n’est donc pas universelle et donc pas vraie. Notre perception n'apporte pas de vérité absolue de ce qui est. Il s'agit d'une interprétation.

C'est la même chose pour tous nos sens (ouïe, toucher, odorat, vue, goût). Ce que nous entendons, touchons, sentons, voyons n'est pas ce qu'entend, touche, voit ou sent, le poisson ou la guêpe. Nos sens varient également au sein de notre espèce. La relation au chaud et au froid n'est pas la même pour un inuit et un africain. Notre ressenti ne peut donc pas apporter non plus de vérité. Autrement dit, ni la personnalité, ni la perception, n'offrent de vérités absolues à l'être humain.

Par ailleurs, la moindre de nos pensées porte la marque de notre corps, de notre esprit, de notre culture et de tout ce qui nous détermine, tel que notre origine géographique, notre génération ou notre histoire, entre autres. Ainsi, toute idée en nous est humaine, subjective, limitée et ne saurait correspondre absolument à l’inépuisable complexité du réel. Et cela fausse notre recherche et nos résultats pour toute question. C’est pourquoi aucune vérité ne peut ressortir, et donc rester dans le temps et pourquoi il est impossible de considérer une chose comme étant vraie.

Sans compter que l’homme ne peut rien savoir qu’à peu près car rien de ce que nous savons n’est absolue, parfait ou infini, pour cela il faudrait en une vie, disposer d’une science achevée et de l’intelligence infinie que cela nécessiterait. D'autant plus qu’il faudrait cerner chaque cause déterminant la réponse à donner à une question afin qu’elle soit la plus vraie. L’homme est incapable d’atteindre la vérité, ce qui peut être vu comme la seule chose vraie et définitive à son sujet, comme le pensent les sceptique dont font partis Hume ou Montaigen, car bien que l’évolue et fasse évoluer la terre et la nature autour de lui, il reste un être fini et limité. Qu’il reconnaisse une vérité, serait signer la fin d’une recherche qui ne saurait pas en avoir.

C- Croire en une vérité c’est renoncer à réfléchir par soi-même.

Quand un évènement tragique et absurde arrive, comme un homme tué par une tuile qui lui serait tombée dessue, il y a deux manières de réagir : chercher une cause, une explication logique, tout en acceptant de pouvoir ne jamais y parvenir ou bien y voir une volonté au-delà de l’homme : tel que le destin, la fatalité ou bien un acte de Dieu. Cependant, cela permet de ne plus réfléchir par soi-même, Spinoza le dira ainsi “ la volonté de Dieu, cet asile de l’ignorance”. Ce qui est d’autant plus dangereux que celui qui essaie de réfléchir se retrouve à être condamné par ceux qui croient et qui ne supportent pas l’idée de se remettre en question. Mais rien n’est aussi dangereux que la certitude d’avoir raison car elle dénie tout autre réalité alors que la vérité est parfois multiple : une feuille de papier peut être blanche pour celui qui la regardera de face et bleue pour celui qui la voit de dos. Les deux sont vrais mais si les hommes n’ont pas conscience que leur réalité n’est pas celle de l’autre, ils seront tous les deux persuadés du tort de l’autre. Alors que par la réflexion, et en retournant la feuille, ils s'apercevront des faits.

Et nous n’aurons jamais fini de chercher, non parce qu’on ne connaîtrait rien, mais parce qu’on ne connaîtra jamais tout. Selon Aristote “la recherche de la vérité est à la fois difficile et facile : nul ne peut l’atteindre absolument, ni la manquer tout à fait.” donc, il ne peut pas apparaître à l’homme de vérité car elle est pensée comme finie tout en évoluant sans cesse.

C’est pourquoi les vérités scientifiques n'existent que jusqu’à preuve du contraire et ne doivent jamais être prises pour telles, sans recul ni doute permanent.

C’est

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