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La beauté de la mort

Dissertation : La beauté de la mort. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Octobre 2023  •  Dissertation  •  1 595 Mots (7 Pages)  •  153 Vues

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NICOLAS

ROBIN

Auteur

La beauté de la mort

vendredi 20 octobre 2023

Tract

de

crise

L

a beauté ; pourquoi la beauté est-elle un leitmotiv de l’humain ?

La beauté est l’expression formelle d’un corps ou d’une idée qui flatterait l’entendement de son témoin ou directement, son contractant. Comme telle, nous entendons que la beauté puisse ne pas relever uniquement d’aspects matériels, mais puisse être inférée à des notions abstraites : une belle idée ‘est’ belle effectivement. Dimorphisme du langage qui voudrait insérer quelqu’ironie d’usage dans l’accusatif. Et l’accusation de prendre la parole. Le langage est ou serait contraire à ce qu’il énonce ?


Dire qu’une chose est belle n’implique pas que la façon de le dire soit belle. Les mots ont leur liberté propre, leur vie propre et ce attendu qu’ils existent chez des récipiendaires distincts, mais aussi parce qu’ils peuvent, selon les circonstances, et leur juste ou mauvais emploi, ‘sonner faux’ ou être ternes. Un mot employé à tire larigot s’use sous l’effet de son usage, il perd de sa valeur, de sa consistance, de son impact, de sa force. Il suit un peu un cycle où il sera né, avant de culminer, puis de perdre en valeur par obsolescence ou parce qu’il se serait trop diffusé. Telle idée est belle est une expression finalement proche du neutre et de l’inanité : elle est anesthésiée, car d’une banalité convenue et d’une brièveté déclarative sommaire. La beauté se rapportant à l’idée ne déteint en rien sur la locution verbale comme s’il y avait distinction entre la description et la chose décrite, entre l’étant et le paraître second (car le paraître premier revient à la chose dans son expressivité extérieure). Il y aurait donc l’étant, la forme, le jugement, la forme du jugement… et enfin l’individu qui bon an mal an reçoit l’information. Que de risque d’altérations, de changements de paradigmes, de dissemblances au vrai en chemin sont encourus !  

A l’inverse, on peut dresser un portrait flatteur d’un objet d’attention sans que, de loin en loin, il n’en soit réellement le cas. Ce-dernier cas serait le propre des sophistes du langage, qui usent d’artifices pour persuader, séduire et moins convaincre. Toutes choses égales par ailleurs, et avec des effets peut-être moins délétères en matière de conduite des destinées humaines, les poètes, peintres et musiciens. Certains réalisèrent des pièces à la beauté indiscutable sur des thèmes proches du morbide et du cadavérique – presque du nauséabond ; quand on ne parle pas de dimensions préjudiciables aux bonnes mœurs. Le verbe était beau, la langue était belle, pour autant les réalités décrites se voulaient de l’ordre de la décrépitude, du plus profond abattement, de la malédiction la plus crasse (L’œil était dans la tombe et regardait Caïn, Victor Hugo), de la mort en tant qu’anéantissement de la vie et contraction exacerbée du mal. Or, tout mal semble procéder de la mort : d’une mort symbolique (se faire humilier, subir un syndrome de castration, perdre la face, ne pas réussir à, être confronté à l’échec d’une relation…), à la mort létale (mourir, voir la mort d’un proche, d’un lointain ou d’un inconnu, voir des derniers instants d’agonie, voir s’échapper des atomes de vie, assister impuissant à la fuite d’un amour dans une dimension inexplorée, car peut-être illusoire…). Tout mal procède de la mort, dans une généalogie, et il n’est nul besoin d’invoquer Nietzsche pour comprendre le phénomène. Il est perceptible dans l’art de créateurs l’ayant côtoyée comme une compagne langoureuse et un peu embarrassante, disons-le tout de suite. Il en est allé ainsi de la dernière pièce de Mozart, son Requiem (messe des Morts) simplement ébauché, alors que toute sa vie durant, sa musique célébra la joie et le vitalisme fripon. La musique de Schubert a la particularité d’être traversée par la mort – et ce peut-être en rapport à sa maladie vénérienne qui le rongeait, la syphilis – d’être littéralement secouée par elle, depuis La jeune fille et la mort, à sa huitième symphonie inachevée et ses deux somptueux mouvements ; même son deuxième trio est profondément élégiaque. La sonate Clair de lune de Beethoven exprime quelque chose de traumatisant dans son mouvement lent, de l’ordre de la noirceur et du défaitisme irrémissible. Le mal serait du noir et du glauque, on l’infère de cette notion nocturne où seul le clair de lune se donne. C’est d’ordinaire sur ces versants que se joue l’inextricable écheveau émotionnel, l’intraitable machination des cortex. Ici deux notions se conjoignent : d’une part, on perd la maîtrise de l’un de nos sens principaux, la vue, ce qui provoque une désorientation, un ébahissement hagard, littéralement, on « ne sait plus où l’on va », d’autre part cette perte de maîtrise (sur notre destin, notre destinée, notre destination – prosaïquement) se double d’un épaississement mental. Notre esprit subitement sevré de stimulii se met à en secréter certains, on peut se mettre à entendre des bruits ‘anormaux’, à voir ‘des formes ou des couleurs’ que l’obscurité n’autoriserait pas. Sans parler d’hallucinations, notre esprit peut être tenté, parce que c’est son travail journalier, au sens de diurne, de pallier le manque par le plein de sensations. Le cerveau est avide d’informations, le priver transitoirement, ou subitement desdites le met souvent en panne, en cale sèche et lui impose de réagir. Et la première, la primale réaction qu’il puit fourbir, n’est autre que… la peur. Nous avons donc une conjonction (commode), une chaîne de réactions entre la mort, la noirceur, la perte de repères et la peur. Et les déplorations de ne pas tarder à… se faire jour.

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