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La domination espagnole A Naples

Dissertation : La domination espagnole A Naples. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Octobre 2023  •  Dissertation  •  2 995 Mots (12 Pages)  •  75 Vues

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Naples, ville espagnole ?

        Introduction :

        1835 : Alexandre Dumas alors en voyage dans son grand tour écrit dans ses carnets« Tolède est la rue de tout le monde. C’est la rue des restaurants, des cafés, des boutiques : c’est le fleuve où vont se dégorger tous les torrents de la foule (…) Tolède est aussi le premier pas fait par Naples vers la civilisation Moderne» Dans cette citation, Dumas fait référence au travaux urbains du vice-roi espagnol Pedro de Toledo, sur la nouvelle avenue centrale de Naples qu’il nomme très modestement avec son propre nom : la via Toledo. Cet exemple montre que le caractère espagnole de la ville parfois prend le dessus sur les origines italiennes.

        

        

        Faut avant toute chose présenter la ville :

        Ville de naples située plutôt au sud de la péninsule, elle a appartenu aux Angevins et c’est alors la capitale périphérique (pas au centre) du royaume de Naples.

        Ce même royaume est conquis par les aragonais  et le royaume fait partie à partir de 1503 des possessions espagnoles avec le duché de Milan, le royaume de Sicile et de Sardaigne.

        Espagnols ont alors 140 000 km² sur les 320 000 de la péninsule ce qui englobe 5M personnes des 11M d’habitants italiens.

        Domination très importante à l’échelle du pays qu’on connaît mais on peut la nuancer en précisant que les Espagnols, et plus précisément Philippe II,  alors qu’ils auraient pu, ne choisissent pas Naples comme capitale, pourtant plus grande et peuplée des villes de la monarchie, mais Madrid en 1561 – qui ne compte que 30 000 contre 240 000 pour Naples. Donc on voit l’apparition de plusieurs paradoxes concernant la nationalité et les influences de la ville.

        Derrière cette affiliation, « Naples Espagnole »  c’est un rapproche adressé aux espagnols qui est en partie érigé par l’historiographie du Risorgimento qui a créé une légende noire autour de la domination espagnole : selon Frencesco de Sanctis (1817-1883) et Benedetto Croce (1866-1952) la  présence espagnole en Italie a été néfaste au développement culturel et politique de la Péninsule : les Espagnols sont des pillards et des mauvais gouverneur. Contexte du risorgimento : objectif inconscient se créer un ennemi pour mieux s’unir autour d’une histoire commune. Idée qu’on va remettre en question durant notre travail.

        Notre travail s’étend de l’année 1503 à 1647 ; des bornes qui posent les jalons d’une certaine évolution puisque 1647 c’est l’année d’un soulèvement contre la domination espagnole par les napolitains alors qu’aux début des années 1500, l’arrivée des Aragonais se fait plutôt pacifiquement, la domination espagnole était préférée à celle française. Dès lors se pose la question suivante : d’une simple tutelle qui encadre une autonomie faite de compromis et de liberté, comment la domination espagnole se développe et se durcit au long du XVI et XVII siècle, et quels en sont les expressions dans le quotidien des Napolitains ?

        

        

        I

        A.la conservation d’institutions pré-existantes...

        On pourrait commencer par souligner caractère international des influences lors de la construction des institutions de l’administration de la ville : date de Charles VIII d’Anjou.

        Très grossièrement. : Administration est partagée par noblesse patricienne et le peuple. Noblesse très hétérogène, siège dans le seggi (130 familles) qui composent gouvernement citadin avec les élus du popolo. Ce gouvernement se retrouve sous la direction d’un « élu du peuple » et de ses 10 conseillers: lui-même élu par le vote des 29 circonscriptions de la ville. (ottine)

        Important de souligner, comme le dit Historien Giovanni Muto, cette forme gouvernement citadin permet une certaine prééminence numérique (et donc avantage) des Elus de la noblesse tout en permettant d’assurer une vaste participation populaire dans les aspects concrets de la gestion urbaine. Forme moderne, presque démocratique de la gestion du pouvoir d’une ville.

        Ainsi, Espagnols font le choix de garder ces institutions, en plus de Regia camera della sommaria (haute magistrature financière) du Sacro regio Consiglio (organisme judiciaire) et du Parlement du royaume de Naples :  on est loin du mythe de la ville incontrôlable, toujours prête à se soulever : les institutions restent en place.

        B. … sous la tutelle espagnole qui se met en place à travers une politique de compromis.

        

        Important de revenir sur au plus haut de l’organisation et la distribution des responsabilités du Royaume de Naples. 1556 : est créé le conseil d’Italie : chargé conseiller gestion du domaine direct de l’Espagne dans la péninsule (Royaume de Naples, Sicile, Sardaigne et duché de Milan) Roi Espagnol dirige 6 régents : 3 binômes par province : un espagnol, devient vice-roi et un natif (déjà forme de compromis, forme gestion partagée): Création conseil Italie et établissement gouverneurs et vice-roi consolident autorité centrale mais n’est pas une domination totalement déconnectée de l’Italie et de ses réalité (avec garanti du natif)

        Cette idée de compromis se retrouve dans Pragmatique de Officiis 3 janvier 1593 : toutes décisions du vice-roi doivent être discutées et approuvées par consiglio collatéral, censé refléter exigences et aspirations du Royaume de Naples (composés 6 Elettis de la ville de Naples + membres du Parlement, noblesses et barons) rôle non négligeable : élaboration de législation du royaume, soumettre pétition et détermination des plans fiscaux et donativa (défense)

        Les vices-rois sont souvent des castillans qui restent pas longtemps au pouvoir : mesure de prudence et efforts pour éviter clientèle politique : efficacité du vice-rois dépend surtout de la compétence de ses subalternes et collègues italiens : véritable porosité dans l’administration. Volonté d’éviter dérives avec effort dans l’organisation de la part des Espagnols.

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