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Situation de la démocratie au Mali

Étude de cas : Situation de la démocratie au Mali. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Décembre 2020  •  Étude de cas  •  1 149 Mots (5 Pages)  •  1 305 Vues

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Le Mali, ou encore la République du Mali, est un pays enclavé, situé en Afrique de l’Ouest. Ses frontières actuelles sont toujours celles issues de la colonisation et le territoire très étendu s’étale du Sahara au nord, jusqu’à la vallée du fleuve Niger au sud, en passant par la bande du Sahel au centre. Cette république est juridiquement une démocratie libérale. C’est toutefois ce qu’indique la constitution de 1992 que respecte toujours le conseil constitutionnel, bien que dans le contexte du très récent coup d’état (aout 2020) elle puisse être bientôt modifiée ou changée. Seulement, depuis la mise en place de la démocratie en 1992, le Mali traverse crises après crises. Aujourd’hui classé 91ème pays sur 167 par l’indice de démocratie créé par The Economist Group, on peut s’interroger sur l’état des libertés et de la démocratie au Mali ces dernières années.

        En tout premier lieu, le Mali est une république laïque libérale et dont la constitution respecte la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948. Ainsi, on retrouve cette adhésion dans l’article 2 et 4 de sa constitution : « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs.  Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée » et « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion, d’expression et de création dans le respect de la loi. ».

        Seulement, première raison d’un recul des libertés, le pays est en guerre depuis 2012. Affrontant à la fois des indépendantistes touareg et des coalitions d’islamistes rattachés à Al-Qaida, le nord du pays n’est plus sous le contrôle de l’état. Le pouvoir central, situé à Bamako au Sud du pays, n’a pu empêcher la prise de position du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), l’Azawad étant la partie Nord du Mali, ainsi que de la prise de plusieurs villes et territoires par les différentes organisations islamistes. La chariat, une règle religieuse musulmane très stricte, est alors largement appliquée au Nord. Il est évident que les populations des territoires sous contrôles djihadistes sont soumis à un régime autoritaire qui ne soucie aucunement de la déclaration universelle des droits de l’homme : un couple a par exemple été mis à mort par lapidation pour conception d’enfant hors mariage, le port du voile est rendu obligatoire pour les femmes etc. Ce désastre humanitaire est la cause principale de la place extrêmement basse du Mali dans le classement du World Justice Project étant le 106ème état sur 128 en termes d’état de droit. De plus, la forte installation des djihadistes entraine de nombreux attentats terroristes dans le reste du pays. Par exemple, entre le début du mois de janvier et la mi-février 2018, 78 personnes ont perdu la vie dans des attentats terroristes. Cette crise militaire a notamment causé 1 051 fermetures d’écoles (chiffre relevé en octobre 2019) en raison de l’insécurité et des menaces qui ont conduit les enseignants à quitter leurs postes, 315 300 enfants étaient concernés. Selon l’indicateur de démocratie de The Economist Group, la sécurité des citoyens et l’autorité de l’état sur l’ensemble du territoire sont des critères pris en compte. Le Mali ne les remplit manifestement pas.

L’institution, affaiblie par l’extrême pauvreté du pays et ses crises régulières, n’a pas réussi à protéger son peuple. Dès lors, des groupes d’autodéfenses se sont formés engendrant un cycle de représailles entre des groupes ethniques, notamment les Peuls et les Dogons, deux communautés qui vivent au Mali. Des groupes armés et des « groupes d’autodéfense » autoproclamés ont tué de nombreux civils. Les forces de sécurité maliennes ont riposté en commettant de multiples violations, y compris des exécutions extrajudiciaires et des actes de torture ce qui constitue des atteintes aux droits humains. En effet, L’ONU a rassemblé des informations sur 17 exécutions extrajudiciaires perpétrées par ces forces dans plusieurs régions. Elles ont également été responsables d’au moins quatre cas de torture et d’autres mauvais traitements. Ainsi, on voit à quel point la confiance du peuple dans son gouvernement est faible, symptôme d’institutions malades. On peut alors rappeler que The Economist Group prends également en compte dans son indicateur l’utilisation de torture par l’état et la confiance du peuple dans son gouvernement.

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