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La déchéance de Philippe II

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Par   •  24 Février 2020  •  Commentaire de texte  •  2 500 Mots (10 Pages)  •  940 Vues

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La déchéance de Philippe II

Il s’agit d’un placard, extrait de l’Abjuration de la Haye, qui est un acte rédigé par les Etats Généraux des Pays-Bas le 26 juillet 1581, proclamant l’indépendance des Provinces-Unies, l’avènement des Etats Généraux néerlandais ainsi que la déchéance de Philippe II. Cet acte suit un traité qui est l’union d’Utrecht signé le 23 janvier 1579, il est considéré comme l’acte marquant l’indépendance des Provinces-Unies mais ne fut reconnue par l’Espagne qu’en 1648 bien après la mort de Philippe II.

Philippe II est né en 1527 et est mort en 1598, il était le fils ainé de Charles Quint et d’Isabelle du Portugal. Suite à l’abdication de son père Charles Quint, Philippe II est roi d’Espagne, de Naples et de Sicile, archiduc d’Autriche, duc de Milan et souverain des Pays-Bas. Il devient également roi d’Angleterre grâce à son mariage avec Marie Tudor de 1554 à 1558 ainsi que roi du Portugal en 1580 suite à l’extinction de la maison d’Aviz. De plus en tant que roi d’Espagne, Philippe II est à la tête des possessions espagnoles extra-européennes desquelles il tire des ressources considérables.

C’est un prince profondément castillan par sa culture, imprégnés par ses précepteurs d’un idéal ibérique de chevalerie chrétienne. Il est éloigné de l’univers septentrional qui fut celui de son père. Il ne parle pas les langues parlées dans ses États, ce qui fait de lui un roi qui ne s’exprime qu’en castillan. La réforme catholique, avec la conclusion de 1563 du concile de Trente a donné à l’eglise romaine un second souffle, et Philippe II se veut être le bras armé de la foi.

Les Pays-Bas espagnols étaient les États du Saint-Empire romain germanique dont Charles Quint était l’empereur. Ils étaient alors rattachés par union personnelle à la couronne espagnole. La région des Pays-Bas avait Bruxelles comme capitale et comprenait les actuels Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg ainsi que des territoires situés en France et en Allemagne. A l’époque les Pays-Bas étaient séparés en 17 provinces, dix d’entre elles sont catholiques: Brabant, Limbourg, Luxembourg, Artois, Hainaut, Namur, Flandre, Zutphen, Anvers et Malines. Et les sept autres sont à majorité protestantes: Hollande, Zélande, Gueldre, Ultrecht, Frise, Overrijssel et Groningue.

En effet les Provinces du nord sont influencées par les idées luthériennes, et la politique de Philippe II d’Espagne qui est de vaincre l’hérésie amène une volonté d’émancipation. Jusqu’à là le roi d’Espagne est représenté par un gouverneur général chargé d’employer les mesures décidées par le roi. Le gouverneur est assisté par un Conseil d’Etat et des états généraux.

Les états généraux qui sont une assemblée réunissant les représentants de chaque provinces, vont tout d’abord essayer d’obtenir du roi leur émancipation, mais sans succès ils vont alors devoir s’imposer et rédiger un acte officiel pour destituer Philippe II de ses fonctions de souverain des Pays-Bas et déclarer leur indépendance. Cet acte appelé Abjuration de la Haye sera placardé partout.

De quelle manière la déchéance du roi Philippe II d’Espagne est-elle justifiée, et de quelle façon les Etats Généraux mettent ils en place sa déchéance ?

Dans un premier temps nous analyserons le gouvernement des Provinces-Unies par Philippe II et dans un second temps nous étudierons la déchéance de Philippe II.

I- Le gouvernement des Provinces-Unies par Philippe II, (un empire hérité de Charles Quint)

a- Philippe II dans l’ombre son père Charles Quint

Premièrement dans le texte, on remarque les nombreuses références à l’empereur Charles Quint, le père du roi d’Espagne Philippe II. l.1 à 2“après le trépas mémorable de l’empereur charles Quint son père (de qui il a hérité tout ce pays)” Charles Quint abdique devant les Etats généraux à Bruxelles en septembre 1555 et fait reconnaître son fils Philippe II comme le nouveau duc de Bourgogne, souverain des Pays-Bas puis celui d’Espagne en janvier 1556. Charles Quint se retire en Espagne et meurt le 21 septembre 1558 de la malaria. Puis les Etats généraux poursuivent en faisant allusion aux guerres d’Italie (1557-1559) entre la France et le Saint-Empire est financée par les Dix-Sept Provinces sans apport espagnol, alors que cette guerre ne concerne que peu les Pays-Bas, ce qui mécontente les états généraux : l. 2 à 4 “[...] oubliant les services que ces pays et leurs habitants avaient rendus tant à son père qu’à lui-même et par lesquels principalement le roi d’Espagne avait obtenu de si glorieuses et inoubliables victoires sur ses ennemis que son nom et sa puissance en furent renommés et redoutés par tout le monde[...]” les guerres d’italie qui ont perduré pendant de 1494 à 1559, entrecoupées de 10 trèves opposaient la France au royaume de Naples puis au duché de Milan pour faire valoir ce qu'ils estimaient être leurs droits héréditaires.

Lors de la sixième guerre (1521-1525), à la suite de l'élection de Charles Quint  à la tête du Saint-Empire en 1519, la France se retrouvait entourée par les États des Habsbourg, qui possédaient l'Espagne, l'Empire, les Pays-Bas et le royaume de Naples. Les affrontements ne se limitent plus à l'Italie et les Hasbourg dominent les français.

b- Les conditions que Philippe II avait juré de respecter

On reproche ensuite à Philippe II de ne pas respecter les conditions de regne qu’il a accepté le jour ou il a reçu la couronne de son père Charles Quint en 1555, pour gouverner les Provinces-Unies.l.13 à 15 “gouverner sous telles restrictions et conditions qu’il avait juré d’observer et de respecter lors de la réception de la Seigneurie de ce pays.”

En effet lors de la transaction d’Augsbourg, il a été négociée durant la diète d’Augsbourg en 1548 par Charles Quint que les Provinces-Unies obtiennent une quasi indépendance (cela dépend des états : à préciser ?) ,

mais surtout cette transaction est complétée par la Pragmatique Sanction en 1549 qui unifie le régime successoral des 17 provinces pour les maintenir en un bloc uni et indivisible. Cet édit empêche toute possibilité de partage et de déshérence et leur héritier est Philippe II.

Actions menées sous le règne de Charles Quint, les Pays-Bas et le comté de Bourgogne étaient maintenus comme fiefs d'Empire et placés sous la protection du corps germanique

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