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HISTOIRE VIE POLITIQUE

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Par   •  23 Juin 2015  •  Cours  •  29 394 Mots (118 Pages)  •  754 Vues

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Histoire de la vie politique

TITRE I

La République des professionnels de la politique

Le 19e siècle en France peut être présenté comme une période de transition conflictuelle au terme de laquelle l'élection des dirigeants politiques au suffrage universel est érigée en nouveau principe de légitimation du pouvoir politique au profit d’une nouvelle catégorie d’élites : les professionnels de la politique. La démocratisation de la vie politique qui s’amorce avec la Révolution française de1789 n’est que très relative en effet. D’une part, elle ne concerne pendant longtemps que certaines catégories de la population française : les hommes majeurs à l’exclusion notoire des musulmans d’Algérie. D’autre part, l’extension du droit de vote a pour conséquence paradoxale l’élévation des coûts de campagne, laquelle constitue une véritable barrière à l’entrée dans la compétition politique pour les candidats les moins fortunés. Ces derniers vont dès lors inventer de nouvelles règles du jeu politique, mieux ajustées à leurs ressources : ils créent des organisations spécialisées dans la conquête du pouvoir politique ; augmentent l’indemnité parlementaire ; inventent une nouvelle « morale politique »  qui stigmatise les pratiques clientélaires de leur concurrents fortunés ; imposent des programmes à tous les candidats ; etc. Autant de pratiques qui, tout en inventant la compétition politique républicaine, tendent progressivement à autonomiser l’activité politique des autres types de l’activités sociale. Celle-ci devient de plus en plus l’affaire d’une minorité spécialistes qui se professionnalisent.

Cette tendance à la différenciation du politique s’accuse un peu plus lorsque le rapport de force entre monarchistes et républicains bascule au profit des seconds à la fin du 19e siècle. On assiste alors, au sein même du champ politique, à l’autonomisation progressive du parlement qui devient, entre 1879 et 1958, la scène centrale de la vie politique, le lieu où se font et se défont les carrières politiques, où se jouent et se définissent les règles du jeu politique. Cette concentration du capital politique aux mains des « élus de la nation » a beau être critiquée de toute part, y compris à l’intérieur même du Parlement : elle est justifiée par la double la peur d’un retour au « césarisme » et des « classes laborieuses ». Il faut attendra ainsi attendre le vieillissement social du modèle républicain légicentriste pour voir basculer le centre du pouvoir politique du parlement vers le Président de la République.

Chapitre 1 : La démocratisation relative de la représentation

Section 1–Extension du droit de vote et transformations du corps électoral

  1. Les vicissitudes d’un nouveau principe de légitimation du pouvoir

La division entre citoyens actifs/citoyens passifs jusqu’à l’instauration du SU masculin en 1848

Les exclus du Suffrage : les femmes (jusqu’en 1944) et français musulmans d’Algérie (1962)

  1. L’acculturation des masses à la civilité électorale

du côté des masses, le vote est souvent vécu comme un devoir et non un droit (coût du vote, analphabétisme et caractère non naturel de ce mode d’expression des opinions politiques). D’où le vote communautaire, puis le travail de sacralisation du vote au détriment des modes traditionnels plus violents (le vote étant conçus par les élites comme un instrument de pacification des relations sociales et politiques)

Section 2 – La compétition politique, des notables aux professionnels

2.1. La représentation avant le « métier »

 2.1.1. L’expérience révolutionnaire (1789-1800): malgré le mandat représentatif, les clubs politiques se développent et prétendent bientôt représenter le peuple à l’instar des élus de la Nation

 2.1.2. L’expérience des monarchies constitutionnelles (1815-1848) : le suffrage censitaire restreint fortement le cadre de la compétition électorale = faible concurrence entre de notables (aristocrates et grands bourgeois) qui pratiquent la politique en amateurs et médiateurs. Le clientélisme politique est alors la norme et les « partis » sont très mal vus et inutiles

2.2. Les transformations de la compétition politique au tournant du siècle

        2.2.1. L’évolution du personnel politique dirigeant : si le SUMD augente les coûts de la compétition électorale dans un premier temps, on assiste toutefois à la fin du recrutement ploutocratique la fin du 19e

        2.2.2. La collectivisation des ressources : les forces politiques se regroupent plus facilement à gauche qu’à droite et parviennent en 1936 à former un gouvernement (Front populaire) ;cependant, même avec la reconnaissance des groupes politiques au Parlement, les partis ne contrôlent pas leurs élus (cf. chapitre 2)

        2.2.3. La professionnalisation du personnel politique : la question de l’indemnisation des élus (notamment de province) se pose dès 1789 mais ne sera réglée qu’en 1906, date à partir de laquelle l’activité politique commence à devenir l’affaire de quelques spécialistes qui vivent pour et de la politique ; celle-ci reste toutefois un « métier » à part qui, encore aujourd’hui, ne s’apprend que sur le tas, n’a pas de satut juridique (sauf au niveau local) et reste réservé aux acteurs politiques très minoritaires du champ politique central

        2.2.4. La politisation des campagnes électorales : le clientélisme politique est combattu par des campagnes de moralisation de la vie politique et l’instauration de l’isoloire en 1913 qui a pour enjeu la liberté de vote des électeurs (la naissance du « citoyen ») et, au delà, le passage d’un vote clientélaire à un vote partisan

        

Conclusion : Les limites de la démocratisation

- la démocratisation aboutit à une division du travail entre une minorité d’actifs spécialisés dans la vie politique qui monopolisent l’exercice du pouvoir et une majorité d’inactifs qui s’en détournent faute d’y être initiés

Chapitre 2 : Entre le Trône et le Perchoir (de l’Assemblée), l’équilibre introuvable des institutions

Section 1 – La parlementarisation de la vie politique

  1. Genèse du régime parlementaire « orléaniste »  (dualiste) : le régime parlementaire s’implante en France « par défaut » (échecs des expériences de séparation stricte des pouvoirs) et transfert chaotique mais progressif du pouvoir des mains du monarque vers le Parlement. Les partisans de la démocratie, qui défendent les pouvoirs du Parlement face au Trône, cherchent à s’imposer via le principe de responsabilité du gouvernement devant le Parlement
  2. La vaine recherche d’un compromis institutionnel au début de la  IIIe République : au lendemain des élections de 1871, aucune des forces politiques n’a la majorité. Monarchistes et républicains modérés parviennent finalement à un compromis en 1875 qui ne durera guère après les élections de 1876 qui donnent la majorité aux républicains. Le Président Mac-Mahon est obligé de se soumettre, puis de se démettre en 1879 lorsque le Sénat passe à son tour aux mains des républicains.

Section 2 – Les règles du jeu politique en régime d’assemblée

La peur de la foule révolutionnaire (cf. épisode de la Commune de Paris) et d’un retour au « césarisme » (cf. le boulangisme) incite les républicains à placer tout le pouvoir au Parlement au détriment du pouvoir exécutif

2.1. La monopolisation du pouvoir par l’élite parlementaire : rejet du référendum (perçu comme dangereux), naissance du cumul des mandats (pour consolider la République au niveau des communes)

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