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Erasme de Rotterdam et la monarchie chrétienne, étude de la philosophie politque d'Erasme

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Par   •  11 Mars 2019  •  Dissertation  •  3 056 Mots (13 Pages)  •  756 Vues

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Érasme de Rotterdam et la monarchie chrétienne

Introduction

Érasme de Rotterdam ou plus simplement Érasme est né à la fin du mois d'Octobre 1466 ou 1467 ou 1469 à Rotterdam et est mort à Bâle le 12 juillet 1536. C'est un chanoine régulier de saint augustin. Il est principalement passé à la postérité grâce a ses ouvrages Adages (1500) et Eloge de la Folie (1511) mais aussi de son manuel Institutio principis christiani (la formation du Prince chrétien), publié en 1514 et écrit à l’attention du précepteur du futur Charles Quint le duc de Croy. C’est dans ce livre qu’Erasme expose ses vues politique sur la monarchie chrétienne

Erasme laisse une marque profonde dans l‘Europe de son temps et est une des principale figure de l’Humanisme (si ce n’est la plus importante). Sa pensée s’est construite en sillonnant l’Europe. Lorsqu’Erasme devient le secrétaire de l’évêque de Cambrai, Henry de Bergen, il réside en Flandre de 1493 à 1495. Par la suite il réside  à Paris entre 1495 et 1498, comme étudiant mais aussi comme précepteur. Il découvre ensuite l’Angleterre de Mai 1499 à janvier 1500. Les deux années qui suivent, il les passe dans l’actuel nord de la France, dans les villes de Tournehem et Saint-Omer. De 1502 à 1506 il vivra entre Louvain et Paris. Ces voyages dans tout le continent ne sont pas lié au hasard, comme pouvaient le faire les moines errants du moyen âge, Erasme à surtout pour but de faire publier ses ouvrages ou cherche des manuscrits dont il a besoin.

Tout ces voyages en Europe sont permit grâce à sa parfaite maîtrise du latin, lingua franca de son époque et qui lui permet aussi de tisser de nombreuses amitiés avec les humanistes qu’il rencontre. A Londres notamment, il se lie d’amitié avec Thomas More et entretient avec lui une correspondance durable. Ce n’est pas le seul, Erasme est considéré comme un grand épistolier de son temps et envoi des lettres dans toute l’Europe. Cette correspondance lui permet d’être au fait des nouvelles aux quatre coins du continent et surtout dans tous les camps possibles, il correspondra en même temps avec Henry VIII, François 1er ou Charles Quint alors même que ces deux derniers étaient à couteaux tirés (si ce n’est en guerre ouverte).

Erasme lui-même ne prend pas le parti de l’un ou l’autre des pays qu’il traverse, il n’aura de cesse de se revendiquer « citoyen de l’univers » et il déclare  « Je veux être citoyen du monde, compatriote de tous », Pour lui, l’humanisme transcende les frontières et cette indépendance nationale lui permet une certaine indépendance d’esprit.

Pendant ses études à la Sorbonne de 1495 à 1499 il travaille comme précepteur pour subvenir à ses besoins. Cependant il travaille aussi auprès des Grands de son époque, déjà l’évêque de Cambrai puis par la suite Charles Quint en tant que conseiller, de 1517 à 1520. Il dirige aussi le Collège des Trois langues à Louvain à cette période. Les dirigeants des puissances européennes tentent de l’attirer dans leurs villes : François 1er veut le recruter au Collège de France nouvellement créé et le pape Paul III lui offre le Cardinalat en 1535, il refuse ces deux offres. De même, Luther l’avait invité à le rejoindre en 1519 mais il avait là aussi décliné

Comment, au cours de son siècle, Erasme a pu s’imposer comme une figure essentielle de l’humanisme en proposant une critique des monarchies (et des monarques) européens, malgré sa proximité avec les « monstres sacré »s de son époque ?

Dans un premier temps nous étudieront quelle place l’humanisme, l’Eglise et la Réforme occupaient dans la pensée d’Erasme puis quelles critiques et conseils il propose aux dirigeants de son siècle. Enfin nous verrons quelle influence Erasme avait réellement sur les dirigeants de son temps

I/Erasme, entre l’Eglise, les humanistes et la Réforme

  1. Erasme, l’Eglise et les humanistes

Dans un premier temps il convient d’étudier la place d’Erasme au sein de son siècle, d’abord par son rapport à l’Eglise et aux humanistes puis face à la montée d’une nouvelle figure, Martin Luther

Erasme est le fils illégitime d’un prêtre et d’une fille de médecin de Gouda. Il a un frère, Pierre. Leurs parents décèdent en 1483 (il a donc environ 16 ans). Ils sont alors confiés à des tuteurs, au nombre de trois, qui les envoient à une école de Bois-le-Duc dont il gardera un très mauvais souvenir, le but premier de l’établissement étant de faire entrer ses pensionnaires dans les ordres. Il quitte finalement l’école pour revenir à Gouda. Selon ses dires il aurait donc été poussé depuis son plus jeune âge à rentrer dans les ordres et fini par entrer en 1488 (environ) au monastère de Stein et prononce ses vœux en 1492 (il a alors 25 ans).

Grâce à ses compétences en Latin il peut quitter le monastère en tant que secrétaire de l’évêque de Cambrai et en 1495 il obtient l’autorisation d’aller étudier à Paris. Il entre, sur la recommandation de l’évêque et de Jean Standonck, au collège de Montaigu. Ce collège est réputé pour être particulièrement austère et Érasme se détourna très vite de l’enseignement qui y est prodigué et rejoint plutôt des cercles d’humanistes de la ville où il rencontrera notamment Fauste Andrelin, un poète italien. Ses rencontres avec les grands humanistes parisiens de son époque le rend témoin de la rupture des universités parisiennes, alors très scolastiques mais qui entrent en contact avec la renaissance italienne à la toute fin du 15e siècle.

Les humanistes, et a fortiori, Erasme lui-même, mènent une critique d’abord philosophique, en rejetant le modèle scolastique prôné par l’Eglise, mais aussi politique en critiquant les dérives des rois et du haut clergé. Nous reviendrons plus tard sur la critique des monarques qu’Erasme va formuler il convient d’abord de s’attarder sur la critique de l’église. En effet, au cours du XVe siècle se développe notamment le commerce des Indulgences et la redécouverte des textes anciens (et donc des évangiles en langue originale) fait émerger une vague de contestation dans le monde chrétien. Les humanistes s’opposent aux dérives de l’Eglise et demandent, au moins aux puissants, un minimum de piété. C’est dans ce contexte qu’émerge la Réforme, aidé de l’essor de l’imprimerie.

C’est donc dans ce contexte et en contact avec ce nouveau courant de pensée qu’Erasme va développer sa pensée et devenir une des principales figures de l’humanisme.

  1. La pensée érasmienne face à Luther

En accord avec la pensée dominante chez les humanistes, Erasme conçoit l’Homme comme libre de ses actions et pouvant tendre vers un progrès de l’âme humaine. Dans ce sens il s’oppose à une vision déterminée de la nature humaine, condamnée depuis le péché originel à la damnation terrestre. Il voit dans l’Homme le seul maître de son destin grâce au libre arbitre, principale composante de la nature humaine qui doit permettre l’exercice de la liberté.

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