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Restauration de la République en France libérée en 1944

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Par   •  4 Novembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 669 Mots (7 Pages)  •  789 Vues

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INTRODUCTION

En mai 1958, la IVème République agonisante est morte dans l'indifférence générale et dans le discrédit, victime d'un coup de force déclenché à Alger par les partisans de l'Algérie française, et récupéré par les gaullistes au profit du général de Gaulle. Ce discrédit ne doit cependant pas masquer les aspects positifs de cette république éphémère. C'est ainsi qu'en 1983, l'historien Jean-Pierre Rioux estimait que « les Français pourraient peut-être admettre enfin que ce régime faible et méprisé n'a pas tout à fait démérité ».

I. « Un régime faible et méprisé »

A. Les faiblesses institutionnelles

1. L'absence de consensus originel

Le rétablissement de la République dans la France libérée en 1944, avait été suivi d'un débat constitutionnel passionné, ( 2 assemblées constituantes et 3 référendums ).

En octobre 1946, les Français pressés d'en finir avec le provisoire avaient adopté sans enthousiasme et de justesse ( plus de 30 % d'abstentions et 53 % seulement de OUI ), une nouvelle constitution.

Oeuvre de compromis élaborée par le PCF, la SFIO et le MRP associés dans le cadre du Tripartisme, elle avait été catégoriquement rejetée par de Gaulle dans son discours de Bayeux de 1946.

2. Des gouvernements impuissants

La Constitution de 1946 ramenait à un régime d'assemblée du type de celui de la IIIème République pourtant massivement rejeté en 1945, et condamnait la IVème République à retomber dans l'instabilité ministérielle chronique, l'immobilisme et l'impuissance : 24 gouvernements de 1947 à 1958, de durée très inégale ( 1 jour à 16 mois ).

Avec l'adoption du scrutin proportionnel, aucun parti ne disposait de la majorité à l'Assemblée.

Des coalitions fragiles se faisaient et se défaisaient au gré des circonstances.

Des gouvernements démissionnaient au bout de quelques jours ou au bout de quelques semaines sans avoir été renversés par une motion de censure parce qu'ils n'arrivaient pas à faire voter par l'assemblée les lois qu'ils jugeaient indispensables.

Les tentatives de renouveau amorcées par Mendès France en 1954 ont échoué.

Le droit de dissolution, discrédité au début de la IIIème République, n'a été utilisé qu'une seule fois par Edgar Faure en 1955.

Le consensus fragile qui avait présidé à la naissance de la IVème République s'est effondré dès 1947 dans le contexte de la guerre froide, avec l'exclusion des ministres communistes.

Le rejet dans l'opposition, par la Troisième force, des communistes ( PCF premier parti de France en voix, fixant 1/4 de l'électorat durant toute la IVème République) et des gaullistes ( RPF premier parti de France en sièges en 1951 ), ne permettait pas la formation de majorités fortes et stables.

B. Difficultés et dépendance

1. Les déséquilibres et les tensions sociales

La croissance retrouvée a été irrégulière et inégale selon les secteurs, et s'est accompagnée de fortes tendances inflationnistes. La hausse des prix a débouché sur le déficit extérieur, l'affaiblissement du franc et les dévaluations.

Les transformations de l'économie n'ont pas été assez rapides, laissant subsister des structures archaïques et des petites entreprises non rentables.

Les inégalités géographiques, sectorielles, sociales n'ont pas disparu et ont alimenté le mécontentement des laissés-pour-compte de la croissance. Dans le monde ouvrier, les tensions ont culminé en 1947-1948 avec les grèves très dures déclenchées par le PCF et la CGT. Dans les années 50, ce fut la révolte des commerçants, artisans, petits exploitants, mobilisés par Pierre Poujade fondateur de l'Union de défense des commerçants et artisans ( UDCA ).

2. Le protectorat américain

Dans l'Europe d'après-guerre, divisée par la guerre froide, la diplomatie française s'est alignée sur celle des États-Unis dont l'aide financière était devenue indispensable à la reconstruction et à la modernisation de notre économie.

La France a adhéré à l'Alliance atlantique, accepté le leadership américain et accueilli sur son territoire les bases et le Quartier général de l'OTAN.

L'endettement résultant de guerres coloniales longues et coûteuses a renforcé cette dépendance.

C. L'échec de la décolonisation

1. Une politique coloniale hésitante et répressive

En 1945, la IVème République a substitué l'Union française à l'Empire, sans remettre en cause sa domination et sans vraiment prendre en compte les aspirations profondes des populations indigènes.

En 1946, elle a d'abord accepté de négocier avec les nationalistes vietnamiens ( accord Hô Chi Minh-Sainteny-Leclerc ), puis s'est engagée dans une guerre coloniale à l'issue incertaine.

En Algérie, elle a cédé à la pression des colons qui refusaient l'application du statut de 1947.

Elle a noyé dans le sang la révolte des nationalistes malgaches.

Elle a fait interner Bourguiba le chef du Néo-Destour tunisien , et a exilé à Madagascar le sultan du Maroc, Mohamed V, qui soutenait l'Istiqlal.

2. La défaite militaire en Indochine, et l'enlisement dans la guerre d'Algérie

En 1954, la IVème République a essuyé une humiliante défaite militaire à Dien Bien Phu qui a mis

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