Causes de la révolution Française

La révolution française de 1789 demeure un des plus grands épisodes de l’histoire humaine. Elle incarne le passage empirique d’une société traditionnelle vers un monde moderne; elle fut et continue d’être un événement dans la naissance de l’état-nation en Europe. Certes, la Grande- Bretagne avait déjà réglé la question politique autour de l’absolutisme mais la portée du phénomène s’était limitée aux frontières du pays. De plus, les véritables révolutions sont d’après Pierre Goubert, celles qui bouleversent les bases du gouvernement, réorganisent les structures sociales et renouvellent partiellement les esprits1. En effet, les révolutionnaires se sont attaqués non seulement à la tradition mais au pouvoir lui-même.

Voyons quels éléments allaient provoquer la mise en marche de l’engrenage révolutionnaire prêchant la fin de l’Ancien Régime.

Les origines du déclenchement se retrouvent autour de trois thèmes. Dans un premier lieu, le malaise social, ensuite la crise économique puis finalement la paralysie politique. Bien entendu il ne faut pas négliger l’influence philosophique des Lumières, de la révolution anglaise de 1688 ni de la guerre d’indépendance américaine de 1775.

Que se passait-il dans le noyau de la société? Il y avait un problème au niveau de la structure, c’est à dire dans la hiérarchie, qui opposait la formalité à la réalité. Le système traditionnel, étant devenu largement archaïque, avait creusé un écart considérable avec le présent. En effet, la précarité du système imposait une hiérarchisation intangible; l’individu avait un poste prédéterminé au sein d’un collectif. Le code social et ses inégalités étaient juridiquement soutenus par l’État et la méritocratie était un phénomène inexistant. Le modèle ne tenait plus en compte la métamorphose de la société qui au cours du temps s’était complexifiée. Ceci à mené les trois ordres vers une période de crises internes dès avant 1789. Il s’agit ici de développer les irrégularités.

Premièrement, l’ordre nobliau opposait la noblesse de robe, devenue très riche et qui revendiquait un poids politique plus influent, à la noblesse d’épée, appauvrie et endettée. Deuxièmement, l’ordre ecclésiastique s’était polarisé autour de deux groupes ayant deux visions divergentes. D’un côté, le bas clergé touché par le paupérisme revendiquait un modèle plus équitable, de l’autre le haut clergé qui vivait dans l’opulence totale et refusait de se déposséder de ses privilèges. À tel point que ceci causa la dissension d’un certain nombre de curés qui se sont ralliés aux côtés du tiers-état pour combattre les inégalités, de même qu’un certain nombre de nobles factieux qui avaient fait fortune à travers la vénalité des charges.

Néanmoins, la noblesse et le clergé jouissant de privilèges notamment au regard de l’indemnité fiscale ne représentaient que 2% de la population face aux roturiers qui payaient la taille depuis les temps féodaux et qui représentaient 98% du peuple. Le Tiers État n’était plus homogène, différents groupes sociaux se distinguaient, en particulier les bourgeois de plus en plus nombreux. Dominante sur le plan financier, bancaire et mercantile la bourgeoise connait l’amertume quand les charges administratives lui sont refusées aux dépens des fonctionnaires incompétents nommés par la couronne.

À l’aube de l’été de 1789 les “petits" commençaient à réclamer un meilleur statut et souhaitaient abolir les privilèges dans la finalité de refaire une société plus équitable. C’est à cette période que l’esprit populaire prend une allure révolutionnaire.

En France, comme ailleurs

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