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La « Movida » décryptée : analyse de la transition démocratique espagnole (1975-1982)

Commentaire de texte : La « Movida » décryptée : analyse de la transition démocratique espagnole (1975-1982). Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  17 Avril 2014  •  Commentaire de texte  •  456 Mots (2 Pages)  •  945 Vues

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la « Movida » décryptée : analyse de la transition démocratique espagnole (1975-1982)

Certaines thèses sont trop volumineuses et spécialisées pour être lues pendant la préparation aux concours. Même si celles-ci peuvent être essentielles. C’est le cas de celle de Sophie Baby, historienne de l’Espagne contemporaine, publiée en 2012 aux éditions de la Casa Velazquez : Le Mythe de la transition pacifique. Violence et politique en Espagne (1975-1982)

La thèse est intéressante et peut permettre également de dresser des parallèles avec les transitions démocratiques des pays de l’Est dans leur sortie du communisme. Un mythe s’est installé accompagnant la Movida, ce mouvement culturel, social et démocratique d’une Espagne sortant de la nuit de la dictature. Ce mythe c’est celui qui veut qu’à la période sombre et violente, faite de répressions policières, du franquisme, a succédé très pacifiquement la démocratie, comme une sorte de modèle ou d’idéal politique. Or, dans un travail précis, Sophie Baby montre combien la période de transition démocratique est elle-même période de violence. Qu’il s’agisse de l’ETA et de son terrorisme, des actions policières, de l’extrême-droite nostalgique, des groupes nationalistes radicaux, de la gauche révolutionnaire, par des manifestations de rue et des attentats commis sur des personnes politiques, la transition reste une période violente dans l’histoire récente de l’Espagne. Comme si la violence de la dictature ne pouvait s’effacer d’un trait de plume, et que celle-ci trouvait, dans la liquidation du régime ancien, une nouvelle forme, conséquence des tensions passées.

Une fois le régime de Franco disparu, des forces politiques et sociales nouvelles sont venues s’affronter dans l’espace public, dans une instrumentalisation de la mémoire du franquisme, contre ou pour. L’État espagnol (qui, selon Max Weber, détient le monopole de la violence légitime) et la démocratie naissante ont dû également avoir recours à une violence faite d’arrestations politiques, d’emprisonnements, de violences policières et même de torture dans le cadre de la lutte antiterroriste. Même si la volonté majoritaire de parvenir à une société pacifiée et respectueuse du droit s’est finalement imposée : « concorde, consensus, paix, sont les valeurs exaltées pour cimenter la communauté citoyenne fondée sur la réconciliation nationale ». Et même si la mythification qui entoure la période de la Movida empêche de penser sereinement et sérieusement le présent et l’avenir de l’Espagne démocratique, pense l’auteur.

Bref, pour le concours sur le monde, l’Europe, la France de 1945 à nos jours, voilà une bonne référence à noter. Les recherches espagnoles et désormais françaises comme celles de Sophie Baby vont dans le même sens et déconstruisent le mythe d’une transition pacifique et posent la question de la transition démocratique pour les régimes européens et mondiaux qui sortent de la dictature. Les pays de l’Est, l’Afrique du sud, les sociétés latino-américaines sont concernées par cette réflexion globale.

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