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Le Roi mérovingien

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Par   •  7 Avril 2013  •  1 619 Mots (7 Pages)  •  1 758 Vues

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Le roi mérovingien.

Entre 400 et 751, trente-cinq rois se succèdent à la tête de la monarchie mérovingienne.

Le roi à l’époque médiévale est un homme qui exerce le pouvoir souverain dans une monarchie, d’ordinaire à vie et cela en vertu, le plus souvent de l’hérédité. Le terme de Mérovingien est issu d’un des personnages de la période mérovingienne, le légendaire Mérovée. Mérovée (412-457) est le fondateur du royaume franc et le grand père de Clovis 1er (456-511). Les Mérovingiens sont issus des Francs Saliens. Les Mérovingiens règnent de la fin de l’Antiquité (Vème Siècle), jusqu’à la moitié du VIIIème Siècle (751 et le couronnement de Pépin Le Bref). C’est alors la fin de la dynastie mérovingienne et le début de la dynastie carolingienne. Ils règnent sur une très grande partie de la France et de la Belgique et sur une partie de l’Allemagne et de la Suisse.

Quelle est la conception du pouvoir mérovingien ? Comment s’exerce le pouvoir du roi du Vème au VIIIème Siècle et comment s’organise ce pouvoir en cas de succession ?

Tout d’abord, les fondements du pouvoir mérovingien. Puis, la façon dont s’organise le pouvoir et enfin ce qui se déroule en cas de succession.

I. Les fondements du pouvoir mérovingien.

Le pouvoir mérovingien s’est appuyé sur de nombreux éléments pour aboutir à un modèle typiquement mérovingien.

a) Des influences multiples.

Le pouvoir mérovingien est influencé par les modèles romains et germaniques. Le roi mérovingien veut affirmer la continuité avec la romanité et la germanité au cours de son règne. Clovis par exemple est général de l’armée romaine et obtient le titre de Consul. De plus :

• Le latin est gardé comme langue officielle et écrite.

• Ils laissent en place le système administratif romain.

• Ils entretiennent les routes.

• Ils lèvent les impôts.

Mais, le pouvoir est également influencé par le rôle que l’Eglise va jouer au cours de la période mérovingienne. A la suite du baptême de Clovis en 498 à Reims, l’Eglise soutiendra la dynastie et un rapprochement s’effectuera entre l’Eglise et le Roi.

Le pouvoir mérovingien a cependant un autre courant à prendre en compte et qui va influencer encore plus, la conception du pouvoir.

b) Le pouvoir mérovingien, résultat d’une conception issue des Francs.

Les rois Francs étaient élus par les hommes libres du peuple que l’on appelait alors les « Grands ». Les « Grands » devaient choisir le futur souverain parmi les prétendants de sexe masculin au trône de la famille mérovingienne. L’accès au trône étant héréditaire, la transmission du pouvoir se faisait selon la loi salique.

Les rois mérovingiens ont dû passer du fait de gouverner une tribu au fait de diriger un royaume. De ce fait, trois caractères de la monarchie franque peuvent être retenus.

 Un caractère propre au roi. Le pouvoir du roi conçu sur ses qualités militaires repose et doit tenir compte de trois croyances germaines :

- Le roi détient le Mund, c’est-à-dire une puissance extraordinaire et transmise génétiquement. Il est légitimé par les victoires du roi lors des batailles et des conflits guerriers. Le Mundum est le pouvoir de protection des sujets, des évêques et de l’Eglise.

- Le roi détient également le Bannum. Le Bannum est une forme latine de l’expression droit de ban qui signifie droit d’ordonner, d’interdire, de punir. A l’origine, ces deux pouvoirs étaient réservés au roi. Petit à petit, ce sont les seigneurs qui vont en disposer.

- Le roi détient un pouvoir absolu et personne ne peut lui désobéir sous peine de sanctions.

 Le roi est le plus puissant et exerce le pouvoir pour lui-même. Il dispose du royaume comme bon le semble et l’agrandit considérablement au fur et à mesure de ses conquêtes et des victoires. Il distribue comme il le souhaite, les fonctions politiques et administratives.

 Le roi est un guerrier et c’est le chef d’un groupe d’hommes appelé les compagnons. Ses hommes lui promettent obéissance, par un serment solennel. En échange, le roi leur garantit sa protection.

Le pouvoir du roi est donc fondé sur trois aspects : un roi militaire, un roi administrateur et un roi justicier. Mais de quelle façon, le pouvoir s’exerce-t-il ?

II. L’organisation mérovingienne permettant l’exercice du pouvoir.

Le roi n’agit pas seul et la puissance de la dynastie mérovingienne repose sur des personnes de confiance à qui le roi se réfère.

a) Les Assemblées des « Grands ».

Les « Grands » se réunissent régulièrement, mais avec l’élargissement du royaume et la dispersion au sein du territoire, cela devient de plus en plus difficile de réunir tout le monde. Il est alors décidé, qu’une seule réunion aura lieu au Champ de Mars et que le roi profitera de ce moment pour faire ratifier sa politique par le peuple.

Mais peu à peu, ce genre de réunion va s’estomper et ne va plus concerner que les « Grands » du royaume qui auront été convoqués par le roi lui-même. On parle alors de plaids généraux. Les assemblées ne sont alors plus populaires, les hommes libres (et donc, par conséquent le peuple, n’y participant plus).

Parmi les personnes de confiance du roi, on trouve ceux qui s’occupent du gouvernement central.

b) L’organisation du gouvernement central.

 Tous les membres que nous allons évoquer sont liés au roi par un serment.

L’administration du Palais repose sur les épaules des officiers domestiques, des fidèles et des compagnons du roi.

Parmi ces officiers du Palais, on retrouve :

- Le Comte du Palais.

- Le Connétable (Comte de l’Ecurie) qui est chargé des écuries royales.

- Le Maréchal qui gére le tribunal.

- Le Référendaire qui envoie les ordres du roi dans les provinces. Le Référendaire dirigeait le bureau d’étude qui réunissait les scribes.

- Les Camériers, responsables de la garde du Trésor Royal.

- Le Chef des Echansons, qui s’occupait de la restauration, de la cuisine.

- Les Majordomes, responsables de l’intendance du Palais.

- Le Sénéchal, responsable de la discipline.

- Le Chambellan, valet de chambre du roi.

- Et bien d’autres encore …

Le plus important des Officiers du Palais reste le Maire qui est l’intendant de la Maison Royale. Il est au cœur des relations entre le pouvoir et l’aristocratie. Il détient le pouvoir.

Outre les Officiers domestiques, on retrouve les Antrustions. Ce sont les membres de la Garde Royale qui assurent la protection du roi et sont chargés des affaires complexes.

Mais le roi dispose également de représentant en province.

c) Les représentants en province.

Parmi ces représentants, on retrouve tout d’abord les Comtes. Ils sont responsables du pouvoir local mais leur pouvoir s’exerce également dans la cité. Ils représentent le roi et sont les relais du pouvoir. Les Comtes dirigent un pays (une circonscription), convoquent les hommes libres à l’armée, reçoivent les serments de fidélité et lèvent l’OST (l’armée du roi), ils prélèvent l’impôt. Ils président également le Mallus, tribunal mixte et gratuit, qui proclame et exécute les peines. Leurs pouvoirs sont militaires, judicaires et financiers.

Petit à petit, les Comtes tentent de s’accaparer le pouvoir dans leur intérêt et le roi décide de nommer des agents de contrôle pour les surveiller.

C’est le rôle des Ducs, qui sont nommés par le roi parmi les Comtes. Le roi leur donne une totale autorité sur leurs voisins en cas d’expéditions militaires.

Mais eux aussi, vont tenter de s’accaparer le pouvoir.

Le roi nomme donc les Missi Dominici. Ils sont envoyés par le roi. Ce sont ses hommes de confiance à qui il a confié les pleins pouvoirs pour régler certaines affaires en son nom.

Les agents intermédiaires vont à partir du VIIème Siècle, récupérer le pouvoir des rois qui eux vont s’en éloigner (d’où le terme plus tardif de « rois fainéants »).

Le pouvoir était donc entre les mains de plusieurs personnes, mais il y avait cependant qu’un seul roi désigné par les règles de succession.

III. La question de la succession dans la monarchie mérovingienne

Dans la succession mérovingienne, il faut suivre la tradition.

a) La tradition

Rex Francorum (Roi des Francs) est un terme qui se transmet de père en fils chez les Mérovingiens.

Le royaume était le domaine personnel du roi. Il lui appartenait pleinement et plus le roi avait été victorieux lors des conquêtes militaires, plus le royaume était important. Dans ce cas-là, lors de la succession, le royaume avait pour coutume d’être partagé entre tous les enfants mâles du défunt (les femmes étant exclues de ce processus si ils y avaient des héritiers mâles). C’est le résultat de la loi salique. Souvent, les assassinats entre frères ou cousins limitaient le principe des partages.

b) La loi salique.

La loi salique est un code de loi datant de la période allant du début du IVe siècle au VIe siècle pour le peuple des Francs « Saliens ». Cette loi (écrite en latin) fonde les règles à suivre en matière d'héritage à l'intérieur de ce peuple et la règle empêchant les femmes d’hériter de la terre.

La mort du roi est le partage du royaume qui s’en suivait font apparaitre de grandes difficultés. Le royaume s’affaiblissant en étant décomposé en plusieurs petits royaumes entre tous les héritiers mâles du roi. De plus, les victoires militaires se font rares, ce qui entraine une baisse de revenus pour le royaume (qui vivait principalement sur les butins acquis lors des victoires).

En conclusion, la monarchie mérovingienne est le résultat de plusieurs influences et d’un partage du pouvoir d’abord entre des hommes de confiance du roi puis un partage du royaume lors de la succession.

Petit à petit, la dynastie Mérovingienne va amorcer un déclin. Les rois se succédant étant faibles et impuissants et ayant du mal à maintenir le royaume en place. En 751, Pépin Le Bref se couronne roi et inaugure la dynastie des Carolingiens. On peut alors se demander, comment les rois carolingiens vont exercer leur pouvoir au sortir de trois siècles de dynastie mérovingienne.

Bibliographie.

- Régine Le Jan, Histoire de la France. Origines et premier essor (480-1180), Paris, Hachette Education.

- Régine Le Jan, Les mérovingiens, Que sais-je ?, PUF, 2006.

- Michel BALARD, Jean-Philippe GENET, Michel ROUCHE, Le Moyen Age en Occident, des Barbares à la Renaissance, Hachette Supérieur, Paris.

- La Monarchie Mérovingienne (fiche 2), Editions Foucher.

- Les Mérovingiens, Wikipédia.

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