La tyrannie de Périandre à Corinthe

   Marie DROUHIN

L1 LAS Histoire TD1  

La tyrannie de Périandre à Corinthe (un document)

  Nous sommes alors vers 445 av. J-C lorsque Hérodote publie son œuvre nommée « Histoires » signifiant « enquête ». Dans cette œuvre, le philosophe grec souhaite faire transmettre la mémoire du passé afin que cette dernière ne soit jamais oubliée. Né en 480 av. J-C, Hérodote apprend vite à s’informer sur les coutumes et religions dans lesquels il voyage (milieu de l’Asie, de l’Afrique …). Il montrera un intérêt grandissant pour l’empire Perse dans ses écrits, mais ce qui est surtout marquant est sa manière de compter les histoires. Ce qui lui a valu son surnom de « conteurs de fables » est cette technique qu’il avait de mêler conte et histoire. Seulement cela amenait à se poser des questions quant à la véracité de son travail. Mais cela n’empêche pas que l’œuvre de Hérodote reste encore aujourd’hui l’une des sources principales historiques. C’est dans « Histoires » V.92 que nous retrouvons le document étudié : La tyrannie de Périandre à Corinthe selon Hérodote. Nous sommes donc en 445 av. J-C, durant la période archaïque de la Grèce antique. Une partie de cette époque a été qualifiée de « ère des tyrans ».  Il est important de préciser que le mot grec « tyrannos » ne possédait pas les connotations négative d’aujourd’hui. Il pouvait être synonyme de roi et n’était donc pas illégitime à régner sur la cité.  Dans ce texte composé de 35 lignes, l’auteur nous parle du tyran Périandre et s’adresse à « maître de Corinthe ». Périandre est le fils de Kypsélos, tout comme son père avant lui ce dernier exerce une tyrannie. Contrairement à ce qui a été dit plus tôt, le pouvoir de son père a été pris de force et donc illégitimement. Le régime politique de Kyspélos s’installe dans un premier temp dans les villes les plus développées. Parmi elles : la ville de Corinthe, une ville maritime et commerçante importante. Ce texte aborde le sujet du tyran Périandre qui succède à son père, et gouverne la ville de Corinthe. Nous nous demanderons en quoi la tyrannie de Périandre démontre un aspect négatif et positif ? Nous suivrons donc un plan chronologique. Dans un premier temps nous aborderons la notion de tyrannie et la prise de pouvoir de Kypsélos, puis nous verrons l’image d’un tyran (Périandre) radical, pour finir nous aborderons les aspects favorables de sa tyrannie puis sa finalité.

      Au VIIème siècle avant J-C, la notion de tyrannie apparait en Grèce. En effet les tyrans archaïques ont obtenus le pouvoir en profitant d’une crise économique et sociale de leurs cités, seulement leurs règnes n’a jamais su durer plus de trois générations. Selon Platon et Aristote un tyran tombe dans la démesure et le crime. Tel que Périandre. La période archaïque a débutée avec une augmentation massive de la population et une révolution qui a établit les cités grecques états : polis. A ce jour, cette « ère des tyrans » n’a pas forcément existée, dans le sens où certains historiens doutent de cette existence. Nous nous centrons donc sur les sources confirmants cette période et la décrivant. Pendant la période archaïque, les Grecs se mettent à commercer avec d’autres pays et s’enrichissent (tel que Corinthe).  Selon Aristote les tyrans étaient créés par le peuple en réponse à la baisse de tolérance de la noblesse. Certains historiens confirment que les tyrans n’avaient pas besoin de soutien venant du peuple et contrôlaient les armées privées. Selon certaines sources c’est grâce à l‘armée que Kypsélos prit le pouvoir.

La tyrannie à Corinthe fût donc prise de force par le père de Périandre nommé Kypsélos. Sa tyrannie a aussi une importance dans l’histoire de l’ère des tyrans, ce dernier régna illégitimement sur la cité. Chef de guerre et descendant des Héraclides , il obtient les faveurs des soldats de la cité et prend le pouvoir. Il mit fin à l’aristocratie par l’exil, le meurtre et le dépouillement de ces derniers. Son règne s’étend de -655 à environ -625 av. J-C. Durant ces années, Kypsélos s’imposa en tant que tyran et leva des impôts sur les biens des Corinthiens. Il eut un fils nommé Périandre, qui était donc natif de la ville de Corinthe, et décida de le fiancer à Lysidé (s’appelant Mélissa dans le texte). Cette union permit de consolider et assoir le pouvoir entre tyran. Au court de son règne, Kypsélos vaincu Corcyre (capitale de l’île grecque située en mer lonienne à l’époque archaïque de la Grèce) et y installa des colonies de Corinthe. Ce geste fût pour la plupart approuvé, le motif principal étant que la ville de Corinthe gagnait en pouvoir grâce à ses colonies. Son régime est résumé de la ligne une à quatre par Hérodote : « (…) voici le genre d’homme que fût Kyspélos : nombreux furent les Corinthiens qu’il chassa, nombreux ceux qu’il dépouilla de la vie. Il régna trente ans et sa vie fut heureuse jusqu’au bout : puis son fils Périandre hérita de son pouvoir ». Le règne du tyran Kyspélos s’achève donc, tandis que celui de son fils débute.

      Périandre est décrit comme un tyran radical par Hérodote, et cela pour divers raisons. Dans un premier temp le tyran se montre cruel avec le peuple. Son but principal est de garder son pouvoir sans menaces. Comme dit dans le texte, Périandre se montra moins cruel que son père au début de son règne. Seulement dès qu’il se mit en relation par messagers avec Thrasybule (tyran de Millet), son comportement changea du tout au tout. Le texte de Hérodote raconte que Périandre alla trouver Thrasybule afin d’obtenir des conseils pour maintenir son pouvoir et la ville de Corinthe. Le héraut de Périandre fût amené dans un champ par Thrasybule, de là aucun mot ne fût prononcé mais une action eut lieu : Thrasybule détruit toutes les plus belles tiges et les plus chargées de grains. De retour à Corinthe, le héraut expliqua à Périandre la situation, ce dernier comprit alors. A travers son action, le tyran de Milet lui conseillait de mettre à mort les premiers des citoyens (soit les élites de la cité). Dès ce moment-là, Périandre devint un tout autre tyran et massacra de nombreuses vies.  Ce conseil de Thrasybule explique donc (selon Hérodote) le durcissement de l’autorité de Périandre. « Tout ce que les rigueurs de Kyspélos avaient épargné, Périandre le frappa » (ligne 19-20), cette phrase appui le fait que la tyrannie de Périandre était plus extrême que son père.

...