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La Grèce antique

Dissertation : La Grèce antique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Mars 2022  •  Dissertation  •  2 184 Mots (9 Pages)  •  480 Vues

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Les sociétés grecques de l’Antiquité se forment, à partir du VIIIème siècle avant JC, en petites communautés, les cités, ou polis. Il s’agit de cités-Etats, composées d’une ville et du territoire environnant. Le centre de cette ville est l’agora, une place publique qui concentre les fonctions politiques, économiques, sociales, et religieuses de la société grecque. On étend la période de l’arrivée des Grecs sur la péninsule balkanique, vers 2000 avant J.-C., jusqu’à la victoire d’Octave à Actium en 31 avant, dont résulte la domination romaine du monde grec. Nous nous intéresserons à ce que peut nous apprendre la culture matérielle grecque de ces différentes fonctions que réunit l’agora.

L’agora a tout d’abord un rôle politique, elle est le lieu où se réunissent les Athéniens pour «  participer à la délibération politique et au rendu de la justice », dans le cadre de la démocratie. Il s’agit de la définition des citoyens donnée au IVème siècle av. par Aristote. Le pouvoir politique est entre les mains de ceux-ci. La citoyenneté athénienne se manifeste à travers un certain nombre de droits et de devoirs propres, que la cité ne reconnait pas aux étrangers et aux esclaves. C’est par exemple le cas du droit de vote, et du droit d’ostraciser. Cependant, la citoyenneté athénienne comprend d’autres enjeux. En effet, la société grecque se base sur la ligne de séparation entre les citoyens et les non-citoyens. La question de reconnaissance d’un citoyen, de distinction entre celui-ci et les esclaves et les métèques, se pose donc. Le citoyen s’affiche donc tous les jours dans sa pratique de la citoyenneté, dans ce qui est considéré comme une « manière d’être citoyenne », composée de comportements attendus et réservés à ceux-ci. Il s’agit d’une conception sociale et performative, d’autant plus performative que la société grecque est caractérisée par une mentalité très agonistique.

La manière de s’afficher en tant que citoyen évolue, dans le temps et dans l’espace. Dans les cités grecques d’Ionie et dans l’Athènes archaïque, au VIIème et au VIème siècle, la citoyenneté est caractérisée par le luxe. La possibilité de faire une distinction visuelle entre citoyens et non citoyens, par leurs parures précieuses, leurs parfums et leurs apparences apprêtées, est hautement valorisée par les auteurs de l’époque. Avec l’évolution des mœurs, l’image que l’on se fait du citoyen change considérablement au Vème et IVème siècle. En effet, bien que certains auteurs comme le Pseudo-Xénophon déplorent que les citoyens soient moins ostentatoirement distincts, la plupart des auteurs archaïques vont considérer le mode de vie luxueux comme de la décadence morale. La nouvelle conception de la citoyenneté, dont la primauté appartient à Sparte, est très austère. Elle trouve son fondement dans une existence plus rude, dans l’exercice physique, militaire et athlétique, que l’on pratique nu. Cela vise autant au développement du corps harmonieux des canons grecs qu’à l’entrainement militaire. Le citoyen grec est désormais un citoyen-guerrier. C’est pourquoi, selon Eschine, la pratique athlétique est interdite aux esclaves. Cette pratique athlétique est donc un signe de citoyenneté, tout comme l’est la pratique consistant à s’enduire d’huile avant de s’exercer. Les scènes de palestre sur les céramiques sont donc très appréciées, on y reconnait le citoyen aux attributs que sont l’aryballe et le strigile. Certains auteurs vont même jusqu’à dire qu’on reconnait le citoyen à son odeur, du moins à son aryballe. Au-delà de la dimension politique et juridique, la citoyenneté se démontre dans les comportements et les attitudes, dans un style de vie propre à un certain statut social.

Par ailleurs, la nécessité de se distinguer et de montrer son statut social se retrouve dans tous les autres domaines sociétaux. Le lieu de résidence n’y échappe pas. En effet, la maison reflète le propriétaire. Son statut social transparait en fonction de la localisation, de la taille, et de la décoration de celle-ci. Par exemple, habiter près de l’agora est souvent un signe de richesse. Il s’agit d’une façon de se présenter socialement. L’entrée sur la rue est importante, car c’est la première impression que l’on donne. La zone de réception est également richement décorée, afin d’impressionner les hôtes, comme en témoigne, à Délos, le péristyle aux colonnes de marbre, orné de sculptures et de mosaïques luxueuses du IIème siècle avant.

En matière architecturale cependant, ce ne sont ni les demeures résidentielles ni les bâtiments publics qui sont les plus imposants. Les bâtiments les plus monumentaux sont les temples, ce qui montre l’importance de la religion dans la vie de la cité. En effet, celle-ci est régie par le calendrier des fêtes religieuses. La religion grecque est un polythéisme, où différentes divinités coexistent. Ces dieux habitent le monde des hommes, ils sont partout et tout le temps, en relation avec les hommes à travers la mythologie qui explique le monde. La religion grecque est une religion du rite, et non du dogme, c’est-à-dire qu’il passe par des actes plutôt que par des croyances. Les rites religieux sont sociaux, ils règlent à la fois les relations entre les hommes et les dieux, et entre les hommes entre eux. Il s’agit de la partie la plus importante du culte, représentée sur de nombreuses céramiques et sur les frises ou bas-reliefs comme les Panathénées. L’espace sacré du sanctuaire, le hieron, est dominé par l’architecture du temple, mais c’est l’autel situé devant qui est la partie la plus importante. C’est ici que les fidèles se réunissent, qu’ont lieu les sacrifices, et que les viandes en résultant sont brulées. En effet, après le sacrifice a lieu un banquet ; on retrouve beaucoup de matériel pour banqueter, coupe à manger ou à boire, dans les sanctuaires. Sur le Parthénon, les frises illustrent la plus importante des fêtes religieuses à Athènes, les Panathénées. On mentionne des processions, des fêtes, des concours musicaux, des compétitions sportives, des courses de char et autres réjouissances. Lesdites festivités ont une fonction sociale et citoyenne : partager un repas commun dans un sanctuaire, participer aux festivités, c’est appartenir à la cité, à sa communauté, contrairement aux esclaves et aux étrangers qui n’étaient pas admis dans ce groupe.

On retrouve également dans les sanctuaires une myriade d’offrandes, que cela soit des céramiques, de petits objets ou des statues. En effet, certains chefs d’œuvre de la statuaire grecque sont des offrandes dédiées aux dieux, comme le Kouros de Samos, offert à Héra. Il s’agit d’un jeune homme en marbre de 5 mètres de hauteur, qui comporte la mention du nom du commanditaire, Ischès. Il faut imaginer, au-delà de l’aspect religieux, l’effet de cette statue sur la communauté. Elle a dû grandement contribuer à la renommée de celui qui a réalisé l’offrande. On remarque donc que les Grecs rivalisent jusque dans les sanctuaires pour bâtir leur statut social. On retrouve donc dans le culte deux aspects fondamentaux de la société grecque : l’inclusion ou l’exclusion de certaines personnes, et cette mentalité de concours.

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