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Exposé Faire Campagne pour une élection dans l'Antiquité

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Par   •  2 Mars 2018  •  Dissertation  •  3 767 Mots (16 Pages)  •  695 Vues

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Faire campagne pour une élection dans l’Antiquité

Polybe au livre VI de son Histoire, décrivait ainsi les institutions romaines : « A qui, en effet, portait toute son attention sur les pouvoirs du consul, elle apparaissait comme un régime entièrement monarchique. A qui considérait le Sénat, elle apparaissait comme une aristocratie. Et si l’on observait les pouvoirs dont disposait le peuple, il apparaissait à l’évidence qu’il s’agissait d’une démocratie ». Bien que très simpliste et calqué sur le modèle grec de l’auteur, ce passage nous éclaire sur la singularité du régime de la République romaine aux yeux de ses contemporains étrangers. Tout d’abord, il est important de définir ce qu’est la « République » pour les romains : « Res Publica » en latin veut dire, la « chose publique », ou pour plus de clarté, « le bien public », il faut comprendre par-là que les romains avaient déjà une notion d’Etat assez avancé. Le terme se réfère plus largement à tous ce qui touche la politique, comme l’illustre le De Republica de Cicéron, un traité de politique, notamment la conduite d’un Etat. D’ailleurs, dans un autre ouvrage de Cicéron, Ab Urbe Condita Libri, celui-ci fait aussi référence à un autre termes pour désigner l’Etat romain, « Senatus Populus Que Romanum » soit « le Sénat et le peuple romain ». Cette devise de Rome était sensée montré que toute la société romaine participait activement dans le système romain, et en effet il y avait dans l’administration romaine de nombreuses assemblées et élections. Mais pourtant peut-on dire que la République Romaine était une « démocratie » ? C’est ce que nous allons voir en nous intéressant aux processus électoraux.

Nous étudierons dans un premier temps les différentes assemblées et leurs rôles dans la vie politique romaine. Dans un deuxième temps, les rites qui entourent les campagnes électorales à Rome. Enfin, nous verrons comment se déroulait les votes en eux-mêmes.

  1. Le système électoral dans le monde romain

Avant de nous intéresser à la campagne électorale, il est important de comprendre l’organisation politique romaine sous la République. Durant cette dernière, les citoyens romains participaient à deux types d’élections, celle des lois et celle des magistrats. Dans cette partie, nous allons donc tenter de comprendre quelles sont les différentes magistratures et institutions romaines et quelles sont leurs rôles dans le système électoral.

  1. Les magistratures

Les magistratures romaines sont divisées en 2 catégories : les magistratures inférieures et supérieures. Commençons par les magistratures inférieures :

  • Questures : au début de la République, ils sont au nombre de 4, puis sont 10 en 197 avant J.C jusqu’en 80 avant notre ère où ils étaient 20 sous Sylla, et enfin pouvaient être jusqu’à 40 sous le règne de César. Ce sont principalement des gestionnaires des finances. Parmi eux, 2 questeurs sont urbains, c’est-à-dire qu’ils se chargent de la gestion du trésor de l’Etat au temple de Saturne. Il y avait également 4 questeurs de la flotte chargés de financer la flotte romaine. Enfin, ceux qui agissaient sous ordre d’autres magistratures s’occupaient de la gestion financière des provinces. Pour devenir questeur, il faut avoir 28 ans minimum et avoir fait le service militaire. Ils sont élus par les comices tributes pour une durée d’un an.
  • Edilité : Les édiles sont les régisseurs de la ville, c’est-à-dire qu’ils sont chargés de la surveillance des marchés et de l’approvisionnement de la cité. De plus, ils gèrent également les constructions, entretiens et restaurations des bâtiments publics. Ils peuvent aussi imposer une amende pour dégradation de biens publics. Enfin, ils gèrent la police des rues (vigiles) et sont responsables des jeux (cirque, etc.). 4 édiles sont élus par les comices tributes sous la présidence d’un consul et d’un tribun : 2 édiles curules et 2 édiles de la plèbe, tous pour une durée d’une année. Par la suite, un édile curule peut devenir soit prêteur soit un tribun de la plèbe.
  • Tribunat de la Plèbe : cette magistrature fut créée vers 495 avant J.C et intégrée à la cursus honorum vers 366 avant notre ère. Son rôle est de protéger les plébéiens. Pour ce faire, la jus auxili est un droit d’aide aux membres de la plèbe contre un magistrat qui permet de stopper l’attaque de ce dernier. Ensuite, le droit d’intercessio est un veto utilisable contre une loi allant à l’encontre de la Plèbe. Enfin, la Sacro-Sainteté permet de condamner une personne nuisible à cette magistrature. Pour être éligible à cette magistrature, il faut appartenir à la plèbe et avoir 27 ans minimum. Ils sont élus par le concile de la plèbe pour 1 an.

Passons maintenant aux magistratures supérieures :

  • Prêture : Depuis 336 avant J.C., une prêture urbaine gère les conflits entre citoyens romains et introduit un procès. S’ajoute en 242 avant J.C. un prêteur pérégrin qui s’occupe des affaires judiciaires dans les provinces : 2 prêteurs en Sardaigne et en Sicile vers 230 avant J.C puis 2 autres prêteurs sont envoyés en Hispanie ultérieure et citérieure en 197 avant notre ère. Sous la dictature de Sylla, ils sont au nombre de 8 avant d’être au nombre de 16 sous César. Avant Sylla, ils avaient un rôle politique à Rome et pouvaient avoir le commandement des armées jusqu’à la dictature de Sylla où leur rôle devient exclusivement judiciaire. Pour y être éligible, il faut être élu par les comices centuriates afin d’exercer leur rôle pendant 1 an.
  • Censure : Cette magistrature, créée au Ve siècle avant J-C, s’occupe du recensement et la création des listes des citoyens. Par lectio senatus, il a le pouvoir d’organiser le Sénat. 18 mois après le début de leur mandat, il procède au lustrum c’est-à-dire qu’il conclut la période de recensement. Les censeurs gèrent le patrimoine romain comme la gestion des biens publics ou la construction de voies routières. C’est également la seule magistrature où l’on ne peut pas être réélu. 2 censeurs sont élus par les comices centuriates tous les 5 ans.
  • Consulat : Ils possèdent l’impérium, c’est-à-dire le pouvoir de commandement militaire afin d’assurer la défense de Rome ainsi que le pouvoir civil permettant d’organiser la vie politique et d’assurer l’ordre public. 2 consuls sont nommés par an par les comices centuriates.
  1. Les institutions du peuple romain : les comices
  • Concilia plebis : ce concile de la plèbe, constitué exclusivement de plébéiens, élit et convoque les tribuns de la plèbe qui votent les plébiscites.
  • Comices curiates : ces assemblées sont composées uniquement des patriciens. Elles sont divisées en 30 curies, chacune d’entre elles dirigées par un licteur. Ces curies sont les subdivisions des 3 premières tribus romaines, divisées en 10 curies chacune : les Tites, les Ramnes et les Luceres. Ils valident les testaments et les adoptions. Ils votent également le rex curata de imperio qui permet d’accorder un pouvoir d’imperium à un magistrat. Cependant, ces assemblées ont très peu de poids à la République.
  • Comices tributes : ces assemblées regroupent les citoyens romains répartis en tribus par les censeurs. Au début de la République, il n’existait que trois anciennes tribus romaines énoncées précédemment. Mais l’élargissement du monde romain permet la création de nouvelles tribus jusqu’à 241 avant J.C : elles atteignent le nombre de 35 : 4 tribus urbaines, instaurées par Servius Tullius, remplaçantes des trois anciennes tribus, et 31 tribus rurales. Chacune de ces tribus comptent pour une voix et un vote était acquis lorsque la majorité des voix est atteinte (18 tribus sur 35) mais les tribus rurales avaient plus de poids que les tribus urbaines. Ces comices élisent les magistrats inférieurs, votent les lois proposées par ces derniers et jugent des crimes passibles d’amendes.

II. Les rites pendant la campagne électorale

        Une campagne électorale commence par la candidature d’un candidat pour une magistrature, qui doit être déposée 24 jours avant l’élection, durée obligatoire que l’on appelle le trinundinum (= intervalle entre 3 marchés), en faisant acte de présence : il devait se rendre lui-même à Rome, sauf cas exceptionnel, s’il était en guerra par exemple. C’est ce que l’on appelle la profesio. Ensuite, un magistrat devait juger les candidatures des candidats, en s’assurant de la recevabilité des candidatures, sous ordre sénatorial. C’est-à-dire :

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