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Les parcs naturels français

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Par   •  18 Novembre 2022  •  Dissertation  •  1 981 Mots (8 Pages)  •  267 Vues

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Les parcs naturels français

         L’idée de protéger la nature pour la conserver ne date pas d’hier. La destruction des espaces naturels inquiétait déjà l’élite intellectuelle du XIXème siècle. Le problème à l’époque est principalement la surfréquentation et le début du tourisme de masse. Ce type de tourisme engendrait la construction d’une multitude d’infrastructures tel que des gares, des hôtels… La création de parcs naturels fut donc la suite logique de ce mouvement. La création en 1872 du premier parc naturel national au monde aux États-Unis ouvre la voie. C’est en 1913 en France que le premier parc naturel national est créé sur les flancs du massif du Pelvoux, le parc de la Bérarde renommé en 1914 le parc naturel de l’Oisans. Quel type d’outil sont les parcs naturels ? Quel débat suscitent-ils ? Dans quelle mesure protègent-ils l’environnement ?

        Ils existent plusieurs sortes de parcs naturels. Les parcs naturels nationaux ont été créés par la loi du 22 juillet 1960 et sont actuellement au nombre de sept : la Vanoise, Port-Cros, les Pyrénées, les Écrins, les Cévennes, le Mercantour et la Guadeloupe. Ils sont composés de deux espaces distincts ; le « cœur » qui est un espace protégé où toute exploitation et activité humaine est interdite et la « zone d’adhésion » qui est un espace où les activités sont autorisées mais fortement réduites pour protéger la biodiversité et les paysages. Ils sont gérés par des associations qui sont sous tutelle du ministère de l’Ecologie.

        Cependant, cet équilibre a été bousculé par la loi du 1 mars 2005. Cette réforme s’avérait indispensable ne serait-ce que pour favoriser l’ouverture de nouveaux parcs. Le texte s’inspire du rapport écrit par l’ancien député UMP du Var, Jean-Pierre Giran, qui a examiné le fonctionnement des sept parcs naturels nationaux. Leurs ressources financières sont toujours allouées par l’Etat, les politiques d’aménagement et de réglementation dépendent du conseil d’administration mais la « zone d’adhésion » et le « cœur » changent de fonctionnement. « Les communes choisiraient ou non de signer une charte dans laquelle elles s'engageraient à pratiquer un développement touristique et urbanistique respectueux de la nature. »[1] 

Les écologistes craignent donc que les communes n’adhèrent pas et nuisent à la préservation de la biodiversité et des paysages. De plus, le texte rend possible des activités dans le cœur qui était jusqu’alors interdite, tel que l’exploitation minière ou l’installation de remontées mécaniques. Il change aussi la composition du conseil d’administration, le nombre de scientifiques et de membres d’association a diminué et le président du conseil d’administration doit être un élu. Or, ce dernier est soumis aux pressions locales. Le pouvoir des élus augmente donc de manière considérable. Il existe tout de même un garde-de-fou. Il est ainsi possible, en cas de litige, de saisir le ministre qui arbitre.

Les écologistes n’étaient pas les seuls à s’inquiéter pour l’avenir des parcs nationaux. Le comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) qui établit le classement des espaces naturels pour l’ONU a émis des doutes. Il juge que le texte « ne saurait être considéré comme constituant un élément décisif d'une politique ambitieuse et volontariste de création d'aires protégées ».[2] Sans plus d’égards aux critères internationaux, le comité rétrogradera les parcs naturels français à des catégories inférieures de son classement international. De fait, le texte laisse toute liberté aux députés de fortifier ou d’affaiblir les parcs naturels nationaux.

Les parcs naturels régionaux (PNR) forment une sorte de pays invisibles, rien ne matérialise leurs frontières. Les seules limites sont celles des communes qui le composent après avoir signer une charte qui imposent un certain nombre de règles de vie. A contrario des prestigieux Nationals Parks américains ou de leurs cousins les parcs naturels nationaux, il n’est pas question ici de sanctuariser la nature, de la figer. Les PNR sont à leur manière une exception à la française. En effet, des hommes, des femmes et des enfants y vivent toute au long de l’année. Ils sont actuellement au nombre de cinquante-un.

Le concept de parc naturel régional est créé par décret le 1 mars 1967. A l’époque, le but est unique, revitaliser ces espaces pour éviter qu’ils ne deviennent des déserts ruraux, un mal de plus en plus commun dans l’après-guerre. L’objectif de protection de l’environnement remplace celui de développement économique à la fin des années 70.

On peut distinguer de nos jours de grandes catégories dans les parcs naturels régionaux, d’un côté les parcs plutôt ruraux toujours menacés de déclin démographique (Brenne, Volcans d’auvergne, …) et d’un autre les parcs soumis à une forte pression de construction (Luberon, Pilat, …). Les premiers se concentrent principalement sur le développement de l’économie et du tourisme et les seconds sur la maitrise de l’urbanisation et la préservation des paysages. Pour faire cela, ils bénéficient d’un budget de fonctionnement moyen de 1,2 et 1,7 millions d’euros versés par la Région (40%), les collectivités participantes (30%), le ministère de l’Environnement (10%) et aussi parfois par d’autres ministères, des aides européennes ou des recettes propres (20%).

Chaque parc rivalise d’imagination pour sensibiliser ses habitants à ses actions car « Il faut dire aussi que l'une des grandes missions des parcs, la réhabilitation d'habitats identitaires ne peut s'accomplir sans une forte implication des résidents auxquels chaque parc propose expertises et subventions. »[3] 

Le label PNR doit être renouvelé tous les quinze ans. La référence « parc naturel régional » doit donc amener une action véritable sur le terrain. Les conseils d’administration doivent aussi être attentifs au fait que chaque projet soit en accord avec la charte, si ce n’est pas le cas ils peuvent saisir le tribunal administratif. Selon une étude de 2000, réalisée dans l’ensemble des PNR, six habitants sur dix trouvent que cela a amélioré leur qualité de vie, et quatre sur dix que cela a au contraire dégradé leur qualité de vie.

        Les PNR attirent aussi de nombreux touristes et des chasseurs d’image comme des influenceurs. Cependant ces post sur les réseaux sociaux mettent en danger ces espaces protégés.

Nous traversons, et ceux depuis plusieurs années, des épisodes de sécheresse intense pendant l’été et en parallèle le nombre de vidéos montrant un père et son fils cuisant des guimauves ou des randonneurs bivouaquant autour d’un feu de camp augmente. Ces conduites sont jugées irresponsables car ce sont des infractions et elles peuvent inciter d’autres personnes à les reproduire.

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