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Parc Naturel Et Tram Vertes

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Par   •  4 Avril 2013  •  2 466 Mots (10 Pages)  •  731 Vues

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La protection de la diversité : Parcs naturels et Trames vertes et bleues

En décembre 2005, le président de l’Institut Français de la Biodiversité, Jean Claude Lefeuvre prononçait ses quelques mots : " Il faut absolument être convaincu de cela : sauvegarder la biodiversité de la planète, ce n’est pas un coût, ce n’est pas un luxe de pays riche, c’est au contraire une richesse pour l’avenir, le garant d’un futur vivable. " En effet, l’humanité toute entière dépend de la biodiversité, c’est-à-dire de « l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie ainsi que de toutes les relations et interactions qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, et d’autre part entre les organismes et leur milieu de vie. » Ainsi, la biodiversité constitue une ressource vitale pour l’homme. Et face à la dégradation de la biodiversité observée au niveau mondial, et donc à la disparition de nombreuses espèces, il est devenu urgent d’agir pour enrayer ce phénomène.

C’est dans la perspective de lutter contre ces fléaux que s’est tenue les 14 et 15 septembre derniers en France la Conférence environnementale pour préparer « l’avenir environnemental », c’est-à-dire réfléchir à la transition énergétique indispensable à notre pays, et à des modes de protection de la biodiversité et du territoire. Le Premier Ministre, Jean Marc Ayrault, a prononcé le discours de clôture de la conférence environnementale en rappelant à cette occasion que "la crise profonde que nous traversons n'est pas seulement financière et économique, elle est aussi environnementale." Ainsi, la conférence de septembre dernier s’inscrit dans un mouvement de transition énergétique et écologique. Elle est organisée autour de 5 tables rondes : l’énergie, la biodiversité, la santé, la fiscalité et la gouvernance.

La seconde table ronde consacrée à la biodiversité a pour objectif de « faire de la France un pays exemplaire en matière de reconquête de la biodiversité. » Elle souhaite utiliser les outils existants, les trames vertes et bleues, la création de parcs naturels pour aménager de façon responsable le territoire en luttant contre « l’artificialisation des sols et l’étalement urbain. »

Comment la France prend-t-elle en compte l’importance et la protection de la biodiversité ? Les politiques publiques en matière de protection de l’environnement permettent-elles d’enrayer la crise de la biodiversité ?

I La reconnaissance de la richesse de la biodiversité

Si au départ la protection de la biodiversité ne concernait pas toutes les espèces, on va se rendre compte de la nécessité de protéger les espèces dites communes (A), notamment parce que la biodiversité représente un capital et un facteur économique essentiel (B).

A/ La biodiversité : un tout indivisible entre espèces emblématiques et espèces habituelles

En France, les premières politiques de protection de la nature vont viser des domaines spécifiques. Ainsi, en 1963, les deux premiers parcs nationaux sont créés. Ils ont pour but de protéger des sites exceptionnels et des espèces emblématiques. A cette époque, on ne prend pas encore en compte la biodiversité dans son ensemble, comme rassemblant toutes les espèces.

Dans son discours, Jean Marc Ayrault dit que « la biodiversité ne peut pas se limiter à la protection de sites exceptionnels ou d’espèces emblématiques. »

Or en France, dès les années 1980, on s’aperçoit qu’en réalité tout le vivant, même les espèces que l’on considère comme habituelles, participe à la biodiversité et au maintien des écosystèmes, notamment parce qu’il y a une interaction importante entre tous ces organismes.

Dès lors, il va devenir évident à cette période qu’il ne sert à rien de protéger une espèce et pas une autre, notamment à l’encontre des activités nocives de l’homme qui sont la principale cause du bouleversement écologique. En effet, la biodiversité repose sur un écosystème particulier : si une espèce disparait cela peut avoir pour conséquence la disparition de plusieurs autres.

Ainsi, ce qui ressemble à un vœu du premier ministre d’étendre la biodiversité au-delà des sites exceptionnels et des espèces remarquables a déjà été pris en compte depuis de nombreuses années, et notamment avec la loi Barnier du 2 février 1995. En effet, l’article L110-1 inséré dans le Code de l’environnement édicte que « la diversité et les équilibres biologiques auxquels ils participent font partie du patrimoine commun de la nation. » Ainsi, est affirmé le fait que la biodiversité constitue un patrimoine commun qu’il convient de protéger.

Plus précisément, cet article décrit l’environnement de manière très extensive comme l’ensemble des « espaces, ressources et milieux naturels, les sites et paysages, la qualité de l'air, les espèces animales et végétales » sans prendre en compte un quelconque caractère exceptionnel ou emblématique, sans différencier les espaces, les sites, les espèces, etc. emblématiques de ceux qui ne le sont pas.

Par conséquent, si dans les années 60 la biodiversité était entendue dans un sens minimaliste, elle a acquis depuis les années 80 une définition englobant la totalité du vivant.

Jean Marc Ayrault précise ensuite qu’il « faut aller au-delà d’une certaine conception de la nature musée. » S’il est vrai que la nature est perçue comme un lieu d’intérêt paysagé et de découverte important, il ne faut pas oublier qu’en France, depuis les années 60, et notamment la création des parcs nationaux, la protection de la nature couvre des zones habitées par l’homme. On ne s’attache pas à protéger uniquement les milieux intacts, sur lesquels l’homme n’a exercé aucune activité (nature musée). En effet, les parcs nationaux regroupent des zones sur lesquelles l’homme habite, exerce des activités.

D’ailleurs, la loi de 1976 sur la protection de la nature établit des règles strictes en matière de travaux ou de projets d’aménagement, avec notamment l’établissement obligatoire d’étude d’impact.

Ainsi, la conception de la biodiversité englobant l’ensemble des espèces du monde vivant existe déjà depuis de nombreuses années ; et la protection de cette biodiversité est depuis longtemps prise en considération par les pouvoirs publics qui tentent d’enrayer la dégradation de la biodiversité qui peut avoir des conséquences fâcheuses pour les activités

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