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Le Cimetière « Royal » D'Ur : Mythe Ou réalité ?

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Par   •  27 Septembre 2014  •  2 231 Mots (9 Pages)  •  1 356 Vues

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Lorsque Leonard Woolley entreprend les fouilles sur le site d’Ur soit Tell al Muqaiyar dans l’actuel Irak dans les années 20, il ne s’attendait certainement pas à découvrir un site d’une telle importance. Le site d’Ur a été fouillé pour la première fois en 1854 par le consul britannique à Bassora J.E.Taylor pour le compte du British Muséum. C’est grâce aux cylindres d’argiles retrouvés, que son compatriote Henry Rawlinson identifie le site comme étant celui de la ville « Our (Ur) des Chaldéens ». Le site est sondé brièvement en 1918 et 1919 par les Anglais R. Campbell Thompson et H. R. Hall puis par Leonard Woolley avec une équipe constituée des britanniques du British Muséum et les Américains de l'University Museum of Pennsylvania.

Après avoir déblayé et dégagé la ziggurat dédiée à Nanna Sin puis la grande plate-forme rectangulaire qui l’entoure dans le secteur sud-est, Leonard Woolley creuse dans la zone sacrée un grand puits. Il extirpe quelques pièces archéologiques mais il ferme le chantier pour faute de moyens et ne reviendra que quatre ans plus tard pour des fouilles qui vont durer sept. Dans un premier temps, Leonard Woolley creuse une profonde tranchée afin de localiser les niveaux d’occupations humaines, quelques tessons de poterie et autres débris apparaissent mais au fond du puits, il tombe sur une couche d’argile dépourvue de toute trace humaine. Woolley décide de continuer en dégageant l’argile sur plus de trois mètres. De nouveau, il tombe sur des tessons de poteries plus anciennes que celles retrouvées dans les strates du haut car façonnées à la main. Leonard Woolley pense que l’épaisse couche de sédiment intercalée entre deux terrains est un ancien dépôt boueux qui est dû selon lui par un déluge d’où les questionnements sur le déluge biblique. Mais sa grande surprise vient de la découverte d’un cimetière sur plusieurs étages. 1800 tombes sont mises à jour, dont 16 dites royales trouvées sous un tumulus à quinze mètres au sud du temple, soit une longue rangée de tombes surmontées de pierres et recélant d’objets de grandes valeurs. Certaines tombes ont pu être identifiées grâce aux cylindres sceaux qui s’y trouvaient comme celui de la reine Puabi et des nombreux trésors comme bijoux et mobiliers funéraires en or, argent, pierres mais aussi un grand nombre de personnels du palais; servantes, soldats, personnels du palais, chars, bœufs accompagnent le roi ou la reine dans leurs dernières demeures. Dans sa tombe le roi Meskalamdug est entouré de squelettes identifiés comme étant ceux de quelques 59 hommes, 19 femmes et deux chariots à 6 bœufs dans la tombe appelée « chambre du roi » et 68 femmes et 6 hommes dans le « grand puits de la mort ». Aux côtés des défunts, des pièces archéologiques d’une extrême beauté sont retrouvés dans le cimetière royal d’Ur par Woolley parmi elles; le Bouc appelé le « Grand bélier d’Ur », une statuette en argent, feuilles d’or, de lapis-lazuli et de coquilles; une grande lyre mesurant 167 cm de haut, faite d’or, de lapis-lazuli et de coquilles, une harpe ouvragée avec une tête de taureau faite de feuilles d’or et la toison est ciselée dans du lapis-lazuli. Mais aussi le remarquable Étendard d’Ur, un coffre de bois de 27cm de haut et de 48 de long sur lequel sont sculptés des personnages et des animaux dans des plaquettes de coquillages entourées de lapis-lazuli. Le coffre a deux faces l’une dite face de guerre, l’autre face de paix.

La datation du cimetière royale d’Ur est déterminée par trois phases dans un ordre chronologique par Leonard Woolley; l’époque prédynastique, la seconde dynastie et la période akkadienne dont les tombes retrouvées sont les plus récentes. La datation du site s’est faite grâce aux sceaux cylindriques, des inscriptions notamment sur certains objets comme les bols en or, récupérés dans les tombes à caveaux et les tombes sus- et sous-jacentes et en les comparant entre eux que les archéologues ont pu dater le cimetière d’Ur d’environ 2600 avant J.-C. Pour Woolley les tombes varient 3500 et 3200 av. J.C. Les tombes dites royales et les tombes privées contemporaines sont datées du Dynastique Archaïque. La datation du site d’Ur est capitale pour l’histoire de la Mésopotamie, car elle vient confirmer le fait qu’elle fut la plus ancienne civilisation qui s’était développée dans la vallée de l’Euphrate mais qui a donné la base à d’autres civilisations qui s’y étaient inspirés en pensées et arts qu’elles soient babylonienne, égyptienne, et même plus tard grecs.

Le cimetière royal d’Ur a-t-il livré tous ses secrets? Est-il effectivement royal comme le suppose Leonard Woolley ? C’est dans cette optique d’idée que s’oriente ce travail.

Pour Leonard Woolley, il n’y a aucun doute, le cimetière découvert est un cimetière royal où du moins les seize tombes dites royales qui se distinguent par leur architecture, la concentration de richesse et les morts d’accompagnement. L’hypothèse sur laquelle il s’appuie pour étayer sa thèse est fondée sur d’un côté la richesse du mobilier trouvé, de factures luxueuses et prestigieuses comme le mobilier funéraire, la vaisselle de luxe, les bijoux en or et pierres, des objets d'orfèvrerie d'une qualité et d'une finesse extrême. L’emplacement des tombes, situées au milieu du cimetière et creusées plus profondément que les autres, construites avec des pierres et des briques dont certaines étaient voûtées en encorbellement. L’indentification des mots celui de lugal qui veux dire roi pour les hommes et Nin pour reine ou déesse pour les femmes inscrites aux côtés des noms de certains personnages ensevelis dans ces tombes. Les rites funéraires viennent soutenir cette hypothèse comme les sacrifices humains et animaux, qui sont d’un trop grand nombre comme le cas de la tombe n° 1050, celle du roi A-Kalam-Dug (ou Akalamdug, v.2590-v.2570) enterré avec une soixantaine de personnes pour que ces tombes ne soient que celles des inhumations simples. Les tombes ainsi parées et préparées ne peuvent qu’appartenir à des personnes de très haut rang. Il est évident qu’une découverte de cette nature ne peut que susciter de nombreuses réactions soit pour corroborer la thèse de Woolley soit pour en apporter d’autres éclairages.

Archéologiquement parlant, le cimetière d’Ur est une réalité autant que nécropole. Ses fouilles ont fournies des objets d’une grande richesse, des sépultures richement parées et de divers objets qui ont permis non seulement sa datation mais la compréhension du rôle de la représentation royal dans les tombes comme l’atteste les tombes à chars, associées

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