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Le poids culturel

Étude de cas : Le poids culturel. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Mai 2013  •  Étude de cas  •  1 632 Mots (7 Pages)  •  906 Vues

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Le poids culturel est le plus dangereux des ennemis pour la femme africaine car, de surcroît, il est invisible. Emprisonnée dans un système patriarcal, la femme africaine est sensée représenter la vertu, l’abnégation et peu comprenne qu’elle souhaite s’émanciper, qu’elle ose exiger plus de liberté. Dans les campagnes reculées, elle n’a pas droit à l’instruction, appelée à se marier et étrangère en sursis chez son époux, elle doit accepter sa polygamie et est susceptible d’être répudiée à chaque instant. Elle doit demeurer à sa place, ne pas désirer l’accès aux livres qui ne pourraient que lui bâtir des rêves saugrenus, ne pas faire de vague. Hélas, souvent ces mêmes mères « sacrifiées » reproduisent involontairement un schéma d’éducation défavorable en élevant leurs fils tels des « petits coqs » appelés à régner alors qu’elles inculqueront à leurs filles un enseignement d’êtres dévolus aux tâches subalternes comme le ménage, les courses ou la cuisine. Dès l’enfance les jeunes filles sont accoutumées aux « Tais-toi c’est l’homme qui décide ».

Bien sûr on ne saurait parler des freins à l’épanouissement des Africaines sans évoquer le climat social dans lequel elles évoluent, plus que délétère : mauvaise gouvernance du pouvoir en place, tribalisme, intégrisme religieux… La liste des pays où sévissent des conflits est longue : Burundi, Rwanda, Angola, République démocratique du Congo, Libéria, Sierra Leone, Côte d’Ivoire… Dans tous ces états, actuellement ou dans un passé encore proche, les femmes et les enfants sont les victimes les plus durement touchées. Dans les camps de réfugiés, il n’est pas rare de voir les plus jeunes se prostituer pour un sac de riz. Puis, il y a le calvaire de ces mères à la dérive dont les progénitures ont été enrôlées de force pour servir de chair à canon. Il y a le drame de ces milliers de femmes burkinabés ou guinéennes prises comme boucs émissaires dans une Côte d’Ivoire en plein marasme social. Du jour au lendemain, il leur faut quitter un pays où elles sont installées depuis des années, abandonner une relative stabilité socio-économique pour un avenir hypothétique. Il y a le drame de ces femmes victimes de l’intégrisme religieux, condamnées à être lapidées pour adultère et autres prétextes discutables.

Et quand bien même elles vivent dans des Etats « socialement stables », ce sont d’autres qui décident de leur destinée. Elles triment chaque jour, non point pour voir évoluer leur programme de santé ou leur système d’éducation mais pour rembourser une dette extérieure qui n’en finit jamais. Elles suent sous le soleil et la pluie, elles travaillent dans des conditions difficiles pour, au final, ne jamais être écoutées car leur opinion n’a que trop peu d’importance dans la balance.

Généralement il est considéré que la meilleure sortie pour la jeune fille c’est l’école, qui est partout libératrice. Au Burkina Faso, par exemple, le taux d’alphabétisation des femmes est de moins de 10% alors que celui des hommes est d’environ 30%. Néanmoins, pour suivre ses études, la jeune fille issue des milieux ruraux est obligée de quitter sa famille dès l’âge de 11 ans. Dans la plupart des cas, elle trouvera un hébergement chez un parent ou un « tuteur ». Malheureusement, là où la démarche peut paraître anodine chez nous, la jeune africaine sera régulièrement confrontée à des harcèlements sexuels, des viols ou des « relations forcées » tout le reste de sa scolarité. En effet, le maître, le professeur, le tuteur sont autant de dangers car tous les hommes qui l’entourent ont autorité et pouvoir sur elle. Elle ne dispose d’aucun moyen pour se faire entendre et d’échapper à son tragique sort puisque pour des raisons de pauvreté et de dépendance matérielle, ces violences sont la condition même de sa scolarité. Dans un tel contexte, les responsables ne culpabilisent nullement et les jeunes filles n’ont surtout pas intérêt à entreprendre une quelconque démarche de révolte car elles seront accusées de provocation ou de consentement. Il en découle des études contrariées, des grossesses non désirées, des avortements dangereux et des morts précoces. Même si, aujourd’hui, les jeunes filles s’organisent de plus en plus pour défendre leurs droits en sensibilisant le public, la classe politique et les responsables de l’éducation, elles ne trouvent pas encore assez d’échos pour véritablement faire changer les mœurs.

Au gré de mes « rencontres » africaines j’ai été confrontée à une pratique que je réprouve viscéralement : la polygamie. Pour un esprit tel que le mien où le mariage est, en premier lieu, un engagement du cœur, la consécration d’un amour exclusif nanti d’une multitude de sentiments que 2 êtres éprouvent l’un envers l’autre, la polygamie est inconcevable. Au contraire des comportements occidentaux, cette coutume est largement répandue en Afrique. Posséder deux, trois voire quatre épouses garantit à l’homme la survie et une main-d’œuvre à bon marché. Pour un homme africain, avoir plusieurs femmes est tout ce qu’il y a de plus normal car cela signifie un

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