Le nationalisme français au XIXe siècle
Dissertation : Le nationalisme français au XIXe siècle. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar LucieMinerva • 6 Décembre 2025 • Dissertation • 1 750 Mots (7 Pages) • 26 Vues
Le nationalisme en France des années 1880 à 1914
Les années 1880 à 1914 signent en France les premières années d’une IIIe République qui se veut réellement républicaine. Des années qui vont donc être constituantes bien que traversées par des troubles où le nationalisme semble être à la fois un fort facteur d’unité mais aussi de tensions.
Le nationalisme est associé à l’idée de nation qui à la Révolution devient un concept politique et est associé à la notion du souverain qui remplace la souveraineté de droit divin par celle de l’association d’hommes libres et égaux. Mais le nationalisme lui, est aujourd’hui très polysémique qui ne désigne pas la même chose selon la période ou le contexte :
- D’abord terme péjoratif (fin 18e) qui désigne le chauvinisme à outrance,
- Puis rattachés aux mouvements nationaux européens (est alors revendication d’un peuple aspirant à l’indépendance, à « disposer d’eux-mêmes »), associé à un idéal de liberté contre un pouvoir oppressant donc plutôt associé à la gauche. Le concept (sans être nommé en tant que nationalisme) restera d’ailleurs longtemps marqué à gauche et désignera la défense de la liberté et de la patrie et justifiera la colonisation
- Puis finit par désigner fin 19e une doctrine politique de droite, mêlant conservatisme social et défense patriotique pouvant être définit comme « tout système relativement cohérent de pensée, de sentiments ou d’émotions essentiellement centré sur la défense ou l’exaltation de l’idée nationale » (Girardet)
- Il y a alors la création de l’étiquette « nationalisme » et revendication de celle-ci via des doctrines clairement établies à l’extrême droite
La période qui nous intéresse ici va des années 1880 à 1914, du moment où les républicains reprennent le pouvoir aux monarchistes après l’élection de Jules Grévy au poste de président de la république après le légitimiste Mac Mahon. Mais c’est une date qui correspond aussi au moment où l’expansion coloniale de la France connaît un renouveau. Et nous nous arrêterons au début de la première guerre mondiale préparée par la montée du nationalisme.
Notre étude portera sur la France continentale amputée de l’Alsace et la Lorraine mais qui fait l’objet d'une forte attention de la société française et en particulier de la part du gouvernement et du monde intellectuel. Mais on s’intéresse également à ses colonies et nouvelles colonies en Afrique et en Asie.
Les acteurs du nationalisme à cette époque sont d’abord les gouvernements et les députés de la chambre après la victoire de la gauche et de Grévy notamment avec Jules Ferry qui mène des politiques nationalistes avec la colonisation et l’instruction, inculquant ces valeurs aux jeunes français. Mais on peut également prendre en compte les mouvements d’opposition au gouvernement incarné par le Général Boulanger et qui prennent la forme de groupes politiques militants comme les Ligues qui sont des laboratoires d’idées et de propositions politiques (s’exprimant parfois par des manifestations) dont le poète et figure du nationalisme Paul Déroulède fait partie. Le monde littéraire s’engage aussi dans ce nationalisme où les thèmes de l’amour patriotique et de la littérature de l’époque et dans le monde intellectuel qui développe l’idéologie nationaliste via des essais (ex : Barrès et Mauras)
Pb : Nous démontrerons ici que le nationalisme est une notion qui, bien que soumise à de profondes mutations en quelques années, a structuré le paysage politique du début de la IIIe République tout en pavant la voie à la 1ère Guerre Mondiale.
Nous verrons dans un premier temps que le nationalisme prend ses racines et se développe à gauche avant de voir qu’il finira par glisser, à force de crises, à la droite voire à l’extrême droite, ayant ainsi impacté toutes les formations politique et la société dans son ensemble.
I] Un nationalisme originellement situé à gauche
A) L’héritage de la Révolution et le nationalisme jacobin
- Le « nationalisme de tradition jacobine », la patrie est un concept qui apparait à la révolution et donc ancrée à gauche puis dans le mouvement républicain, la patrie incarne l’idéal de liberté et d’égalité qu’il faut défendre contre les puissances étrangères et contre la monarchie dont les défenseurs sont situés à droite. La nation n’est pas seulement un peuple mais une volonté qu’il faut défendre : tout citoyen doit être patriote
🡪 Explique la volonté des hommes de gauche dont Gambetta et des insurgés parisiens de continuer la guerre contre les Prussiens, ils sont les héritiers de cette pensée
B) L’influence de la défaite de Sedan et le nationalisme républicain
- humiliation, désir de revanche
- = exaltation du patriotisme (qu’on retrouve dans la littérature, présent dans la politique scolaire, on veut faire des jeunes français des futurs soldats dans l’optique de reprendre l’Alsace-Moselle
- = exaltation de l’armée et mépris du vainqueur, le nationalisme est une politique de la République, « régénération »),
- idée de décadence et peur de celle-ci = paranoïa de l’ennemi ext et int),
- abandon par une grande partie de la gauche du pacifisme humanitaire : la défaite de Sedan est pour eux l’occasion une douloureuse piqure de rappel et l’occasion d’abandonner leurs « rêves » et leurs « utopies » héritées du romantisme et de l’esprit de 48 = nationalisme de repli et abandon de l’universalisme
- L’esprit de revanche, et donc une forme de nationalisme, est alors unanimement partagé au début de la IIIe république
C) Le nationalisme « ouvert » : « La plus grande France » et la mission civilisatrice
- Colonisation = opportunité de récupérer la gloire perdue par la conquête outremer et préparer la revanche et est menée également à des fins économiques (débouchés pour les marchandises).
...