Le développement des marchés financiers s'oppose-t-il à celui de l'économie réelle ?

Le développement des marchés financiers s'oppose-t-il à celui de l'économie réelle ?

Un marché financier se définissant comme un lieu, physique ou virtuel, sur lequel les acteurs (acheteurs, vendeurs) se rencontrent pour négocier des produits financiers. Il permet de financer l'économie, tout en permettant aux investisseurs de placer leur épargne. Quant à elle, l'économie réelle est la sphère économique, tant publique que privée, comprenant la production et la distribution de biens et de services. Elle désigne l'ensemble des activités économiques matérielles ou immatérielles produites par des agents économiques en-dehors des marchés financiers. L’une des différences majeures qui différencient les deux marchés est que, dans l'économie réelle, l'argent est transformé en « quelque chose d'autre » que de l'argent (des marchandises, des services et des salaires), là où dans l'économie financière, il reste sous forme d'argent. Pour ceci notamment, il apparaît au premier abord que le développement des marchés financiers n’est pas compatible avec celui de l’économie réelle. Cependant, plutôt qu’une incompatibilité, il semblerait qu’il existe entre ces deux marchés une forme de dualité qui, dans notre économie tertiarisée et financiarisée, aurait atteint une niveau d’interdépendance.

Les différences fondamentales entre l’économie réelle et les marchés financiers font que leur développement réciproque semble ne pas pouvoir aller de pair.

Le caractère abstrait et spéculatif pour la plupart du temps du marché financier est ce qui l’oppose radicalement à l’économie réelle et est la source de vives critiques. Ce qui découle de ce caractère spéculatif, soit les produits dérivés ont un impact direct sur l’économie. En effet, aujourd'hui, 90% des actifs financiers sont spéculatifs, et n'ont donc aucun impact direct sur l'économie réelle, ce qui constitue en soit un manque à gagner pour l'économie : en plaçant son argent dans des produits dérivés, un investisseur ne participe pas au dynamisme du tissu économique des entreprises et PME. Plutôt que d’investir directement pour la production dans des entreprises à besoin de financement, les agents à capacité de financement ont tendance à s’orienter vers le tissu financier qui permet le financement global de l’économie réelle mais ne permettent pas alors le développement en direct des entreprises qui ont besoin de fonds pour innover. Les produits dérivés échangés sur les marchés financiers sont donc des concurrents directs de l'économie réelle. Toutefois, les fonds apportés aux marchés financiers plutôt qu’à l’économie réelle constituent une liquidité au marché, utile pour les acteurs économiques.

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