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Conflit gréco-anglais autour du retour des frises des Panathénées dans leur pays d’origine

Étude de cas : Conflit gréco-anglais autour du retour des frises des Panathénées dans leur pays d’origine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2023  •  Étude de cas  •  1 553 Mots (7 Pages)  •  184 Vues

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Montanel Paul et Meunier Mathilde TG1

Conflit gréco-anglais autour du retour des frises des Panathénées dans leur pays d’origine

La place des œuvres d’art dans les relations internationales est un sujet qui a mené à de multiples tensions. En effet, de nos jours il subsiste encore des conflits entre pays liés au déplacement de certaines œuvres en dehors de leurs pays d’origine. Nous allons donc prendre l’exemple de la frise du Parthénon d'Athènes qui en ce moment est exposé au British museum à Londres. Cette exportation ancienne en Angleterre de l'œuvre grecque pose de nos jours certains conflits entre ces deux pays car l’un veut que son bien lui soit retourné alors que l’autre souhaite le garder en démontrant l’incapacité grecque à recevoir cette œuvre. Nous allons donc nous demander quelles sont les raisons qui poussent le British Museum à conserver cette partie de la frise. Dans un premier temps, nous allons voir la partie historique et légale de cette transaction puis la partie administrative et de conservation de cette œuvre dans un musée qui se dit prêt à des échanges. Finalement, nous aborderons les anciennes incapacités de la Grèce à recevoir cette œuvre appartenant au patrimoine de l’humanité et dont la situation au niveau géopolitique est identique à d’autres œuvres.

Pour commencer, l’arrivée de cette partie de la frise au British Museum a une histoire particulière et découle d’un achat légal. En 1802, l’ambassadeur de Londres auprès de l’Empire Ottoman, Lord Elgin, rapporte 80 mètres de la frise des Panathénées en Angleterre, à titre personnel, pour sa propre collection, soutenant l’argument qu’elle y serait mieux préservée, et envoie le reste dans différents musées d’Europe, et notamment au Vatican. Peu d’années plus tard, Elgin ruiné, revend la frise à l’Etat anglais, pour un prix deux fois inférieur à ce qu’elle lui a coûté. Aux vues de la situation, on peut en conclure que le transfert de la frise au British Museum relève du droit privé, et d’un achat fait en toute légalité. Cela explique la décision, en 1830, de la diplomatie britannique de refuser le retour des marbres d’Elgin à l’Acropole, car ils ne sont pas parvenus en Angleterre par le droit du butin, mais acquis par une transaction commerciale privée, entre l’Etat et un acteur privé. Cet acteur privé ayant lui-même acquis l'œuvre en toute légalité, par un achat autorisé. Alors, tandis que pour la Grèce, la collecte d’Elgin est un vol, pour le Royaume-Uni, c’est une transaction légale encadrée par un contrat consenti par l’ambassadeur Elgin et les autorités ottomanes.

De plus, en 1798, le diplomate et archéologue français Louis-François-Sébastien Fauvel fort de ses bonnes relations avec l’administration ottomane, avait également obtenu l’autorisation d’acheter et d’expédier au Louvre une partie de la frise du Parthénon tombée au sol. Cela montre que la frise n’est en aucun cas monopolisée par l’Angleterre,et que nombreuses pièces sont réparties partout en Europe. Donc, l’acquisition d’une partie de la frise par le British Museum ne peut en aucun cas être considéré comme un vol, car relève d’un achat autorisé, et n’est pas non plus une situation unique dans le monde, d’autres pays ont en leur possession des fragments de l’oeuvre, comme la France.

        

        A continuation, en plus d’avoir acquis légalement la frise, l’Angleterre et le British Museum, même s’ils ne consentent pas à rendre les œuvres qu’ils ont achetées, proposent des collaborations avec la Grèce et les autres pays du monde. En effet, la mondialisation mettant déjà en relation les différentes cultures du monde, ils proposent de résoudre le problème du retour par une grande mobilité mondiale des œuvres. Les prêts entre musées seraient faits à plus grande échelle et permettraient de créer des “objets ambassadeurs”, porteurs et témoignages de la culture ainsi que de l’histoire, grecque, par exemple, dans le monde entier. Le British Museum n’est absolument pas hermétique à cette idée, comme nous le montrent les paroles Hannah Bolton, une porte parole de British Museum : «Nous ne parlons pas de prêt des oeuvres sur une base permanente ou pour une longue durée, mais nous souhaitons des discussions entre Londres et Athènes pour un prêt réciproque». Les autorités anglaises se disent prêtes à faire des efforts pour la mise en valeur de l'œuvre grâce à différents prêts. La Grèce quant-à-elle, se dit prête à à exposer des trésors qui n’ont encore jamais quitté la Grèce en échange du retour de l'œuvre dans son pays d’origine, mais cela serait un échange inégal, un prêt contre un retour permanent. Enfin, les intentions du British Museum sont de créer des conditions optimales pour que l’héritage de la culture grecque parcours le monde, et c’est aux vues de cet objectif que la solution d’une mobilité aux moyens de prêts semble plus appropriée.

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