Biographie de Paul Kagame

PAUL KAGAME:

Qui est-il ? (fiche d’identité): [pic 1]

Paul Kagame est né le 23 octobre 1957 à Tambwe, près de Gitarama, dans le Ruanda-Urundi, un territoire placé sous tutelle belge et qui deviendra le Rwanda à l’indépendance en 1962.

Issu d’une famille tutsi, il grandit en exil. Ses parents ont fui le Rwanda en 1959, lors des premières violences contre les Tutsi dans le contexte de l’indépendance. La famille s’installe alors en Ouganda, où Kagame passe son enfance et son adolescence. Ce parcours de réfugié a profondément marqué son identité et l’a conduit à s’engager politiquement pour le retour des exilés et la défense des Tutsi.

Quel est le contexte (militaire et politique) de son époque ?:

Le parcours de Paul Kagame s’inscrit dans un contexte politique et militaire rwandais fortement marqué par les tensions ethniques entre Hutus et Tutsis. Suite à l'indépendance en 1962, les Hutus majoritaires ont pris le contrôle du pouvoir et ont instauré une politique discriminatoire ayant poussé de nombreux Tutsis, y compris la famille de P.Kagame, à fuir le pays.  La situation au Rwanda atteint un point de rupture en avril 1994, lorsque l’avion du président Hutu, Juvénal Habyarimana, est abattu. Cet assassinat déclenche le génocide des Tutsis, planifié et exécuté par des extrémistes hutus, qui causera environ 800 000 morts en quelques mois. C’est dans ce contexte de fortes violences qu’évolue Paul Kagamé. Au lendemain du génocide, le Rwanda doit se reconstruire aussi bien culturellement qu’ économiquement. Ce dernier point deviendra d’ailleurs la priorité du président Kagamé.

Quel est son parcours?:

Ses études:

Entre 1972 et 1976, Paul Kagame a étudié dans deux lycées prestigieux en Ouganda: la Ntare School, à Mbarara, connue pour son excellence académique et sa formation de futurs dirigeants africains, et l’Old Kampala Secondary School, située à Kampala, réputée pour sa rigueur, ses programmes diversifiés et son accent sur le développement personnel et l’engagement civique.

Quelques années après,  en 1990, alors âgé de 23 ans, Paul Kagame est allé au Kansas ,aux États Unis, suivre une formation à l'École supérieure de guerre de Fort Leavenworth. Là-bas, il a pu confirmer ses compétences dans le domaine militaire. Il reviendra de cette formation pour prendre la tête du FPR au début de la guerre civile au Rwanda.

Ses engagements politiques ou autres:

Très jeune, Paul Kagame s’engage dans la lutte militaire. En effet, alors en exil en Ouganda, il devient, en 1979, guérillero pour l’Armée nationale de résistance (NRA) de Yoweri Museveni. Cette organisation soutenue par les États-Unis prend le pouvoir en 1986, marquant la fin de la guerre civile ougandaise. Cette période  a ainsi permis à Kagame d’acquérir une expérience et une formation militaire.

Puis en 1987, toujours en exil en Ouganda, Paul Kagame co-fonde le Front Patriotique Rwandais (FPR) avec d’autres exilés rwandais Tutsis. Ce mouvement politique et militaire vise à renverser le régime extrémiste Hutu et ainsi permettre à la population exilée Tutsi de revenir au Rwanda. Kagame est alors chef de la Sécurité militaire de l’organisation. En 1990, il en deviendra le chef, suite au décès de Fred Rwigema au début de la guerre civile. Il jouera un role clé pendant cette dernière en permettant l’arrêt du génocide et en rétablissant la paix au Rwanda.

Après le génocide, Paul Kagame deviendra tout d’abord ministre de La Défense et vice président  puis président pour la première fois en 2000. Il sera réélu ensuite en 2003, 2010, 2017 et 2024.

De plus, suite à sa politique stable dans son pays, Paul Kagame sera nommé, en 2018, président de l’Union Africaine jusqu’en 2019.

En définitive, l’actuel président Rwandais a eu un parcours militaire et politique singulier et varié.

En quoi a-t-il marqué son époque?:

Son rôle national: 

Tout d’abord, Paul Kagame a marqué son époque dans le contexte du génocide. En effet, comme nous l’avons dit précédemment, Paul Kagame prend la direction du FPR pendant le génocide de 1994. Ce mouvement a permis d’arrêter les massacres des Tutsis et mettre un point finale à ce génocide.

Mais Paul Kagame est également une figure clé au lendemain du génocide. Ce dernier, une fois devenu président, s’est consacré au rétablissement de l’économie du pays. En effet, son objectif est de transformer le Rwanda en un territoire fort du continent africain, spécialisé dans les services, l’innovation et le tourisme haut de gamme. Il souhaite ainsi que le Rwanda devienne le « Singapour de l’Afrique ». Pour cela, dès 1995, Paul Kagame à travers son parti le FPR, va créer le fond d’investissement Tristar, renommé plus tard Crystal Venture. Ce fond d’investissements avait comme projet d’aider à la reconstruction du Rwanda, dans tous les domaines, sans attendre le retour du secteur privé ou des investissements étrangers. Aujourd’hui, Crystal Ventur est le premier employeur du pays et investit des millions de dollars dans son économie. D’autre part,  nous pouvons également citer, le projet Kigali Innovation City (KIC) annoncé en 2008 par le gouvernement Rwandais et Africa 50 ( une banque africaine de développement), qui illustre là-aussi la volonté du président de faire du pays une plaque tournante de l’innovation et de la technologie africaine. Le KIC serait, par conséquent, un pôle de 60 hectares comprenant 4 universités, des incubateurs de Starts up, des espaces de bureaux et des logements, tout cela dans l’objectif de faciliter la recherche et développement. Ce serait une sorte de Silicone Valley africaine. Kagame mise aussi beaucoup sur l’éducation. Dès le début des années 2000, il rend l’école primaire gratuite et obligatoire, ce qui a permis à des milliers d’enfants d’aller à l’école pour la première fois. Il investit également dans les universités et dans la formation aux nouvelles technologies, pour former une génération capable de participer activement au développement du pays. Cette amélioration de l’éducation s’inscrit dans une politique d’aides sociales, telles que la mise en place d’un système de santé couvrant 80% de la population. En définitive, cette politique économique a permis une croissance économique impressionnante de 7% par an et une baisse de 25% du taux de pauvreté en 20 ans. Cependant, il est important de préciser que des millions de rwandais vivent encore sous le seuil de pauvreté, que les richesses sont inégalement répartis sur le territoire et que la dette publique rwandaise s’élève à près de 80%.

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