Biographie de Paul Cézanne (1839-1906)

Biographie de Paul Cézanne

(1839-1906)

Le contexte

À la fin du XIXe siècle, la technique de la photographie fait apparaître les notions de cadrage et de fragment de temps. La perception a changé. L’artiste sait que la fixité n’existe pas. L’espace est soumis aux aléas de la lumière, qui se modifie en fonction de l’heure, de la journée, de la saison. Ainsi, l’impressionnisme fait appel à la perception et au sensible, et l’on sait par expérience que les perceptions sont soumises aux émotions. Il existe donc dans l’impressionnisme un possible passage de la personnalité de l’artiste, ce qui amènera plus tard, à une transformation d’impression à expression.

(cf. Lévèque, Jean-Jacques, Paul Cézanne, le précurseur de la modernité 1839-1906, Art Création Réalisation, 1995.)

La photographie induit aussi un rapport au cliché et à la série, ceci contaminera la peinture qui utilisera la série, comme les variations de Monet sur la gare St Lazare ou la cathédrale de Rouen. La série permet à l’artiste de saisir les changements de la lumière naturelle, en coupant presque systématiquement sa couleur au blanc, pour rendre la peinture plus lumineuse. Le but est de traduire sur la toile les aspects fugitifs de la nature : l’atmosphère plus ou moins humide, les scintillements, la mer et l’horizon, le soleil, le ciel, la neige, la pluie, etc. La notion de réalité change. Elle devient fluide, changeante. Les œuvres impressionnistes sont réalisées sur un temps court, mais sont souvent le fruit de plusieurs moments. L’espace impressionniste relève la ligne d’horizon, et tend à proposer un espace plus plat, plus bidimensionnel, proche de l’espace japonais.

Les historiens de l’art s’accordent pour inscrire Cézanne dans ce mouvement artistique. Il expose notamment aux salons des impressionnistes. Mais, cet artiste va également dépasser l’impressionniste pour établir les bases du cubisme.

(cf. Lévèque, Jean-Jacques, Paul Cézanne, le précurseur de la modernité 1839-1906, Art Création Réalisation, 1995.)

Biographie

Paul Cézanne est né à Aix-en-Provence en 1839. Il suit ses éttudes au collège Bourbon où il se lie d'amitié avec Émile Zola. Comme son père le destine au droit, il s’inscrit à la faculté avant de s’orienter définitivement vers la peinture à l’Académie Suisse,en 1861 ou il rencontre Camille Pissarro, Pierre-Auguste Renoir, Claude Monet, Alfred Sisley, et Guillaumin.

Il échoue au concours d’entrée à l'École des Beaux-Arts à cause de son tempérament excessif. Ses premiers tableaux sont très tourmentées, violents, influencés par les oeuvres caravagesques et la littérature. Puis, très vite, il se consacre aux paysages et à la nature morte.

Il s’unit avec un groupe d’artistes partageant son intérêt pour la nature ; la presse les appellera les impressionnistes. Cézanne gardera un dialogue permanent avec Pissarro et Guillaumin, avec lesquels il partage le souci d'une représentation exacte de la nature. Il se brouille avec Zola et c’est la fin de leur amitié.

Dans Nature morte à la soupière » de 1877, on voit apparaître des déformations des volumes et de la perspective. Il trouve des solutions en géométrisant ses peintures. Il cherche des lignes fortes qu’il optimise, constituant ainsi des ossatures très architecturées.

Dans les années 1885/1890, il travaille essentiellement par série et séjourne de nouveau à Aix-en-Provence. Il abandonne les coups de pinceau apposés au hasard. Les touches de couleurs se firent plus larges, le mouvement indiquant la direction. Dans « Arbre et maison » de 1885, la géométrisation est plus nette, l’espace est plat, fragmenté. Son sujet de prédilection devient alors « la montagne Ste Victoire » qu’il traite de différents points de vue, dans différents styles et en toute saison, plus d'une soixantaine de fois. Il ordonne ses formes et ses volumes de façon rigoureuse, en une construction géométrique qui préfigure le cubisme.

(cf. Coutagne, Denis, Cézanne en vérité(s) : Je vous dois la vérité en peinture et je vous la dirai, Actes Sud, 2006.)

Il réalise également plusieurs portraits, notamment de sa femme et de sa mère. Dans « La femme à la cafetière

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