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Plutarque, Vie de Lycurgue, XV, 4-16. Le mariage à Sparte

Commentaire de texte : Plutarque, Vie de Lycurgue, XV, 4-16. Le mariage à Sparte. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2024  •  Commentaire de texte  •  2 258 Mots (10 Pages)  •  46 Vues

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Le mariage à Sparte.

Plutarque, Vie de Lycurgue, XV, 4-16.

« On se mariait à Sparte en enlevant sa femme, qui ne devait être ni trop petite ni trop jeune, mais dans la force de l’âge et la maturité. La jeune fille enlevée était remise aux mains d’une femme appelée nympheutria, qui lui coupait les cheveux ras, l’affublait d’un habit et de chaussures d’hommes et la couchait sur une paillasse, seule et sans lumière. Le jeune marié, qui n’était pas ivre, ni amolli par les plaisirs de la table, mais qui, avec sa sobriété coutumière, avait dîné aux phidities, entrait, lui déliait la ceinture et, la prenant dans ses bras, la portait sur le lit. Après avoir passé avec elle un temps assez court, il se retirait décemment et allait, suivant son habitude, dormir en compagnie des autres jeunes gens. Et, dans la suite, il faisait toujours de même: il passait le jour et la nuit avec ses camarades et venait chez sa jeune femme à la dérobée et avec précaution; il craignait et aurait rougi d’être aperçu par quelqu’un de la maison. De son côté, sa femme usait d’adresse et l’aidait à ménager des occasions de se réunir sans être vus. Et ce manège durait longtemps, si bien que le mari avait parfois des enfants avant d’avoir vu sa femme en plein jour. 

(…) Il était permis au mari âgé d’une jeune femme d’introduire auprès d’elle un jeune homme bien né qu’il aimait et qu’il estimait et de lui permettre de s’unir à elle pour en avoir un enfant de sang généreux qu’il considérerait comme le sien propre. Il était permis de même à un homme de mérite, s’il admirait une femme féconde et sage mariée à un autre homme, de la lui demander, pour y semer comme dans un terrain fertile et avoir d’elle de bons enfants, nés d’un bon sang et d’une bonne race. D’abord, Lycurgus prétendait que les enfants n’appartenaient pas en propre à leurs pères, mais qu’ils étaient le bien commun de la cité, et c’est pour cela qu’ils voulait que les citoyens fussent issus non des premiers venus, mais des meilleurs. (…) Ces usages (…) étaient si éloignés de la légèreté que les femmes montrèrent, dit-on, dans la suite, que chez les Spartiates on ne croyait absolument pas à la possibilité de l’adultère. »

REMARQUES GENERALES

Il s’agit ici, comme pour tout commentaire de document en histoire, de souligner à la fois les apports et les limites du document, la critique étant possible dès lors que le texte a été correctement présenté.

Les écueils classiques sont:

  1. la paraphrase, c’est à dire ici la reformulation du texte de Plutarque en décrivant les rites et les pratiques matrimoniales spartiates, mais sans apporter d’éclairage.

  1. une dissertation sur le mariage à Sparte, ou même un commentaire pertinent du texte oubliant cependant de le citer.

INTRODUCTION

Accroche et contexte

  • Accroche sur le mariage. Par ex: Obéissant à des rites, soumis aux lois de la cité, le mariage dans les sociétés antiques peut être défini comme un acte social, et pas seulement comme l’union de deux individus dans une relation personnelle.

  • Transition vers Sparte. Sparte illustre cette réalité de manière particulière, dans la mesure où cette relation personnelle semble avoir été souvent inexistante avant le mariage et, après celui-ci, très fortement réduite  par la cité.
  • Sparte, cité rivale d’Athènes au Ve s., qu’elle vainc à l’issue de la guerre du Péloponnèse (432-405). Cité guerrière, oligarchique: un modèle très différent d’Athènes, décrit par quelques auteurs anciens (Hérodote, Xénophon, Aristote, Plutarque).

Auteur et oeuvre

        Plutarque (v. 46-125 après J.-C.) est l’auteur d’une série de biographies qui sont une mine d’informations historiques (Les vies parallèles). Il ne peut cependant pas être considéré comme historien, mais comme un moraliste. De fait, sa présentation des événements est orientée par la démonstration morale qu’il a entreprise, tenant tel personnage pour exemple de vertu, tel autre pour contre-exemple. C’est donc avec beaucoup de précaution qu’il faut manier son témoignage, qui est de plus indirect et tardif. Si Plutarque présente d’emblée le Spartiate Lycurgue comme un législateur « sur lequel on ne peut absolument rien dire qui ne soit douteux », il lui attribue sans douter l’ensemble des institutions politiques, sociales et économiques des Spartiates. Le fait a pourtant été sérieusement contesté par les spécialistes de cette cité péloponnésienne, qui ont su démontrer que ces institutions, résultat d’évolutions et de réaménagements divers, ne furent pas figées. La figure de ce législateur légendaire fait partie de ce que F. Ollier a appelé dès 1933 le « mirage spartiate », fruit de l’idéalisation de Sparte dans l’Antiquité, et qui, ajouté à la faiblesse de notre documentation, complexifie le travail de recherche historique sur la cité.

Il n’en reste pas moins que le mariage à Sparte a, comme les autres institutions de cette cité grecque, retenu l’attention des auteurs anciens, grecs et romains, en raison de son originalité.

Analyse de l’extrait

Il s’agit d’indiquer dans les grandes lignes le contenu du texte, sur le modèle: « Au livre XV de la Vie de Lycurgue, (4-16), Plutarque évoque.. » (lister ici en quelques lignes les thèmes abordés dans cet extrait)

Problématique

On pourrait considérer que la question des apports et des limites du document constituent une problématique suffisante pour un commentaire critique. Mais ne cédez pas à cette facilité : soulever précisément un problème (ou un intérêt) posé par l’étude du document valorisera considérablement votre copie.

amorce

  • L’exceptionnalité spartiate, soulignée par des sources anciennes dont la fiabilité a depuis longtemps été discutée (François Ollier, Le mirage spartiate, 1939), est illustrée selon le témoignage de Plutarque par les pratiques matrimoniales. Celles-ci diffèrent en effet de ce que les sources nous font connaître pour le reste du monde grec. Or non seulement nos sources sont extérieures et souvent tardives, mais le caractère très singulier du modèle spartiate, qui explique sa description par les auteurs anciens (ici, par Plutarque parce qu’il se prêtait à une utilisation morale) pourrait avoir, paradoxalement, biaisé la qualité de notre information à son sujet.

question

  • Nous nous demanderons donc si la présentation par Plutarque de la singularité des pratiques matrimoniales des Spartiates nous permet-elle d’éclairer la société spartiate?

Annonce du plan

L’encadrement étroit du mariage par la cité apparaît d’abord dans les modalités de l’établissement du mariage, qui seront étudiées dans une première partie. Puis l’analyse portera sur les pratiques familiales qui font passer la collectivité loin devant l’intimité et les relations inter-individuelles. Enfin les motivations politiques et démographiques de  la cité seront envisagées comme grille de lecture des pratiques matrimoniales et familiales spartiates.

Conseil: L’annonce de plan doit être évidemment rédigée (pas de numérotation) et limpide: privilégiez la clarté aux effets de style, les correcteurs n’aiment pas ne pas comprendre si vous avez choisi deux ou trois parties, si vous êtes toujours dans votre problématique ou déjà dans l’annonce du plan..

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