Manon Lescaut, un traité de moral

DISSERTATION MANON LESCAUT

Sujet : Dans « l’Avis de l’auteur » des Mémoires d’un homme de qualité qui précède Manon Lescaut, l’abbé écrit que son livre est un traité de morale sous la forme d’un roman que pensez-vous de cette affirmation ?

Consigne : Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur votre lecture de Manon Lescaut.

        Dans l'Avis de l'auteur des Mémoires d'un homme de qualité, l'abbé Prévost dit : «L'ouvrage entier est un traité de morale.» Ainsi, l'auteur montre que Manon Lescaut n'est pas un simple roman traçant l'histoire d'un amour tragique mais plutôt un roman avec une morale plus complexe. L'abbé Prévost, de son vrai nom Antoine François Prévost est un auteur et religieux français du XVIlle siècle. Un de ses plus important ouvrages est Manon Lescaut, paru pour la première fois en 1731 sous le titre Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut. Jugé immoral, ce roman est censuré à deux reprises, en 1733 et en 1735. L'abbé Prévost corrige les passages dit scandaleux puis publie son ouvrage une seconde fois en 1753. Ce roman est l'un des plus connu de cet auteur, il compte l'histoire d'amour tumultueuse de Des Grieux et Manon abordant le thème de la passion amoureuse, de la société et du libertinage, L'abbé Prévost écrit donc que son livre est un traité de  morale sous la forme d'un roman. Il nous montre alors que son œuvre a une visée morale qui a pour objectif de dénoncer un sujet. Ce qui nous pousse à nous demander en quoi ce roman peut-il être considère tel un traité de morale ? C'est ainsi que nous expliquerons dans quelle mesure Manon Lescaut peut être considéré à la fois comme un traité de morale et comme un ouvrage qui échappe à ce titre.

Le roman de Manon Lescaut met en lumière le sort tragique d'un chevalier, Des Grieux. Ce garçon de 17 ans illustre les dangers de la passion amoureuse car son amour pur envers Manon le conduit à la débauche et la misère. Le jeune homme aux origines nobles et croyantes prouve que cette passion est mauvaise et destructrices. Petit à petit, pour Manon, il abandonne ses ambitions religieuses. Son amour démesuré le mène à sa perte, il ment puis vole. Il oublie ses valeurs noble et ecclésiastique. Cette même passion mène Des Grieux dans la tristesse puisqu'il voit Manon infidèle à plusieurs reprises mais aussi à la tuerie. Cet ouvrage peut être interprété comme un roman qui vise à prévenir le lecteur des conséquences d'un amour surdimensionné et excessif.

Dans la première partie, le récit est raconté par l'homme de qualité, Renoncour. L'utilisation d'un narrateur externe donne au roman un aspect réalisé et moralisateur. M. de Renoncour pousse le lecteur à réfléchir sur l’amour démesuré.  Puis dans la seconde partie, Des Grieux lui-même raconte son histoire. Le point de vue interne permet à l’auteur d’exposer les regrets et les erreurs du narrateur. Ce même narrateur montre qu'il a pris conscience de ses erreurs au vu de l'amour qu'il porte à Manon qui le mène à sa perte. Cette utilisation d'un narrateur interne donne un effet de conseil pour le lecteur, le jeune chevalier met en garde contre les dangers de la passion amoureuse.

Ce roman est aussi une œuvre qui critique à la fois la société et la religion de l’époque. En effet, Des Grieux, issu d’une famille noble, est jugé pour sa perte des vertus du milieu aisé et religieux mais pas pour ses sentiments amoureux excessifs. Manon quant à elle est une femme pauvre et séduisante, jugée par la société parce qu’elle cherche à vivre librement. Elle n’a pas d’autres choix que de se vendre aux hommes riches. La religion met en avant le pardon, mais ici elle est plutôt associée à la répression et à l’exclusion. L’abbé dénonce la religion comme incapable de comprendre les sentiments humains. Il invite donc à une réflexion sur la liberté, l’amour et l’injustice des institutions.

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