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Manon Lescaut

Rapports de Stage : Manon Lescaut. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Septembre 2012  •  930 Mots (4 Pages)  •  1 508 Vues

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I. La sobriété du récit :

A) Les caractéristiques de la narration :

Toute la scène est racontée du point de vue de des Grieux et témoigne de la réalité de son chagrin.

Le discours (le commentaire) l’emporte sur le récit : Le narrateur multiplie les adresses à son interlocuteur (« Pardonnez » ; « Je vous raconte » ; « n’exigez »). Des Grieux exprime ses sentiments, sa difficulté à s’exprimer ; la souffrance vécue à nouveau à l’évocation de cette mort. Il y a des hyperboles (« Un récit qui me tue » ; « Un malheur qui n’eut jamais d’exemple »).

Pas de longue scène : manifestations de l’agonie. Seuls quelques signes corporels révèlent à des Grieux l’approche de la mort : mains « froides et tremblantes » ; « Voix faible » ; « Soupirs fréquents » ; « Serrement de ses mains » (avec une allitération en « s »).

Une nouvelle image de Manon : elle accepte son destin. Les efforts de Manon pour s’exprimer se réduisent à une annonce à laquelle, tout d’abord, il n’accorde pas d’importance qui est rapportée au style indirect (« Elle me dit, d’une voix faible, qu’elle se croyait à sa dernière heure »), puis à des « expressions » et « marques d’amour ».

B) Le récit impossible :

Des Grieux est incapable de raconter en détail : il s’en excuse auprès de ses auditeurs par deux fois à travers des impératifs de prière (« Pardonnez si j’achève en si peu de mots » ; « N’exigez point de moi »).

Cette difficulté à dire l’indicible de la séparation, est surtout perceptible dans la phrase la plus lapidaire, qui intervient au moment fatal : « Je la perdis ».

Le mot « mort » n’est jamais prononcé, seul apparaît le verbe « expirer ». Des Grieux recourt en revanche à de nombreux euphémismes « Un malheur » ; « A sa dernière heure » ; « La fin de ses malheurs approchait » ; « Je la perdis » ; « Fatal et déplorable évènement » ; « Mon âme ne suivit pas la sienne ».

Un style noble et soutenu avec les figures classiques de l’atténuation telles que l’euphémisme. La mort n’est pas décrite mais suggérée selon la règle de bienséance qui proscrit toute violence.

II. Une mort pathétique :

A) Un couple uni :

Les gestes d’amour de Manon : nous avons vu la douceur et la résignation touchantes de l’héroïne. L’amour, l’abnégation ont pris possession d’elle au point que son dernier acte est un don, une preuve ultime de son attachement : « Je reçus d’elle des marques d’amour, au moment même qu’elle expirait ». La mort survient dans le calme du « silence » et dans la douceur des gestes à peine esquissés (« Le serrement de ses mains »).

Les attentions réciproques sont multiples et pleines de délicatesse « Crainte de troubler son sommeil » ; « Je les approchais de mon sein » etc…

L’attachement réciproque est réaffirmé, notamment par les mots « Ma chère maîtresse », « Les tendres consolations de l’amour » et les marques d’amour. Les lexiques du corps et de l’amour sont associés : « Je me soumis à ses désirs » ; « La chaleur de mes soupirs »

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