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Manon Lescaut - La Lettre à Manon

Commentaire de texte : Manon Lescaut - La Lettre à Manon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  1 443 Mots (6 Pages)  •  1 704 Vues

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La Lettre à Manon  – Manon Lescaut – Analyse linéaire 

INTRODUCTION 

L'abbé Prévost est un romancier, historien et homme d' Église Français du 18ème siècle. Ce dernier écrit en 1731, l'histoire du chevalier de Grieux et de Manon Lescaut. Ce roman met en scène la passion naissante du chevalier pour Manon Lescaut. C'est une occasion pour l'Abbé de traité de morale sur les danger de la passion.

Ce dernier est une personnalité complexe, dont la vie oscille entre vocation religieuse et plaisirs mondains.

→ Dans cet extrait, Manon est partie de l'appartement dans un carrosse avec son frère sans prévenir le Chevalier. Elle laisse Des Grieux en proie à l'inquiétude et aux soupçons les plus fous.

→ En quoi ce rebondissement questionne t'il la moralité de la relation entre les deux personnages ?

Dans un premier mouvement, nous étudierons l'inquiétude du Chevalier. Dans un second temps, nous analyserons les accents immoraux de la lettre de Manon. Enfin, nous verrons que malgré ce récit rétrospectif, l'expression du traumatisme vécu par le Chevalier est toujours présente.

I – Dans le premier mouvement, l'inquiétude du Chevalier est à son paroxysme.

« Enfin, n'étant plus maître de mes inquiétudes, je me promenais à grands pas dans nos appartements. »

La proposition circonstancielle de cause « n'étant plus maître de mon inquiétude » et le complément circonstancielle de manière « à grand pas », indique que l'agitation et la perturbation du Chevalier est vive.

→La force tragique de la passion est déjà à l’œuvre, puisque Des Grieux n'est plus « maître » de lui même : la passion amène à la dépossession de soi.

→Le Chevalier est seul dans l'appartement, avec comme pensée l'infidélité de Manon.

L'union des deux amants est rappelée par l'adjectif possessif de la première personne du pluriel « nos appartements ».

« J'aperçus dans celui de Manon une lettre cachetée qui était sur sa table. L'adresse était à moi, et l'écriture de sa main. »

→Le passé simple « j'aperçus », apparaît comme perturbateur.

L'adresse du destinataire qui est la sienne et l'écriture de Manon sont aussi des indices inquiétants.

« Je l'ouvris avec un frisson mortel ; elle était dans ces termes »

→Le moment solennel de l'ouverture de la lettre, suscite « un frisson mortel ». Cette Hyperbole de mauvaise augure, nous prépare déjà au contenu de la lettre de le narrateur nous permet de lire.

→Puis, il introduit la lettre.

II – Le second mouvement, témoigne d'une lettre aux accents immoraux

« Je te jure, mon cher chevalier, que tu es l'idole de mon cœur, et qu'il n'y a que toi au monde que je puisse aimer de la façon dont je t'aime ; »

→ La lettre de Manon s'ouvre par un serment solennel : « je te jure » et une expression affectueuse « mon cher Chevalier ». Elle affirme immédiatement son amour.

→Elle fait également de Des Grieux, son amant exclusif par la métaphore « idole de mon coeur » et la négation restrictive « il n'y a que toi au monde que je puisse aimer de la façon dont je t'aime », qui indique l'intensité des sentiments.

« mais ne vois tu pas, ma pauvre chère âme, que, dans l'état ou nous sommes réduits, c'est une sotte vertus que la fidélité ? Crois tu qu'on puisse être bien tendre lorsqu'on manque de pain ? La faim me causerais quelque méprise fatale »

→La conjonction de coordination « mais », qui introduit des questions rhétoriques, ternit cette déclaration d'amour.

Derrière celle ci, se cache une âme calculatrice et rationnelle.

→Manon change de registre, en s'adressant au Chevalier par des termes évoquant la pitié : « ma pauvre chère âme ».

→Elle rappelle que sa condition ne la satisfait pas : « dans l'état ou nous sommes réduits ».

→Elle dénigre ensuite la fidélité à laquelle elle s'était engagée, en la qualifiant de « sotte vertus ».

→Manon met ensuite sur le même plan, la fidélité et une situation financière désastreuse par l' expression « lorsqu'on manque de pain ».

Le champs lexical du sentiments se mêle alors à celui plus banal, de la faim.

« je rendrais quelque jour le dernier soupir en croyant en pousser un d'amour.Je t'adore, compte là dessus »

→La lettre se poursuit avec une forme de cynisme (effronté), en effet, Manon justifie son départ, par un manque de ressources «  je rendrais quelque jour le dernier soupir en croyant en pousser un d'amour ».

→Le jeu de mots sur le terme « soupir » révèle que Manon est calculatrice et maîtrise son discours.

→Elle réaffirme son amour dans l'Hyperbole « je t'adore, compte là dessus ». Ces exagérations, font douter de sa sincérité.

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