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Comment apollinaire renouvelle le topos littéraire du poème sur l’automne ?

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Par   •  26 Juin 2023  •  Analyse sectorielle  •  1 746 Mots (7 Pages)  •  208 Vues

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Automne malade

« Mon Automne éternelle ô ma saison mentale ». C’est ainsi qu’Apollinaire qualifie la saison qu’est l’automne dans le poème « Signes ». C’est dire l’importance qu’il attache à cette saison. Ainsi Apollinaire a-t-il toujours eu une affinité particulière avec l’automne : cette saison romantique qui a d’ailleurs inspiré un certain nombre de poèmes du recueil Alcools publié en 1913 tels que « Automne » ou « Rhénanes d’automne ».

C’est aussi le cas de « Automne malade », poème qui se situe plutôt à la fin du recueil (4e en partant de la fin) et est du cycle d’Annie Playden avec laquelle Apollinaire a entretenu une relation amoureuse, (qui suit le groupement de poèmes de la section A la santé écrits lorsqu’Apollinaire a été incarcéré à la prison de la Santé en septembre 1911) et. C’est un poème écrit en vers libres et sans ponctuation : caractéristique que l’on retrouve chez tous les poèmes de ce recueil et traduit une expérimentation de la structure des vers de la part du poète. Ce poème évoque le thème traditionnel de l’automne, saison liée à la nostalgie, la souffrance ou la séparation.

Il est lyrique et offre une ode à l’automne sous la forme d’un tableau morcelé, ponctuée de nostalgie, l’automne étant associé à une mort prochaine et au temps qui passe.

Projet de lecture : Comment apollinaire renouvelle le topos littéraire du poème sur l’automne ?

Plan :

· 1er mouvement v. 1-13 : Le poète brosse le tableau du paysage automnal et annonce la mort prochaine de l’automne

2e mouvement v.14-24 : La complainte sur le temps qui passe

1er mouvement v. 1-13 : Le poète brosse le tableau du paysage automnal et annonce la mort prochaine de l’automne

1ere strophe :

v.1 :

Personnification de l’automne permet le reflet des sentiments du poète comme en témoignent les adjectifs utilisés pour qualifier l’automne : « malade » et « adoré » qu’on n’associe habituellement pas à une saison mais à un être vivant. -> compassion

v.2 :

Sens

· « Tu » renforce le fait que le poète s’adresse directement à l’automne comme si c’était une personne.

· On y voit une prédiction du lieu et du moment de la mort de celle-ci par l’utilisation du futur « mourras » qui situe une action qui aura lieu plus loin dans le temps et a valeur de vérité générale. On peut donc interpréter cette mort comme une fatalité puisqu’elle semble déjà prévue.

· La cause de son déclin est l’arrivée de l’hiver car il adviendra « quand il aura neigé dans les vergers » (futur antérieur) et la neige étant symbole de la saison hivernale.

· On relève le champ lexical de la nature

Écriture :

· L’allitération en « r » imite le son du vent fort ; recherche dans le son et l’écriture

· Jeu de réponse entre les derniers vers qui donnent un certain rythme : ils se répondent avec d’une part « l’ouragan soufflera dans les roseraies » et de l’autre « neigé dans les vergers » -> association d’un évènement climatique avec un lieu naturel (quoique fondé par l’Homme)

2e strophe :

v.5 :

« Pauvre automne » : Comme dans la première strophe, la seconde débute par le nom « automne » accompagné d’un adjectif épithète. Il semble que le poète ressente de l’empathie pour l’automne, on est donc dans le registre pathétique (inspire la pitié). Le poète est en empathie avec l’automne

L’adjectif pauvre peut avoir une double connotation (syllepse) :

· Exprime le sentiment de pitié qu’on ressent vis-à-vis de l’automne

· Exprime l’état dans lequel on ne possède rien ; dans ce cas-là, on pourrait parler d’antithèse entre cet épithète et le groupe prépositionnel « en richesse » du vers suivant (v.2)

v.6 :

Sens

· « Meurs » à l’impératif : peut être perçu comme un ordre et l’image de la mort est encore plus forte -> ajoute une précision sur la manière dont « l’automne » va mourir et on peut l’imaginer agoniser

· « En blancheur » évoque par sa couleur, le linceul qui enveloppe les morts

· Ensuite, le regard se porte ailleurs avec l’introduction d’un nouvel élément de décor en l’occurrence le « fond du ciel »

· Apparition de l’éperviers et créatures mythiques au physiques inquiétants « cheveux verts et naines » renforcent l’impression du danger qui guette l’automne

· Métaphore : Les créatures mythiques évoquées désigneraient Annie Playden (nixes sont tirées de mythes germaniques et Annie et Apollinaire se sont rapprochés lorsqu’ils ont été en Rhénanie=Allemagne)

· Elles « n’ont jamais aimé » peint un amour non partagé et révolu avec l’utilisation du passé composé qui marque

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