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Corps et rituels

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Par   •  11 Octobre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 283 Mots (6 Pages)  •  77 Vues

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Corps et rituels

        Les deux textes que nous allons étudier s’intitulent « Un anthropologue en transe : du corps comme outil d’investigation » d’Arnaud Halloy et « La danse des chukchu » de Patricia Gaillard. Cette étude se fera en deux temps, le premier, fidèle aux textes, tentera d’en rendre compte, le second servira à apporter une réflexion plus personnelle par rapport à ces derniers.

        L’article d’Arnaud Halloy a pour objectif de « traduire en mot l’expérience singulière de la possession ». Il étudie la transe de possession, le xangô « une modalité de culte afro-brésilien d’origine yoruba située à Récife » au Brésil. Il en fait un récit anthropologique à la fois personnel et à visée scientifique. En effet l’auteur, lors de son terrain, s’est trouvé dans une position ambivalente de « chercheur/initié ». Cette position est illustrée par le titre de l’article : « un anthropologue en transe ». Il était présent à la fois pour récolter des données ethnographiques et s’est trouvé en même temps engagé dans le xangô en tant qu’initié, au même titre que ses hôtes. L’auteur met en lumière le caractère ambigu de cette situation. Il soulève la question de l’objectivité de la recherche couplée à une position inconfortable vis-à-vis des membres du culte pour lesquels, culturellement, il n’est pas coutume de mettre des mots, de raconter l’état de transe. L’auteur propose alors d’expliciter les différents outils méthodologiques utilisés pour la récolte de matériel ethnographique. Il définit respectivement « l’introspection », « l’empathie » et la « réflexivité » et se livre alors, si j’ose dire, à l’application de cette méthode. Il rend compte de son expérience (introspection) en tant que « fils-de-saint », c’est-à-dire d’initié au culte en question, de manière chronologique depuis le début de son engagement jusqu’à la « manifestation », moment de transe où l’initié est complètement « agi » par son orixà. « Il s’agit d’une possession mature et "complète" ». En effet, l’auteur indique qu’au cours de celle-ci il n’était plus maître de son corps, il n’était plus le sujet de l’action : « mon corps se mouvait par lui-même ». La formule « j’étais " dansé "» met en lumière le degré d’incarnation de l’auteur en transe. Après cette partie de témoignage il met en relation son vécu avec celui d’autres initiés. Quels sont les éléments qui se ressemblent, ceux qui divergent ? On pourrait assimiler cette partie à  ce qu’il définit d’« empathie : résonance émotionnelle et agentivité ». « L’empathie nous permet de dire quelque chose de l’expérience d’autrui » (page 92). En conciliant, faisant résonner les expériences de chacun on obtient un matériel ethnographique plus complet. L’auteur souligne l’importance d’une « double réflexivité », c’est-à-dire d’une confrontation entre plusieurs points de vue pour éviter une surinterprétation.

        Le texte de Patricia Gaillard s’intéresse de manière détaillée à une danse rituelle présente dans plusieurs fêtes patronales : « La danse des chukchu ». Selon l’auteure, son analyse porte plus précisément sur les relations entre faits sociaux, historiques et épidémiologiques dans cette danse rituelle à l’occasion de la fête de la Virgen del Carmen, à Paucartambo au Pérou, région de Cuzco. Elle étudie en effet comment le culte à la Vierge s’est implanté et comment cette dernière constitue une figure commune qui permet d’unir différents types de population locale. Différentes danses rituelles ont lieu lors de la fête pour la Vierge. Celle qui est ici l’objet d’étude a un rapport inhérent au paludisme, en effet le terme « chukchu » désigne cette maladie. Ainsi les danseurs incarnent des personnages en lien direct avec la maladie. L’auteure indique que cette danse, non seulement, évoque la maladie mais elle constitue également un remède. Elle permet la protection de la population grâce à la Vierge à laquelle ils s’adressent. L’auteure retrace l’histoire conjointe de l’apparition de la maladie dans les Andes et celle de la danse qui y est associée, en fonction de l’approche populaire du paludisme. Elle détaille ensuite le lien entre danse et dévotion dans les Andes. En effet, maladie, danse et protection sont intrinsèquement liées dans la culture andine et ce déjà durant la période précoloniale. Puis l’auteure se consacre à la description de la comparsa (groupe de danse rituelle) dont il est question dans ce texte. Tout au long du texte elle s’appuie sur des témoignages d’autres auteurs ou sujets. Ainsi cette comparsa s’inscrit dans une pratique rituelle avec une chronologie et des rôles précis. Elle remarque que l’analyse de la chorégraphie donne des indications sur l’approche populaire de la maladie à travers la danse rituelle. Le rôle social de la danse est très important pour les danseurs, ils peuvent grâce à elle « manifester leur foi envers la Virgen del Carmen et acquérir du prestige social ». Enfin dans la dernière partie, elle élargit la dimension symbolique des comparsas.

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