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Le préjudice réparable en droit de la responsabilité civile

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Par   •  12 Février 2024  •  Dissertation  •  2 316 Mots (10 Pages)  •  74 Vues

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Le préjudice réparable en droit de la responsabilité civile

« Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». L’article 1240 du code civil pose un principe fondamental de la responsabilité civile qui est la réparation du dommage par celui qui est à l’origine d’un préjudice. La réparation est l’obligation, pour une personne, de répondre de certains actes qu’elle a commis.

Le préjudice réparable est un dommage subi par une personne, directement causé par l'acte ou l'omission d'une autre partie, et qui peut être compensé par une réparation financière ou autre forme de compensation. Ce dommage peut être matériel, tel que la perte économique, la détérioration d'un bien ou les frais médicaux, ou immatériel, comme la douleur et la souffrance, l'atteinte à la réputation, ou la perte de jouissance de la vie. En droit de la responsabilité civile, le préjudice réparable est souvent évalué en fonction de plusieurs critères, tels que la causalité entre l'acte fautif et le dommage, le caractère certain et direct du dommage, la possibilité de mesurer le dommage de manière objective, ainsi que la réparabilité du dommage c’est-à-dire qu’il doit être possible de compenser la victime d’une manière adéquate, que ce soit par le paiement d’une somme d’argent ou par d’autres moyens de réparation appropriés. L’article 1240 du code civil est souvent interprété comme impliquant que le préjudice réparable est celui qui résulte d’un fait générateur de responsabilité civile. Ainsi, le préjudice réparable dommage subi par la victime en raison de l’acte ou de l’omission fautif de la personne responsable, conformément aux critères généraux de causalité, de certitude, de mesurabilité et de réparabilité.

Le droit de la responsabilité civile repose sur le principe selon lequel toute personne doit répondre des conséquences néfastes de ses actes ou de ses omissions, et ce, dans la mesure où ces derniers causent un préjudice à autrui. Ainsi, la notion de préjudice réparable revêt une importance capitale dans la mesure où elle détermine la portée et l'étendue des dommages pour lesquels une réparation peut être légalement et légitimement réclamée.

La question qui se pose ici est de savoir si un dommage causé par une faute entraine-t-il un préjudice réparable ?

Dans un premier temps, il sera observé que le dommage causé par autrui entraine un préjudice qui est réparable et qu’il existe des conditions de réparabilité (I). Puis dans une deuxième partie, nous verrons l'évaluation du préjudice réparable. (II)

I. Les conditions de réparabilité du préjudice.

Dans le domaine complexe du droit de la responsabilité civile, deux piliers fondamentaux guident l'évaluation du préjudice réparable : l'existence d'un dommage certain (A) et le lien de causalité indissociable entre le fait générateur et le préjudice subi (B).

A. L'existence d'un dommage certain.

Afin qu’un préjudice qui résulte d’un dommage puisse faire l’objet d’une réparation, il est nécessaire qu’il soit à la fois certain, direct, personnel et légitime. En effet, il doit être certain dans le sens ou pour pouvoir obtenir réparation de son préjudice, la victime doit prouver que celui-ci n’est pas éventuel. Par exemple, lors d’un incendie le compte-rendu des pompiers sur le déroulement des évènements pourra faire preuve de l’incendie et donc du caractère de certitude du préjudice subi. De plus, la jurisprudence est venue reconnaitre que le préjudice futur causé par un dommage actuel pouvait aussi faire l’objet de réparation à condition qu’il ne soit pas éventuel, mais bien certain. C’est par ailleurs le cas de l’indemnisation de la perte de chance.

Effectivement, la victime d’un dommage lui ayant causé pour préjudice de perdre potentiellement la chance d’obtenir un gain probable peut être indemnisée. En outre, le préjudice doit être la conséquence directe de la faute et du dommage qui en découle pour être réparable. Pareillement, le préjudice pour pouvoir être réparé doit être légitime, de sorte qu’il ne peut être contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Les dommages dont la réparation n’est pas socialement souhaitée sont ainsi exclus. Par exemple, un trafiquant de drogue s’étant fait voler sa cargaison de drogue ne pourra pas demander réparation du préjudice subi par ce vol. Il s’est alors posé la question en droit de la légitimité de la réparation du préjudice consécutif à la naissance d’un enfant. La question fut tranchée il a été retenu que cette demande était illégitime. L’article L114-5 alinéa 1 du Code de l’action sociale des familles énonce que « nul ne peut se prévaloir d’un préjudice du seul fait de sa naissance ». Pour finir, le préjudice doit être en principe personnel. De ce fait, pour agir en réparation d’un préjudice il faut que le demandeur soit la victime du dommage elle-même. En principe, il est donc possible d’agir pour autrui. Cependant, de nouveaux préjudices à titre non personnel sont admis et peuvent faire l’objet d’une réparation. Si le dommage cause par autrui est réparable uniquement quand le préjudice regroupe différents caractères spécifiques, il est également réparable envers de nouveaux préjudices consacrés en droit.

L’exigence de l'existence d'un dommage certain constitue un principe cardinal en droit de la responsabilité civile, garantissant l'octroi de réparations uniquement pour des dommages avérés et objectivement constatés. Ce critère joue un rôle crucial dans la préservation de l'équité et de l'intégrité du système juridique en assurant une juste compensation pour les victimes tout en évitant toute forme d'abus ou de spéculation en matière d'indemnisation des préjudices.

B. Le lien de causalité entre le fait générateur et le préjudice

Le lien de causalité entre le fait générateur et le préjudice constitue un élément central dans la détermination de la responsabilité civile en droit. Ce lien établit la relation de cause à effet entre l'action ou l'omission à l'origine du dommage, communément désignée comme le fait générateur, et le préjudice effectivement subi par la victime. La reconnaissance de

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