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Commentaire de texte - discours du chef de la République 2048

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Par   •  21 Novembre 2025  •  Commentaire de texte  •  1 686 Mots (7 Pages)  •  6 Vues

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De Bonaparte à De Gaulle, l’histoire politique a vu se multiplier les “appels au peuple”

servant à contourner les institutions représentatives. Sous couvert de démocratie directe, le chef

de l’Etat se fait alors l’interprète exclusif de la volonté nationale. C’est précisément ce procédé

que reprend le Chef de la République martienne dans son discours du 7 janvier 2048.

En effet, dans ce discours fictif, l’affirmation démocratique devient le masque d’un

pouvoir sans partage. Le Chef de la République, au lendemain de son élection, proclame devant

le peuple l’ayant élu la veille, qu’une révolution est en marche : la Constitution s’apprête à être

refondée, et les pouvoirs, concentrés dans les mains de celui-ci. Le peuple y est présenté comme

le seul détenteur de la souveraineté, n’ayant nul besoin d’autres représentants que leur Chef au

pouvoir absolu.

Ce discours, bien que fictif, met en lumière les dérives du populisme que sont

l’instrumentalisation de la souveraineté populaire, la remise en cause des institutions et le culte

de l’unité nationale.

Alors, comment dans ce discours, le Chef de la République fait-il de l’appel au peuple

le pilier et légitimateur d’un régime sans limites ?

Par un appel au peuple continu (I), le Chef de la République ancre une démocratie dans

le régime. De plus, le recours au peuple constituant comme outil politique (II) permet de

légitimer le régime sans limites alors instauré.

I – Un appel au peuple continu

En affirmant que le peuple est le seul détenteur de la souveraineté, le Chef illégitime

toute autre instance. Cette rhétorique d’exclusion lui permet d’ancrer une souveraineté

populaire continue (A) dont le référendum, instrument ambigu de ce pouvoir (B), sera le

principal outil.

A – L’instauration d’une souveraineté populaire continue

Dans le régime que souhaite instaurer le Chef de la République, le peuple est seul

souverain, et a le plein pouvoir de décider ce qu’il souhaite pour la nation. C’est à Jean-Jacques

Rousseau que l’on doit la théorie de la souveraineté populaire. Selon Rousseau, la source du

pouvoir est le peuple, et la volonté générale de celui-ci doit être respectée, car chacun des

individus accepte de se soumettre à la volonté générale. C’est ici la théorie appliquée par le

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Chef de la République, qui affirme que rien ne sert de faire appel à « ces politiciens et

technocrates », en citant les trois chambres du Parlement et les commissions constitutionnelles

pour la révision de la Constitution alors que le peuple est le seul et véritable détenteur de la

souveraineté. Ce contournement des institutions opéré par le Chef dans le but de réviser la

Constitution est par ailleurs semblable à celui qu’a opéré Charles de Gaulle en 1962, lorsqu’il

a souhaité réformer l’élection présidentielle. En contournant la procédure parlementaire

habituelle, le Chef de l’Etat a été critiqué pour une procédure jugée inconstitutionnelle. Il a

toutefois donné la parole au peuple, qui n’a su être méconnue par le Conseil Constitutionnel.

En reconnaissant ainsi à chaque individu composant le peuple une parcelle de souveraineté, le

Chef de la République martienne instaure une souveraineté populaire, où le peuple est maître

des décisions pour sa Nation. Le récent élu au pouvoir souhaite alors ancrer dans la continuité

la notion de souveraineté populaire, en promettant des consultations régulières.

Pour que le peuple puisse exercer continuellement cette souveraineté populaire qui lui

est accordée, le Chef de la République souhaite utiliser le référendum comme instrument de ce

pouvoir du peuple, qui se veut toutefois ambigu.

B – Le référendum comme instrument ambigu du pouvoir

Le référendum se place alors comme principal instrument du pouvoir du peuple. Le Chef

de la République annonce instaurer un « référendum mensuel obligatoire sur les questions

essentielles ». Cette instauration périodique d’un référendum rappelle la politique menée dans

quatorze états des Etats-Unis1, où les citoyens peuvent voter, à une fréquence déterminée par la

Constitution, s’ils souhaitent ou non réviser entièrement la Constitution. Toutefois, bien que ces

mécanismes de participation directe soient prévus pour permettre un renouvellement

constitutionnel périodique, le peuple peut librement décider de ne pas s’en saisir, ce qui révèle

une tension entre principe démocratique et préférence pour la continuité institutionnelle. Ici, les

référendums sont toutefois instaurés dans un réel objectif politique, puisque le Chef affirme que

« seul le succès des référendums déterminera la longévité du pouvoir présidentiel ». En effet, si

lors

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