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Les acteurs du processus de décolonisation de l’Afrique Noire Française

Dissertation : Les acteurs du processus de décolonisation de l’Afrique Noire Française. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2021  •  Dissertation  •  2 748 Mots (11 Pages)  •  503 Vues

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Les acteurs du processus de décolonisation de l’Afrique Noire Française  

 

La Seconde Guerre Mondiale et le rôle joué par l’Afrique Noire Française ébranle la position de la Métropole, en questionnant notamment le maintien de la domination dans son empire colonial. La France, au lendemain de la guerre, vient d’adopter la constitution qui fondera la IV République, et pourtant, elle s’enlise peu à peu dans une régime parlementaire instable, elle ne perçoit pas l’importance du phénomène émergent que sont les mouvements d’émancipation des peuples colonisés. Pourtant, ceux-ci sont nombreux et s’incarnent dans une pluralité d’acteurs, tels que des hommes politiques qui deviendront des leaders, des Évolués des intellectuels, mais aussi des syndicats, des partis politiques et même des nations. Chacun jouera un rôle à son échelle, selon sa sphère d’influence, bien que nous allions voir que celles-ci sont mouvantes et très souvent se nourrissent l’une de l’autre, avec en toile de fond, un processus de décolonisation que l’on peut qualifier de rapide mais non sans heurt. En effet, nous remarquerons une réelle accélération dudit processus, émaillé de conférence, de création de lois, de bouleversements politiques et symboliques, de grèves et même de lutte armée, nous laissant une impression de foisonnement intellectuel et politique, mené par ces acteurs, multiples, qui participeront à l’accession des indépendances pour ses futurs nations de l’Afrique sub-saharienne. Nous nous demanderons, en quoi la multiplicité des acteurs a-telle influencé le processus de décolonisation ? Et quels rôles ont-ils joué à leur échelle ? Pour répondre à nos questions, nous choisirons d’étudier le sujet selon trois grandes zones d’influences et de bouleversements, tout d’abord, à l’échelle nationale, c’est à dire sur le territoire de la Métropole et de ces colonies, nous nous questionnerons sur les acteurs nationaux, puis nous élargirons notre champ de recherches, et nous envisagerons la Métropole et ses colonies comme un tout faisant parti d’un ensemble, qui subit forcément l’influence et le contexte de celui-ci, ainsi nous interrogerons sur le rôle des acteurs internationaux et quel est contexte dans lequel il s’inscrit. Enfin, nous réfléchirons à la dimension symbolique de la colonisation et de fait au processus de décolonisation des esprits entamés par des acteurs engagés politiquement comme intellectuellement, cherchant à susciter la fierté des peuples noirs envers leurs histoire et leurs cultures.  

I – Les acteurs nationaux, des changements à l’échelle du territoire français

A – Le poids des mouvements syndicaux

Post Seconde Guerre Mondial, première instauration du droit syndical en 44, autorise les syndicats. En 52, instauration d’un code du travail d’Outre-mer, régime syndicale affilié sur celui de la Métropole, autonomisation achevée en 56 : à la base revendication socioéconomique et contester le fonctionnement colonial puis politisation des mouvements syndicaux donc poids économique et politique important.  

Ex : CGTA Confédération générale des travailleurs Africains ; CATC Confédération Africaine des travailleurs croyants  

Création de L’UGTAN en 57 : volonté d’union, indépendance immédiate, question des modalités d’action : apparition de deux tendances réformistes, comme Leopold Sédar Senghor, et tendance révolutionnaire par partisan de l’action direct : on parle de réforme du système coloniale.  

Exemple actions direct : Grève des cheminots de Douala en 45, Révolte de Thiès, grève des cheminots du Dakar-Niger du 10 oct. 47 au 19 Mars 48.  

Figure importante du mouvement syndicaliste : Sékou Touré, syndicaliste important deviendra le “père” de l’indépendance Guinéenne.  

B – Le contexte et enjeux politiques  

Émergence des partis politiques, véritable lutte politique présente en Métropole comme dans les territoires d’Outre-mer. Bouleversements majeurs, changement lié au statut des colonies et des administrés favorisant leurs émancipation, création de partis politiques et l’action législative, des actions conjointes et intriquées, en constante évolution.  

Conférence de Brazzaville Janvier/Février 44 : son but déterminer l’avenir de l’empire colonial française qui a joué un rôle déterminant dans la WWII ; décentraliser l’administration, participation des peuples aux affaires locales : mais pas de self governement.   En France : Constitution du 27 Oct. 46 fonde la IV République et l’Assemblée constituante, création de l’Union Française, changement de régime politique ; “tous les décrets et les lois relatifs au TOM n’étaient voté à Paris qu’après l’avis de l’assemblée de L’UF où les élus des TOM n’étaient pas minoritaires” : atmosphère libéral, création de partis politiques, les “Évolués” s’impliquent politiquement et joueront un rôle majeur dans le processus de décolonisation.  

Le Mouvement des indépendantistes D’Outre-mer en 48, succès électoral en 51 : Apithy et Senghor quitte les partis politiques métropolitains dont ils étaient militants pour montrer le désintérêt de ceux-ci face à l’outre-mer, ils militent pour “une révision du titre VIII et la création d’une république fédérale à la place de l’Union Française” : pas encore mention d’indépendances mais visibilise les questions liées à l’émancipation de l’Outre-Mer.  Création de l’UPC, Union des populations du Cameroun, en 1948.  

25 avril 46 : Loi Lamine Gueye : deviennent citoyens français tous les administrés de l’empire colonial.  

23 Juin 46 : Loi Cadre Deferre établit le suffrage universel et le collège unique, sauf en

Algérie, établit aussi l’accès légal à tous les emplois publics, amorce une “indigénisation” des cadres : “Ne laissons pas s’accréditer l'idée inexacte que notre Parlement ne s’occupe des Peuples d’Outre-Mer que quand le sang coule. Prouvons que nous savons agir autrement sous la contrainte des évènements” : cependant renforce l’idée assimilationniste, non indépendantiste.  

Avril 46 : Loi Houphouët Boigny abolition du travail forcé, du cadre de l’indigénat et de la justice indigène.  

21 Mars 46 : création du Mouvement démocratique de la rénovation malgache, MDRM, trois députés au Parlement Français dont Joseph Ravohangy : dépose une proposition de loi faisant de Madagascar un état libre ayant son gouvernement, son parlement, son armée au sein de L’union Française.  

45 : création du PDCI par Felix Houphouët Boigny et Modibo Keita, devient le RDA: Rassemblement démocratique Africain avec comme objectifs : “émancipation des divers pays africains du joug colonial” ; “ adhésion librement ressentie à une union des nations et des peuples fondés sur l’égalité des droits et des devoirs” : n’aborde pas non plus l’idée d’indépendance mais volonté de s’unir à l’échelle du territoire de l’Afrique Noire Française. Tension idéologique entre fédération et assimilation, Houphouët prône l'autonomie dans le cadre du territoire, alors que Senghor milite pour l’autonomie dans un groupe de territoire, donc fédérale, pour gagner un degré sur l’échelle de l’autonomie.  

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