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Formes musicales

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Par   •  24 Novembre 2021  •  Cours  •  1 830 Mots (8 Pages)  •  271 Vues

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Disciplines

Arts plastiques Éducation musicale Français Histoire EPS Niveau 5ème Arts, rupture et continuité

« Arts du langage », « Arts du son »

XIVème siècle – XVIème siècle + échos d'aujourd'hui

Thématique

Domaines artistiques

Période historique

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La poésie

Naissance d'une forme fixe : le sonnet

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Le Moyen Age : naissance de la poésie française

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Le mot poésie vient du mot grec poiësis qui signifie « création ». Le poète est donc un créateur, un inventeur de formes expressives. Au XIIème siècle, les e

poètes sont d'ailleurs appelés trouvères ou troubadours, c'est-à-dire « ceux qui trouvent » : ils ont en effet inventé une forme poétique qui unit intimement la z

parole et la musique. L'agencement en strophes, avec des rimes et des répétitions, méthode peu pratiquée au début du Moyen Age et notamment dans les chansons de gestes, permettent d'évoquer avec force les sentiments.

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A la fin du Moyen Age, au XIVème siècle, les poètes choisissent de fixer ces formes. A l'initiative de Guillaume de Machaut (1300-1377), ils attachent de e

plus en plus d'importance à la musicalité et se donnent pour contrainte de composer des poèmes selon des règles précises, qui rendent sensibles ce qu'ils ont à n

dire. Ainsi naissent rondeaux, ballades, virelais... qui nous parlent de l'amour et de ses souffrances, de la peur de la mort et des beautés de la nature. D'autres auteurs tels que Clément Marot (1496-1544) aiment jouer à la fois sur les mots et sur les formes, d'où l'apparition de la contrepèterie et du calembour, qui

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révèle une forme d'humour caractérisée par une autocritique et par une légère pointe d'indécence.

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Le temps a laissé son manteau

De vent, de froidure et de pluie,

Et s'est vêtu de broderie,

De soleil luisant, clair et beau.

Il n'y a bête ni oiseau,

Qu'en son jargon ne chante ou crie :

Le temps a laissé son manteau !

Rivière, fontaine et ruisseau

Portent en livrée jolie,

Gouttes d'argent d'orfèvrerie,

Chacun s'habille de nouveau :

Le temps a laissé son manteau.

Charles d'Orléans, Rondeaux, XIVème siècle.

Exemple de forme fixe : le rondeau.

Poème de 13 vers, qui sont des octosyllabes (on peut trouver dans certains des décasyllabes) répartis en trois strophes, et qui comporte uniquement deux rimes : une en [o] et une autre en [i].

Il se caractérise également par la reprise comme refrain du premier vers :  « Le temps a laissé son son manteau ».

Dans ce rondeau, Charles d'Orléans chante la venue du printemps : - la fin de l'hiver, caractérisé par les mots « vent », « froidure » et « pluie », est marquée par l'idée de dépouillement : « a laissé son manteau ». - le printemps est marqué lui par l'idée de clarté, de lumière : « soleil luisant », « clair », de beauté : « beau », « orfèvrerie », « broderie » et de richesse : « broderie », « livrée », « argent », « orfèvrerie ».

- l'arrivée du printemps est vue comme une étape où la nature personnifiée doit

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se changer : « a laissé son manteau », « s'est vêtu de broderie », « portent en livrée jolie », « chacun s'habille de nouveau ».

- la joie éprouvée par la nature et le poète est manifeste comme le montre la répétition du refrain : « Le temps a laissé son manteau » mais aussi les mots suivants : « ne chante ou crie ».

Mon roi, Henri II, j'ai une vieille jument

D'assez bon poil, mais aussi vieille que moi

Sinon plus ; il y a longtemps qu'elle est née,

D'où sa faiblesse qui m'émeut, moi, son maître.

La pauvre bête, aux signes que je vois,

Dit qu'à grand peine elle ira jusqu'à Narbonne.

Si vous voulez m'en donnez une bonne,

Savez-vous comment Marot l'acceptera ?

D'aussi bon cœur qu'il donne sa jument

A la toute première personne qui la lui demande.

Clément Marot, Epigrammes, XVIème siècle.

Exemple de forme fixe : l'épigramme

L'épigramme vient du grec epígramma qui signifie « inscription ». Il s'agit donc d'une inscription courte en vers que l'on gravait sur des statues ou des monuments pour perpétuer le souvenir d'un héros ou d'un événement. Au XV ème et surtout au XVI ème siècle, le genre se spécialise dans le mot d'esprit : le message enfermé dans le poème est souvent satirique.

Ici, l'épigramme est une lettre adressée par un poète courtisan à son roi : - Marot explique au roi qu'il ne peut le rejoindre à Narbonne comme celui-ci le lui a demandé et il prend pour prétexte la vieillesse de son cheval : « vieille », « aussi vielle que moi », « il y a longtemps qu'elle est née ».  

- Le poète se valorise en montrant qu'il n'a pas le coeur de fatiguer davantage son cheval par un long voyage : « qui m'émeut, moi, son maître », « la pauvre bête », « à grand peine ».

- Marot explique alors que le seul moyen pour lui de venir est d'en avoir un plus jeune : « une bonne », donné évidemment par le roi.

Il s'agit en réalité d'une demande sous-entendue : Marot voudrait que le roi lui offre un cheval, ce pourquoi il lui serait très reconnaissant : « d'aussi bon coeur ».

Marot déguise avec délicatesse sa demande et la forme employée pour celle-ci révèle la témérité du poète qui s'adresse avec légèreté à son roi.

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