Étude du film Au Revoir Les Enfants de Louis Malle (1987)
Compte Rendu : Étude du film Au Revoir Les Enfants de Louis Malle (1987). Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar falkobenji • 4 Février 2014 • 1 472 Mots (6 Pages) • 1 806 Vues
Au revoir les enfants, de Louis Malle (1987)
Fiche technique
France - 1987 - 1h40
Réalisation & scénario :
Louis Malle
Chef opérateur :
Renato Berta
Son :
Jean-Claude Laureux
Musique :
Franz Schubert
Camille Saint Saëns
Interprètes :
Gaspard Manesse
(Julien)
Raphaël Fetjo
(Bonnet)
Francine Racette
(Madame Quentin)
1-Le contexte du film
Ce film est l’histoire vraie d’un garçon juif de 11 ans caché dans un collège catholique pendant la seconde guerre mondiale au court de l’année 1944.
Résumé
Le film se déroule durant l'hiver 1944, dans une France occupée. Julien qui a 11 ans et son grand frère François, fils d'une famille bourgeoise, sont pensionnaire au petit collège Saint Jean de la Croix, tenu par les pères carmes. Il retrouve le chemin de l'école sans joie après les vacances de Noël, pour le deuxième trimestre. Une rentrée presque comme les autres jusqu'à ce que le père Jean vienne présenter trois nouveaux élèves. L'un d'entre eux, le jeune Jean Bonnet, est le voisin de dortoir de Julien.
Les deux élèves se jaugent, Julien est intrigué par Jean, garçon fier, mutique et mystérieux un temps rejeté par l'ensemble de la classe. L’orgueil de Julien est en particulier exacerbé par les brillants résultats scolaires du nouvel élève. Après s'être observés mutuellement, ils s'apprivoisent au jour le jour et un lien d'amitié se crée entre eux. Les deux garçons que rapproche un égal amour de la lecture se trouvent un soir isolés lors d’un grand jeu de piste se déroulant dans la forêt bien après l’heure du couvre-feu. Ils sont ramenés au collège par une patrouille allemande. Dès lors ils se sentent plus proches, mais Julien cherche à percer le mystère de la différence de Bonnet…
Julien finit par comprendre le secret de son ami, son nom n'est pas Bonnet mais Kippelstein, il est juif. Un froid matin de janvier, suite à une dénonciation, la Gestapo fait irruption dans le collège. Le père Jean, résistant clandestin, et les trois enfants juifs sont emmenés. Julien ne les reverra jamais plus. Les enfants sont déportés à Auschwitz et le Père Jean à Mauthausen.
a) Contexte historique
La France occupée en janvier 1944. Il y a des personnages, des éléments et des propos qui jalonnent le film et rappellent sans cesse l’occupation :
- Soldats allemands, officiers de l’aviation (restaurant) milice, gestapo, Feldgendarme. / Résistants, justes.
- Propos antisémites (Joseph à Quentin : « T’es un vrai Juif ». Un élève voyant un Juif portant l’étoile jaune qui sort du bain – douche s’exclame : « Il est gonflé, celui-là ! »).
- Questions de Julien à son frère sur les Juifs (« C’est quoi un Juif. – C’est quelqu’un qui ne mange pas de porc. » la réaction du jeune garçon : « -C’est tout ? » souligne l’absurdité des thèses antisémites et de la ségrégation infligée aux Juifs).
- Julien dit avec cruauté à Jean qu’ « Il n’y a plus de zone libre » (p.82), lorsque celui-ci espère que sa mère, dont il n’a pas de nouvelles depuis 3 mois, s’y trouve en sécurité.
- Progression du front. Couvre-feu. Résistance. Justes. Clandestinité. Perquisition. Arrestation. Déportation. Les menaces planent en permanence, et le contexte de guerre est bien réel, mais tout n’est que suggéré dans le film. NB : pas d’ambition de reconstitution historique dans ce film, que Louis Malle a écrit en 10 jours, sur ses souvenirs d’enfant. Le film est néanmoins très construit, l’image et la couleur travaillées.
b) Univers clos
Ce film est tourné dans un lieu quasi-unique : l’internat (+ quai de gare au début, restaurant, forêt) qui constitue un petit monde à lui seul. Tout ce qui vient de l’extérieur du collège est menaçant.
c) Janvier 1944
Le froid est omniprésence , jusque dans l’expression des personnages, dans le choix des couleurs « du noir et blanc en couleur ». Seules quelques taches rouges frappent le regard, çà et là : le rouge à lèvres de la mère, le sang de la main de Julien, lorsqu’il se blesse avec un compas, les drapeaux épinglés sur la carte géographique…)
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