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Sujet d'invention sur le bonheur

Dissertation : Sujet d'invention sur le bonheur. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2018  •  Dissertation  •  1 358 Mots (6 Pages)  •  640 Vues

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Invention : dialogue sur le bonheur

Pierre, un médecin très reconnu à la cour de Louis XIV, n’avait pas revu son frère Louis depuis plusieurs années. Un jour, après la décès de leur père, ils décidèrent de se revoir afin de se partager l’héritage de celui-ci.

« AH vous voilà !!, s’exclama Louis à la vue de son frère aîné.

  • Oui je suis enfin arrivé, qu’est-ce que le voyage pour venir vous voir est long et fatiguant mon frère. Je ne me souvenais point de toutes ces routes boueuses et désagréables, se plaignit le grand médecin en descendant de sa voiture.
  • Ne vous tourmentez plus de cela ! Vous êtes maintenant ici avec moi, allons suivez-moi je vais vous montrer mon manoir. »

Après quelques minutes de visites et de retrouvailles les deux hommes s’installèrent au salon afin de partager une collation et de s’entretenir au sujet de leur père.

« Mais quel malheur que la mort de notre père, s’apitoyait Pierre, l’ainé.

  • Pauvre Père qui s’est éteint bien tôt mais enfin il aura vécu une belle vie, répliqua son cadet, l’air pensif et joyeux.
  • Ne dite pas cela, notre père était malheureux il ne possédait rien et travaillait sans relâche, d’ailleurs je m’identifies très bien à lui. Le travail qui m’attendra à mon retour à la cour me tuera à mon tour !
  • Mais du calme mon frère, notre père était un homme heureux je peux vous le garantir !
  • Je ne comprends pas que vous puissiez vous réjouir de la mort de notre père !, continua Pierre d’un air grave.
  • Mais enfin vous n’entendez pas ce que je tente de vous expliquer : notre père était heureux et s’est éteint après avoir réalisé ce qu’il souhaitait réaliser au cours de sa vie, repris le plus jeune.
  • Je l’entends mon frère mais je ne puis le comprendre. Enfin essayez de vous mettre à ma place. Vous tentez de me faire voir la mort de mon père comme un heureux événement, répliqua le médecin agacé.
  • Ce n’est pas tout à fait cela. Voyez-vous, je préfère me dire qu’il est mort heureux et me réjouir de la situation dans laquelle il nous a quitté. Pour vous démontrer cela plus clairement je vous direz que, s’il devait venir le jour de ma mort, je préfèrerais que vous continuiez à vivre et à vous réjouir plus que vous ne vous lamentiez. Me comprenez-vous maintenant ?
  • Je pense avoir saisi votre raisonnement mais quelque chose de différent me tracasse également dans votre discours.
  • Oui mon frère ? l’interrogea le petit homme.
  • Vous dites que Père était heureux or, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, il ne possédait presque rien et travaillait sans relâche afin de nous nourrir et de nous fournir l’éducation qui a fait de nous les hommes que nous sommes vous et moi aujourd’hui. Je ne pense donc pas que notre père était un homme heureux, je pense qu’il était tout d’abord un homme dans le besoin de reconnaissance que ni nous ni notre mère ne lui accordions et dans un besoin d’argent, et notamment pour satisfaire ses plaisirs matériels. Enfin mon frère je cherche à vous faire remarquer l’incohérence de votre discours et je me permets de vous en demander l’explication.
  • Je comprends votre questionnement même si je le trouve quelque peu rapide et peu réfléchis.
  • Henri vous me fâchez, serais-je simple ou proposerais-je un jugement ou une critique trop peu réfléchit à votre gout ? Je pense, pour ma part, que mon raisonnement est celui d’une personne tout à fait censée et qu’il est concevable, s’offensa Pierre.
  • Loin de moi l’idée de vous vexer mon frère ! s’exclama le jeune homme, qui se reprit très rapidement.
  • Expliquez-moi donc votre pensée mon ami.
  • Et bien je trouve simplement que votre jugement est concevable mais banal. Je vous explique, je sais que mon père était heureux puisqu’il possédait tout ce qui est nécessaire pour faire le bonheur d’un homme. Voyez-vous il avait une famille qu’il aimait et qui l’aimait en retour ainsi qu’une belle maison qui lui venait de son père et dans laquelle il avait grandi.
  • Mais enfin il ne possédait presque rien et travaillait beaucoup, l’amour ne fait pas l’entièreté du bonheur mon frère, l’interrompit son ainé.
  • Laissez-moi terminer et vous comprendrez. Il avait donc l’amour de sa famille, il travaillait peut être beaucoup à vos yeux mais enfin il était heureux, il réalisait son rêve avec ce travail d’architecte. Il ne manquait de rien même si, je le conçoit, il ne possédait pas tout ce qu’un homme peut rêver d’avoir. Mais finalement est-ce vraiment cela la représentation du bonheur à vos yeux ?
  • Pour moi le bonheur est accessible tout d’abord grâce à une sécurité quelle qu’elle soit. Elle peut être financière et je pense même que dans notre société elle doit être financière. Le bonheur se définit par la capacité d’acquérir et de posséder ce qui nous rend heureux. C’est pour cela que je travaille. Je prends exemple sur notre père, tout comme vous, mais dans un domaine différent du vôtre. Je me renseigne, j’étudie, je travaille afin de manier avec le plus grand soin tout ce qui me permettrait de faire prendre de l’importance à ma profession afin qu’elle me permette d’être heureux et de connaitre le bonheur, renchérit le médecin en expliquant sa façon de penser.
  • La définition du bonheur est tout d’abord, pour vous, la possession matériel, c’est cela ?
  • Vous m’avez compris mon frère. Je pense qu’avec de l’argent et des biens matériels tout devient plus simple et le monde s’ouvre à vous, déclama Pierre, fier de son raisonnement.
  • De quelle manière voyez-vous le monde, mon ami ? Je trouve que finalement votre raisonnement, qui me paraissait banal, me parait soudain très complexe et je ne le comprends plus, le visage de Henri se fronçait petit à petit en accord avec ses sourcils alors qu’il tentait de décrypter les pensées de son frère.
  • Ce que je tente de vous expliquer mon frère, c’est tout simplement que, dans notre société, à la cour de notre roi, les biens matériels déterminent ce que vous êtes et ce que vous deviendrez.
  • Mais remédions y mon ami, ne restons pas dans cette vision pessimiste et discriminante de notre condition. Je trouve que nous devrions nous interroger sur ce qu’est réellement le bonheur . Je pense qu’avant tout le bonheur est constitué de choses simples, de morceaux de vie. Voyez-vous je suis heureux lorsqu’après une dure journée je retourne auprès de ma famille et soupe en leur compagnie. De simples choses constituent un bienfait qui vous rend heureux au quotidien et vous apprend la simplicité d’une vie bienheureuse, répondit le cadet, satisfait de sa réponse et de sa démonstration auprès de son frère, grand médecin reconnu.
  • Je veux bien admettre mon frère que votre pensée est finalement bien loin d’être miséreuse et j’irai jusqu’à vous dire qu’elle est philosophique ou même avant-gardiste puisque jusqu’à maintenant je n’ai jamais entendu un pareil raisonnement. Ces idées, si elles étaient connues de tous, changeraient le comportement de la société et son fonctionnement. Mais enfin gardons cela pour nous je ne pense pas que votre façon de penser soit appréciée de tous et comprise, reprit l’illustre médecin.
  • Mon frère je veux bien vous croire mais pour revenir à notre première conversation je voudrais vous certifier que notre père s’est éteint en condition d’homme heureux et dont le bonheur a fait la liberté. Je vois d’ailleurs venir son avocat et vous somme de reporter la suite de cet entretien à plus tard.
  • Sans problème mon frère. J’ai été très heureux de partager cet instant de débat avec vous, répliqua Louis en appuyant sur l’adjectif ‘’heureux’’.
  • Je vois que vous avez appris de notre entretien mon frère. »

Tous deux attendirent que l’avocat fasse son entrée en réfléchissant chacun aux arguments proposés par l’autre. Ils avaient appris, l’un comme l’autre, beaucoup sur leur condition et leur réflexion lors de leur échange et se posaient désormais de nombreuses questions sur la définition d’un nouveau bonheur pour l’aîné et la vision actuel de celui-ci par les hommes de son temps pour le cadet.

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