Sujet Invention / Supplément Voyage Bougainville / Polly Baker

A la suite de cette séance et du discours, un des juges présents, le juge Riner, un homme droit et juste quant à ses fonctions juridiques, réputé et apprécié au sein de la villevoulut faire part de ce qu’il venait d’entendre au magistrat Foss, qui était absent durant la séance. Il l’invita le soir même autour d’un café afin d’en discuter. Le moment opportun venu, Riner entame la discussion et faisant le récit de sa journée à Foss, puis il finit par se concentrer sur la dernière affaire qu’il venait de traiter. L’histoire d’une femme, anciennement condamnée quatre fois. Deux fois à l’amende. Deux fois au châtiment corporel par manque d’argent. Tout cela pour un seul et même crime, celui d’enfanter et d’être abandonnée. Cette fois-ci, elle comparaissait pour son cinquième et même crime. Foss semblait s’intéresser à l’histoire, Riner poursuivit alors son récit en ajoutant que le discours de cette femme était tel qu’elle a fini par être condamnée mais sans application de peine pour autant. Une sorte d'acquittement. Elle avait au risque d’en mourir donné naissance à cinq enfants alors qu’elle n’était dans une situation stable et ses anciennes condamnations n’avait fait que l’enfoncer dans son accablement. Vivre au dépend d’une société patriarcale l’avait probablement empêcher de s’exprimer jusqu’à ce jour. Il décrivit son discours comme calme, respectueux, simple et convaincant tout en faisant recourt à la raison des juges. Elle puisait au fond d’elle une certaine force afin de se donner dignité à elle et autres personnes victime d’une loi dite trop dure. Elle était seule, ne causant aucun mal à personne car à chaque fois utilisée puis relâcher. Etant plus souvent éprouvée qu’éprouvante, elle attira ainsi la pitié des juges et la décision finale fut très vite décidée. Durant son récit, Riner n’avait pas mentionné l’identité de la femme, ce qui ne semblait pas perturber son collègue pour autant. A la suite de ce récit, Foss approuva la décision finale prise et dédaigna les comportements masculins qu’elle avait eu à subir. Ces paroles entendues, Riner avoua l’identité de la victime. Il s’agissait de Polly Baker. A ces mots, Foss finit son café d’une traite et une expression grave apparut sur son visage. Riner poursuivit sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. Il comprit alors que le discours de Polly n’était pas mensonger, et que le juge assis en face de lui avait commis une grave faute, celle de l’abandonner après lui avoir pris sa virginité, son honneur et de la laisser seule avec un enfant à venir. Laisser une femme qui nous a fait confiance au dépourvu après avoir usé d’elle à des fins personnelle n’était, selon lui, pas digne de n’importe quel homme s’assumant pleinement. Découvrir la vie avec un nouvel être à ses côtés sans être préparée à le faire seule ne peut être autre que difficile. Riner savait que si l’histoire se répandait, l’honneur et la crédibilité des juges allait être touchées et remises en question par la population. Réparer l’erreur qu’il avait commise devenait maintenant obligatoire et cela sans trop attendre. Foss était à son tour pris au dépourvu, aucun solution ne lui venait en tête pour ce problème inattendu, il était perdu. Il fut subitement pris d’une forte émotion et plein de remords. La culpabilité se lisait sur

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