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Splendeur et misère d’un petit séminaire, C. SUAUD (1976)

Dissertation : Splendeur et misère d’un petit séminaire, C. SUAUD (1976). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Novembre 2016  •  Dissertation  •  1 877 Mots (8 Pages)  •  2 553 Vues

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1. INTRODUCTION

Splendeur et misère d’un petit séminaire est un texte qui a été écrit par Charles Suaud en 1976. Charles SUAUD a été professeur de sociologie à l’université de Nantes et a aussi été directeur du CENS (Centre Nantais de Sociologie) de 1998 à 2006. En outre, il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la sociologie des religions tel que par exemple De la subversion en religion. Aujourd’hui, Charles SUAUD est à la retraite.

Nous avons ici à faire à un extrait de l’article Splendeur et misère d’un petit séminaire de la revue scientifique Actes de la recherche en sciences sociales numéro 4. Ce document est une étude sociologique empirique qui montre l’influence d’une institution (ici, le séminaire) sur les individus. Celui-ci fait suite à un premier article L’imposition de la vocation sacerdotale datant de 1975, qui évoque comment sont recrutés les élèves dans le séminaire.

Le petit séminaire est une institution religieuse qui amène les élèves à une carrière sacerdotale grâce à un encadrement qui lui est propre. Le sacerdoce est la fonction du prêtre. Cette fonction présente un caractère particulièrement respectable en raison du dévouement qu’elle exerce à l’égard d’autrui.

D’autre part, le terme « institution » provient du latin instituo qui veut dire « ce qui est institué » ou « règle ». On utilise ici le mot « institution » dans le sens d’un établissement privé destiné à l’instruction et l’éducation des enfants et jeunes enfants.

Le petit séminaire est une institution totale. Goffman définit l’institution totale comme un lieu de résidence et de travail où un grand nombre d'individus, placés dans la même situation, coupés du monde extérieur pour une période relativement longue, mènent ensemble une vie recluse dont les modalités sont explicitement et minutieusement réglées.

Ainsi, Charles SUAUD répond dans cet article à la problématique suivante : Quelle force exerce le séminaire sur les jeunes et comment se manifeste-t-elle ?

2. ARCHITECTURE ET ORGANISATION D’UNE INSTITUTION PARTICULIERE

A. Architecture

On constate dans un premier temps, que le séminaire est un lieu clos, coupé du monde extérieur et uniquement orienté vers la religion. De plus, ce monument est imposant, par son architecture, il impose la religion comme mode de vie aux élèves.

On observe ensuite, grâce à la photographie du dossier ainsi que par l’étude du texte, que le séminaire est, comme le dit l’auteur, « construit sur le modèle d’un monastère » c’est-à-dire en forme de « U ». On peut noter que cet endroit est, d’après l’auteur : « un monde clos qui, au premier regard, s’impose comme un univers religieux ». La religion est donc omniprésente d’un point de vue architectural. Le fait que le séminaire soit séparé du monde extérieur sonne comme une « sanction rituelle » d’après l’auteur. En effet, les enfants sont exclus physiquement du monde extérieur.

Enfin, l’auteur mentionne l’existence de différents seuils de sortie, avec des étapes obligatoires mais qui sont de moins en moins religieuses :

- tout d’abord, passer « la grille » qui relie « la petite chapelle » à la statue de Notre-Dame

- passer ensuite dans une zone intermédiaire qui se trouve entre la grille et le portail, limite entre le monde extérieur et le monde religieux.

B. Organisation interne du séminaire

S’en suit une organisation interne au séminaire. C’est par exemple le cas du rituel de sorties où les élèves se rejoignent pour prier devant la statue de Notre-Dame afin qu’elle les protège, ceci, avant chaque sortie et chaque samedi.

Pour l’organisation des cours, le séminaire suit le calendrier liturgique, c’est-à-dire le calendrier qui indique les dates des fêtes liturgiques (l’ensemble du culte public rendu à Dieu par l’Eglise : prières, chants, commémorations), les vacances et jours chômés sont notamment fixées par ces fêtes.

On note un changement au cours des années 1950. En effet, le séminaire n’accueille plus les classes de la 7ème à la terminale comme auparavant, mais seulement les classes de la 6ème à la 4ème. Après 1950, il existe désormais une séparation entre le petit séminaire situé à Chavagnes-en-Paillers (niveau collège) encore utilisé aujourd’hui et le petit séminaire situé aux Herbiers (correspondant au niveau lycée) qui est aussi encore utilisé comme lycée, le lycée Jean XXIII.

Ces photos (Allusions photos diaporama) ont 40 ans d’intervalle. En 1928, on aperçoit que les marquages corporels (tonte des cheveux, costume obligatoire, expression sérieuse du visage, le professeur situé au milieu avec un livre relié = symbolique religieuse et culturelle) montrent un effet d’uniformisation (c’est-à-dire que les différences d’origines sociales sont quasiment effacées). Tandis qu’en 1970, le professeur est placé sur le côté et que les différences sociales sont plus marquées (cf les fils de paysans).

Enfin, le séminaire a pour but d’inculquer les bonnes manières comme se tenir bien à table par exemple.

D’autre part, l’organisation interne procède à la mise en place d’un rythme quotidien marqué de prières.

3. LE POUVOIR DU SEMINAIRE

A. Tout se rapporte au religieux

On a donc pu constater que l’éducation des séminaristes était très rythmée et qu’elle se caractérisait par un processus de répétition. C’est là la force de cette institution qu’est le petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers. Par ce système de répétitions quotidiennes, les séminaristes acquièrent très rapidement l’habitus sacerdotal autrement dit l’ensemble des manières d’êtres et des habitudes propres aux prêtres.

En effet, au séminaire, même les activités à l’origine profane sont rapportées à la religion. Par exemple, avant chaque repas, une formule est énoncée : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. ». D’ailleurs, même l’humour est empreint

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