Situation détaillée pour le TFE

Situation détaillée pour le TFE

La situation qui m’a interpelé s’est déroulée lors de mon stage en service de psychiatrie, au DPA (département pour l’autisme), lors de ma première semaine de stage, le matin, au moment des soins d’hygiène. Les aides à la douche se font en salle de douche commune dans le service, ayant fini mon coté je viens proposer mon aide aux soignantes de l’autre coté, où il restait un patient, dont je ne connais pas encore l’attitude lors des soins d’hygiène. Les soignantes m’avaient simplement avertis que ce patient pouvait avoir des réactions parfois brusques sous la douche.

        Le soin se déroule bien, le patient nécessitant une aide à la douche, je lui laisse le pommeau entre les mains et commence à le savonner.

 C’est alors qu’il se met à me cracher dessus, puis à vouloir m’arracher mes lunettes. Je me recule, surpris tout d’abord de sa réaction, c’est alors qu’il se met à crier tout en me jetant les bouteilles de shampoing violemment, puis les gants de toilettes et enfin la chaise percée qui se trouvait à coté de lui. Le patient adopte donc un comportement hétéro agressif, avec des cris similaires à des cris de douleurs.

 Ne sachant pas comment le maitriser, je laisse la main aux deux autres soignantes présentes dans la salle, qui finiront le soins en le maintenant assis sur une chaise percée, je resterai dans la pièce pour leur passer les vêtements et les aider pour l’habillage.

 A ce moment je ressentais à la fois un sentiment d’échec dans le soin mais aussi une appréhension face à ce patient.

        Cet incident me fit changer de comportement vis-à-vis de ce patient, que je tentais même d’éviter au début. Je n’étais pas satisfait de cette attitude, ne me sentant plus comme étant un soignant envers ce patient. J’avais peur que si la crainte de ce patient s’installais, elle deviendrait un obstacle à la relation de soin soignant-soigné, et il me semble difficile de gerer à la fois sa propre émotion « envahissante » en même temps que le « prendre soin ».

La première question qui me vient à l’esprit est : « si je me projette, en tant que futur infirmier, étant seul dans un service de ce type, je ne peux pas ignorer le patient tout au long de mon service jusqu’à l’arrivée de la contre équipe ; comment donc affronter et gérer une telle situation tout en assurant une prise en charge optimale du patient ?

Plusieurs questionnements :

• Comment peut-on gérer nos émotions face à une telle situation ?
• Peut-on « soigner » correctement si on peur ?
• Comment arriver à conserver la dimension relationnelle dans ce genre de situation ?

Ces questions ont entrainés la problématique suivante :

En quoi la peur ressentie par un soignant vis-à-vis d’un patient violent (ou agressif)  peut-elle avoir une incidence sur la prise en charge du patient, sur la qualité des soins ?

J’ai donc décidé de retenir cette situation pour mon mémoire car je pense que cela n’est pas un cas isolé et qu’en tant qu’étudiant je suis déjà confronté à ce genre de situation. Le fait de pouvoir assurer une prise en charge optimale à tout patient sans l’appréhender, le craindre, en avoir peur, l’éviter, … est une caractéristique de ma vision du futur professionnel de santé que je souhaite être.

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