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Résumé François Dubet "Régimes d'Inégalités et injustices sociales."

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Par   •  6 Mars 2017  •  Fiche de lecture  •  1 573 Mots (7 Pages)  •  1 272 Vues

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Question sur le texte : « Régimes d’inégalité et injustices sociales »

Question 1 : Selon l’auteur, dans quel régime d’inégalité nous trouvons-nous ? Vous définirez ce qu’est un régime d’inégalité.

Dans ce texte, François Dubet commence par nommer ce qu’il appel des régimes d’inégalité. L’auteur s’appuie sur une théorie courante en sociologie qui stipule que les inégalités sont agencées de manière à former un « système social qui explique le fonctionnement de la société. » C’est à dire que les inégalités sont formées, organisées d’une manière spécifique, formant une structure qui répond à certaines règles et qui hiérarchise une société. François Dubet précise que ces structures sont différentes non seulement pour une même société, d’une époque à une autre, mais aussi entre sociétés contemporaines. On comprend ainsi facilement  l’emploi du mot « régime », qui fait un parallèle avec le régime politique, dans le sens où il s’agit aussi de manière différentes d’organiser la société, ici par les inégalités. On peut donc comparer un régime d’inégalités d’ordre et castes avec celui des classes sociales, comme on pourrait comparer une monarchie avec une démocratie. Ainsi l’auteur va différencier trois régimes d’inégalités : Les ordres et castes, les classes sociales et le régime des inégalités multiples. Du point de vue de l’auteur, nous nous trouvons aujourd’hui en France dans ce dernier type de régime. En effet, ce que l’auteur appel la rupture démocratique a mis fin au régime des ordres et castes où les inégalités se traduisaient par des avantages pour l’ordre dominant, tel que la nobilité, au détriment du Tiers-État, et où il était quasi impossible de sortir de l’ordre dans le quel nous naissions. Comme le principe fondateur de la démocratie est que tous les hommes sont libres et égaux, et comme les inégalités ont persistées, il a fallut trouver un moyen de justifier les inégalités. Le développement de l’industrie et du capitalisme a favorisé l’émergence d’une organisation de la société en classes sociales. Le régime des classes sociales se sont alors créées comme un modèle « allégé » du régime d’ordres et castes, dans le sens ou ce sont les inégalités de revenus ou de statut sociale qui participent à cette stratification. Le recul de l’organisation de la société autour de l’industrie a nuancé cette vision de la société divisée en classes sociales, avec l’émergence et les contours de plus en plus flous de la classe moyenne. En outre parler d’inégalité de classes efface toutes les inégalités qui n’en relèvent pas. C’est ainsi qu’aujourd’hui, par évolution de la société et soucis sociologique on parle de régime d’inégalités multiples, même si une certaine logique de classe persiste. Paradoxalement, l’auteur admet que ce dernier type de régime ne peut être qualifié en tant que tel, car les inégalités sont dispersées de telles manières, qu’elles ne correspondent pas à une stratification de la société, en dehors des cas des plus pauvres et des plus riches.

Question 2 : En quoi l’école permet-elle d’analyser la dynamique générale de production des inégalités ?

L’école est un bon indicateur de l’évolution des régimes d’inégalité car l’éducation demeure une question importante quel que soit le régime. Dans celui des ordres et castes, elle est un moyen de plus de faire la distinction entre caste dominante, à qui l’éducation est réservé sous forme d’avantage, et caste dominée à qui son accès est refusé.  Dans le régime de classe démocratique, où l’égalité entre les individus est le principe fondamental, l’accès à l’éducation est logiquement ouvert à tous. Cependant l’organisation scolaire est calquée sur un contrôle social de l’Etat et une structure de classe sociale, ainsi l’inégalité scolaire s’articule autour d’une inégalité des dons et une inégalité économique. Un exemple frappant est la maison d’éducation de la Légion d’honneur à Saint-Denis où seuls les enfants de parents ayant reçus la Légion d’Honneur peuvent postuler. En 2013, 100% des élèves de la Maison ont obtenu le baccalauréat dont plus de la moitié (53,3%) avec la mention très bien, contre environ 80% d’obtention du baccalauréat et environ 12% de mention très bien dans le reste de la commune. Le cas spécifique de cet établissement dans le département le plus pauvre de France concorde parfaitement avec l’idée que François Dubet tente d’exprimer. L’école reproduit les inégalités de classes qui lui préexiste où le mérite et le capital financier et culturel jouent un rôle important. Il y a donc une tendance de l’école à reproduire les inégalités, ce qu’on observe aisément grâce au tableau qui croise inégalités scolaires et inégalités de revenus. Le tableau est coupé en quatre parties, dans les quelles on retrouve des pays. En prêtant attention aux pays présent dans les différentes cases, on remarque que l’on peut facilement nommer ces cases selon les différents régimes de sécurité sociale. Les pays tel que la France et l’Allemagne se trouvant dans ce que l’on pourrait appeler la « case Bismarck », se caractérisent par des inégalités de revenus relativement faible, mais des inégalités scolaires plutôt élevées. Les pays de la « case Beveridge » tel que la Finlande enregistre des inégalités de revenus plutôt faible, voir faibe ainsi que des inégalités scolaires faibles. Ce que l’on pourrait identifier comme la « case famille » avec des pays tel que l’Espagne ou l’Italie ont quant à eux des inégalités de revenus relativement élevées, et des inégalités scolaires assez faibles. Enfin, la « case Beveridgien-résiduel » avec des pays comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis ont des inégalités de revenus élevées, voir très élevées et inégalités scolaires relativement élevées. Nous avons déjà analysé ces régimes de sécurité sociale comme correspondant à des modèles sociaux plus ou moins égalitaires. Or on remarque que la « case Beveridge », enregistrant des scores faibles en inégalités scolaires correspond au modèle scocial-démocrate universaliste que nous avons identifié comme le plus égalitaire. La « case Beveridgien-résiduel » qui enregistre des scores d’inégalités scolaires élevés correspond au modèle libéral résiduel, identifié comme le plus inégalitaire. Ce tableau démontre donc que les sociétés démocratique ayant adopté un modèle inégalitaire tendraient à reproduire ces inégalités à l’école. Le fait que la « case Bismarck », correspondant au modèle conservateur-corporatiste que nous avions identifié comme moins inégalitaire que le modèle libéral-résiduel, y enregistre des scores plus élevés en matière d’inégalités scolaires, va dans le sens de l’auteur qui écrit que les mécanismes culturels de la logique des classes ont plus de poids sur les inégalités scolaires que les mécanismes économiques. La construction de l’organisation scolaire correspond à la culture des classes dominantes, facilitant ainsi sa reproduction d’une génération à une autre et lui rendant l’enseignement plus accessible en comparaison des classes moins aisées. L’auteur souligne toutefois que cette logique des classes n’est pas seule responsable des inégalités scolaires. La qualité des professeurs et des établissements qui diffère selon les zones, l’homogénéisation d’une classe en fonction du niveau scolaire, « l’excellence pour tous » plutôt que des pédagogies adaptées à chacun, la représentation importante du diplôme, sont autant d’effets qui participent aux inégalités scolaires et qui ne relèvent pas exclusivement d’inégalité de classes. Il faut donc raisonner en analyse par agrégation des effets. Ou, autrement dit, analyser l’école à la manière du régime d’inégalité multiple. Ainsi l’école nous permet d’analyser la dynamique générale de production des inégalités,  puisqu’elle reproduit les inégalités de société et contribue d’une certaine façon à rendre pérennes certaines inégalités sociales.

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