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Les Places Et Les Chances. François Dubet

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Par   •  23 Mars 2013  •  1 908 Mots (8 Pages)  •  1 192 Vues

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« Les places et les chances- Repenser la justice   sociales » François Dubet

François Dubet (23 Mai 1946) est un sociologue français et professeur de sociologie à l’Université de Bordeaux. Directeur d’études à l'École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (l’EHESS) il oriente l’essentiel de ses recherches sur les thèmes de l’inégalité, la justice sociale, la marginalité juvénile ou encore l’Ecole. Homme de gauche mais également réformiste, il n’hésite pas à repenser les institutions afin de mener celles-ci à réduire toujours plus les inégalités sociales. Dans l’ouvrage dont il est question ici « Les places et les chances », en étudiant deux modèles idéologiques de justice, ayant tous deux l’objectif de réduire les inégalités sociales à différents niveaux, François Dubet repense la politique menée, dans un désir de « l’optimiser ». Ainsi, il mène une analyse aussi objective que possible des deux modèles, celui de l’égalité des places puis celui de l’égalité des chances, mettant en exergue leurs atouts et leurs limites, dans la lutte contre les inégalités sociales. Son étude se mène autour de trois axes rencontrés quotidiennement : l’éducation, la place des femmes et celle des minorités visibles. Le premier modèle, pour lequel François Dubet prend parti, consiste à réduire l’écart entre les différentes positions sociales inhérentes à une société, le second modèle, basé sur un principe méritocratique, consiste à donner à tous la possibilité d’accéder aux meilleures places qui étaient jusqu’alors réservées à une catégorie privilégiée de la société. Bien que partisan du premier modèle, François Dubet nous présente avec rigueur ces deux conceptions de la justice sociale :

L’inégalité sociale en héritage :

Avant toute chose, il est important de comprendre dans quels contextes historique et politique se situe la réflexion de François Dubet. A ce titre, il fait régulièrement référence tout au long de son ouvrage à l’inégalité sociale comme l’un des héritages de la Révolution française. En effet, alors qu’au terme de l’Ancien régime la Révolution française déclare une égalité entre tous les Hommes, il y a un décalage entre l’affirmation que tous les individus d’une société sont égaux en dignité et en droit et la réalité des inégalités sociales prenant racine dans les traditions (persistance des privilèges) et la concurrence des intérêts de chacun. Ainsi, alors qu’une partie de la population caracole en tête au nom d’un capitalisme sans limite, l’autre partie reste très largement en retrait laissant l’écart se creuser et les inégalités s’installer. C’est ici qu’intervient ce que nous appelons aujourd’hui « la Gauche » aux travers des luttes ouvrières et des réformes sociales ayant pour objectif d’enrouer ces mécanismes inégalitaires en mettant sur pied des « droits sociaux » succédant aux droits démocratiques. Alors que l’enrichissement des uns repose sur l’exploitation des autres, un premier élan réclame une redistribution équitable des richesses. Ainsi, les deux modèles que sont l’égalité des chances et l’égalité des places ont une ambition similaire : réduire le décalage entre l’affirmation que tous les individus d’une société sont égaux en droit et en dignité, et la réalité des inégalités sociales inhérentes au concept même de société. En dépit de cet objectif commun, les deux conceptions s’affrontent concernant la méthode à adopter, et l’angle sous lequel observer le problème. Le choix à faire est le suivant : améliorer les conditions d’une position sociale injuste ou permettre aux individus de s’échapper de cette position.

Atouts et limites du modèle de l’égalité des places :

            Comme évoqué précédemment, en lien avec l’émergence d’une société salariale, les premiers dispositifs pour l’égalité  visent la sécurisation des postes occupés par les travailleurs au travers de ce qu’on appelle « les acquis sociaux » : congés payés, arrêt maladie, retraite etc. Il ne s’agit pas de réduire les inégalités de revenus mais avant tout de protéger les salariés (les plus modestes) des risques liés à la vie. Considérant que la richesse des uns repose sur l’exploitation des autres, un système de « vases communicant » est mis en place, ce que l’on appelle plus communément les transferts sociaux, la redistribution. Une part des richesses est prélevée (taxes, impôts…) afin d’être redistribuée. Un graphique intégré par François Dubet montre que plus l'État-Providence est actif moins les inégalités sont présentes. En la matière, la France n’est pas « trop mauvaise élève » contrairement aux États-Unis où l'État-Providence est quasiment inexistant et où les inégalités sont criantes. Ainsi, dans le modèle des places, la redistribution a pour objectif le bien-être de chacun, sans bousculer la hiérarchie sociale. Les sommes prélevées permettent notamment le financement d'équipements collectifs, utilisables et accessibles à tous : transports, écoles, piscines, bibliothèques, en somme, tout ce qui permet à la classe moyenne de s’intégrer et accéder à un niveau de vie décent et même plus. Il y a une contribution à la richesse détenue par la société, en retour la société doit quelque chose, c’est en quelques sortes une clause du contrat social. Cette première quête d’égalité gravite essentiellement autour du travail, mais touche également une institution tout aussi importante : l’Ecole. Au XIXe siècle, l’Ecole de la République offre à tous la possibilité d’acquérir un bagage minimal de connaissances, tout en préparant chacun au rôle qu’il aura à tenir dans la société. Ainsi, filles et garçons sont séparés et reçoivent différents cours en enseignement. L’égalité de ce bagage minimal repose sur l’uniformisation du programme scolaire, l’utilisation d’une même pédagogie et des maitres sortant d’un même « moule ». Au-delà de cette base commune, seule une certaine élite peut accéder à un certain niveau, en allant au lycée notamment. Dans cette course à l’égalité deux populations sont en marge : les femmes, et les immigrés. Jusqu’alors, les femmes ne profitent des avantages sociaux que via leur mari. Le but des politiques est donc que les femmes aient des droits sociaux tout en restant à leur place familiale comme mère et comme épouse. Les immigrés

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