Resistance Antibiotiques

La résistance aux antibiotiques est devenue un sujet d’actualité. Les gens se rendent de plus en plus compte que le fait d’employer des antibiotiques face aux maladies provoquées par les microbes (maladies infectieuses) n’est plus aussi évident. Ce qui est clair, c’est que les antibiotiques ne sont plus aussi efficaces que lors de leurs premières utilisations. Ce sont les microbes eux-mêmes qui sont responsables de cette diminution d’efficacité. À titre d’exemple, les bactéries, qui autrefois étaient tuées à coup sûr, se sont peu à peu adaptées à l’attaque des antibiotiques. Ponctuelles au départ, ces résistances sont devenues préoccupantes et conduisent à la mise en place de diverses stratégies pour éviter les situations d’impasses thérapeutiques. Comment ce phénomène s’est-il produit ? C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre lors de cet exposé. Pour ce faire, nous allons d’abord expliquer brièvement et simplement ce qu’est une bactérie, puis la notion d’antibiotique et son historique, avant de montrer le lien entre les deux en étayant notre propos par des observations effectuées sur les logiciels Anagène et Rastop.

impasse thérapeutique : dans ce type de situation, les médecins ne disposent plus d’aucune solution pour lutter contre l’infection

bactéries multirésistantes : résistantes à plusieurs antibiotiques

bactéries toto-résistantes : résistantes à tous les antibiotiques disponibles

Problématique :On se pose la question de comprendre les mécanismes qui font que des bactéries deviennent résistantes à certains antibiotiques. On peut par exemple supposer que des mutations de l’ADN de ces bactéries leurs conférent ces propriété.

Les bactéries :

D’abord, qu’est ce qu’une bactérie?

Une bactérie, c’est un micro-organisme unicellulaire. Ce sont des organismes procaryotes, c’est-à-dire qu’ils ne contiennent pas de noyau. Le matériel génétique n’est pas séparé du reste du cytoplasme. Ce dernier contient également des ribosomes nécessaires à la fabrication des protéines suite à l’interprétation du message contenu dans le code génétique, ainsi que divers organites responsables du maintien des fonctions métaboliques de base indispensables à la survie cellulaire.

La taille des bactéries peut varier mais elle est généralement de l’ordre du micromètre. Les bactéries peuvent être de différentes formes : bacilles ou bâtonnets (de forme allongée), coques (de forme arrondie) et spiralée. L’image suivante montre les trois types de bactéries : des bacilles (orange), des coques (vert) et des spirilles (jaune).

Les antibiotiques :

Définition

Un antibiotique est une substance naturelle ou synthétique, d’origine microbienne ou dérivée chimiquement, utilisée pour guérir les infections causées par des bactéries. Le mode d’action des antibiotiques permet de tuer les bactéries sensibles (bactéricides) ou d’inhiber leur développement (bactériostatiques). Il existe des antibiotiques à spectre étroit ou à large spectre, c’est-à-dire qui ciblent certaines bactéries précisément ou une large gamme d’espèces. L’avantage de ces derniers est d’offrir une sécurité au médecin qui ignore parfois la nature précise de l’agent infectieux. Par contre, les inconvénients principaux sont les coûts plus élevés et le risque de voir apparaître une panoplie de souches résistantes à ces antibiotiques.

Les antibiotiques existent depuis déjà plusieurs décennies.

En fait, un médecin britannique, Sir Alexander Fleming, a découvert en 1928 que la moisissure Penicillium exerçait un effet bactéricide sur les bactéries pathogènes, qui ne pouvaient se multiplier en sa présence. Grâce à cette observation importante, la pénicilline fut découverte, lançant véritablement l’ère des antibiotiques.

La découverte de la pénicilline a longtemps été considérée comme un miracle de la médecine moderne. Plusieurs infections qui étaient mortelles comme la tuberculose, la diphtérie, la pneumonie, la syphilis et le tétanos ont pu être traitées. Entre 1945 et 1980, plusieurs catégories d’antibiotiques ont vu le jour, chacun de ces produits s’avérant très efficace. La création de nouveaux antibiotiques s’est par contre arrêtée entre 1980 et 1990 puisque des centaines de ces produits existaient. Cependant, aucune nouvelle classe d’antibiotiques, c’est-à-dire s’attaquant à une cible bactérienne inédite, n’a été commercialisée depuis 25 ans. Ceci constitue un point faible de l’antibiothérapie puisque malgré la variété de produits existants, le nombre restreint de cibles cellulaires auxquels ils s’attaquent rend les produits massivement vulnérables lorsque des microbes parviennent à modifier ces cibles pour se protéger (développement de la résistance).

La résistance bactérienne :

Il existe actuellement plus de 10 familles d’antibiotiques. Ces familles se distinguent par les propriétés physico-chimiques communes des molécules qu’elles contiennent. Chaque molécule dispose d’un mode d’action et d’un spectre bien à elle. Le tableau qui suit donne les principales classes d’antibiotiques.

Famille Mode d’action Spectre (général)

Acide fusidique Inhibition de la synthèse des protéines Étroit

Aminosides Inhibition de la synthèse des protéines Large

Bêta-lactamines Inhibition de la synthèse du peptidoglycane Étroit

Large

Utilisés en association avec une autre bêta-lactamine

Fosfomycine Inhibition de la synthèse du peptidoglycane Large

Glycopeptides Inhibition de la synthèse du peptidoglycane Étroit

Imidazolés Coupure des brins d’ADN et déroulement de l’ADN Étroit

Lincosamides Inhibition de la synthèse des protéines Étroit

Macrolides et kétolides Inhibition

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