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Pamphlet sur l'intimité amoureuse

Fiche : Pamphlet sur l'intimité amoureuse. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Décembre 2017  •  Fiche  •  2 114 Mots (9 Pages)  •  510 Vues

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L’intimité amoureuse est ainsi marquée dès les premiers vers à travers l’adresse du « je » du poète au « tu » de l’être aimé.

La proximité à la fois sentimentale et spatiale des amants est soulignée par l’apostrophe affectueuse : « chère indolente » (v. 1) et l’évocation du corps dénudé de la femme : « De ton corps si beau/Comme une étoffe vacillante/Miroiter la peau ! » (v. 2-4).

On peut observer un rapprochement physique progressif entre le poète et son amante : « Et ton corps se penche et s’allonge » (v. 25), « Quand l’eau de ta bouche remonte/Au bord de tes dents/Je crois boire un vin de Bohême » (v. 31-33).

La dimension érotique du poème est ainsi marquée par le champ lexical du corps : « corps » (v. 2), « peau » (v. 4), « chevelure » (v. 5), « Tes yeux » (v. 13), « Ta tête » (v. 22), « Ton corps » (v. 25), « ta bouche », « tes dents » (v. 31-32).
Il y a une vision à la fois
globale et partielle du corps de la femme, perçu à travers le regard du poète.

Ce tête-à-tête amoureux donne lieu à un voyage sensuel pour le poète.

En effet, tous ses sens sont en éveil et se mêlent dans des synesthésies :
 « voir », « étoffe vacillante », « miroiter la peau » (vue+toucher);
 « chevelure profonde/Aux âcres parfums» (toucher+goût+odorat);
 « bijoux froids » (vue+toucher);
 « glaciers grondants » (toucher+ouie)

B – La rêverie exotique du poète

Tout d’abord, le rêve est évoqué directement au vers 11 : « Mon âme rêveuse appareille ».

Le contact avec le corps de la femme donne lieu à un rêve éveillé, un voyage à la fois sensuel et spirituel, un voyage maritime qui mène le poète vers un ailleurs, un monde idéal.

Ainsi le poète se compare à un navire (« Comme un navire qui s’éveille », v. 9) voguant sur les flots de la chevelure de sa bien-aimée : « Sur ta chevelure profonde/Aux âcres parfums,/Mer odorante et vagabonde/Aux flots bleus et bruns » (v. 5 à 8).

La métaphore maritime filée jusqu’à la fin du poème est accentuée par des sonorités douces et apaisantes telles que les allitérations en [v], en [b], en [f], en [m] et en [ch] qui traduisent le bercement des flots : « Comme une étoffe vacillante » (v. 1 à 3), « Sur ta chevelure profonde », « Mer » « vagabonde » (v. 5-8), « Comme un navire qui s‘éveille/Au vent du matin,/Mon âme rêveuse appareille (v. 9-11) « Se balance avec la mollesse » (v. 21-24), « se penche et s‘allonge/Comme un fin vaisseau/Qui roule bord sur bord »

Cette métaphore de la chevelure-océan est récurrente chez Baudelaire (voir par exemple « La Chevelure » ou encore « Un hémisphère dans une chevelure ») et introduit le thème du voyage vers l’ailleurs, un Idéal caractérisé principalement par l’exotisme.

On trouve en effet tout au long du poème un champ lexical de la mer et de l’exotisme : « âcres parfums » (v. 6), « Mer odorante et vagabonde/Aux flots bleus et bruns » (v. 7-8), « navire » (v. 9), « appareille/Pour un ciel lointain » (v. 11-12), « serpent » (v. 19), « jeune éléphant » (v. 24), « vaisseau », « plonge » (v. 26-27), « eau », « flot » (v. 28-29).

On remarque d’ailleurs que la liquidité est omniprésente dans le poème, tant au niveau lexical que du point de vue des sonorités.

Ainsi, le champ lexical de la liquidité (« mer », « flots », v. 7-8 ; « l’eau », v. 28 et 31 ; « un flot grossi par la fonte/Des glaciers », v. 29-30 ; « Je crois boire un vin de Bohême », v. 33 ; « Un ciel liquide », v. 35) est renforcé par une forte allitération en [l] : « indolente » (v. 1), « vacillante » (v. 3), « chevelure » (v. 5), « flots bleus », « s’éveille » (v. 8-9), « appareille », « ciel lointain » (v. 11-12), « révèle » (v. 13), « où se mêle/L‘or avec le fer » (v. 15-16), « Belle » (v. 18) etc.

De plus, les multiples enjambements (v. 1-4, 5-8, 9-12, 13-16, 19-20, 22-24, 25-28, 29-32, 35-36) soulignent l’ondulation continue, incessante, des vagues de la chevelure et du corps de la femme.

Transition : Si la femme permet l’accès à l’Idéal, elle reste perçue à travers le regard blessé du poète qui nous offre une vision ambivalente de sa bien-aimée.

II – Une vision ambivalente de la femme

A – Un éloge contrasté

Baudelaire semble faire dans ce poème un éloge de la femme, et plus particulièrement de la beauté de son corps.

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