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Par   •  22 Avril 2018  •  Mémoire  •  2 228 Mots (9 Pages)  •  782 Vues

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Introduction

J’ai choisi de revenir sur une situation vécue en 3ème année lors d’un stage dans un service d’accueil et d’urgences qui m’a questionnée sur bien des domaines et en particulier la violence. J’ai vécu une situation qui n’était pas en adéquation avec mes valeurs personnelles et surtout qui allait à l’encontre des valeurs professionnelles d’un soignant.

Dans un premier temps j’aborderai l’intérêt professionnel puis je présenterai ma situation d’appel et ensuite mon questionnement jusqu’à l’élaboration d’une question de de départ. Enfin je continuerai par les concepts et finirai par la présentation de la méthodologie d’enquête envisagée.

II – Intérêt professionnel

J’ai pu remarquer lors de mes différents lieux de stage que la relation soignant-soigné était indispensable pour que le patient nous fasse confiance et permette ainsi que le soin se passe dans les meilleures conditions possibles. Lorsque la violence s’installe dans les soins, cette relation est altérée et entraîne parfois des situations dramatiques.

Un rapport de l’observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) de 2017 montre que les urgences sont le 2ème secteur après la psychiatrie avec 14% des évènements signalés en 2015 et 13% en 2016[1].

Dans un service d’accueil et d’urgence, de nombreux facteurs peuvent entraîner une violence aussi bien de la part du soignant que de la part du soigné.


I – Situation de départ

J’ai décidé de revenir sur une situation se déroulant lors d’un stage de nuit aux urgences. Nous sommes lundi, Il est 3h45 quand les pompiers accompagnent un patient Mr A. Kévin âgé de 24 ans. Le patient est accompagné de son père. Ce dernier a prévenu les secours en voyant l’état de son fils lorsque celui-ci est rentré d’une soirée. Le père est anxieux de voir son fils sous l’emprise de drogues et d’alcool. L’infirmière que j’appellerai Mélissa et moi installons le patient dans un box, je lui demande de retirer son t-shirt ce qu’il accepte de faire sans rechigner ensuite il enfile la blouse que je lui tends. Kévin est très euphorique et répond en riant aux questions qu’on lui pose. Il ne veut pas passer la nuit dans le service et l’exprime. Dans son dossier on peut lire que le patient est connu pour des crises d’asthme et a quitté l’établissement sans l’accord du médecin lors des précédentes hospitalisations. Je lui dis que le médecin ne va pas tarder, qu’il est en ce moment avec un autre patient. L’infirmière et moi-même quittons la chambre.

À 04H00, l’équipe soignante composée de Mélissa, deux autres infirmières, un brancardier, l’infirmière des lits porte et moi-même allons manger dans la salle de repos. Le médecin est toujours avec son patient.

Nous nous installons à table à 04H00 lorsque le père de Kévin vient nous dire que son fils est en train de partir. Mélissa se dirige vers la chambre, je la suis.

Kévin est torse nu à l’entrée du box. L’infirmière lui demande poliment de retourner dans le box et d’attendre gentiment le médecin. Il ne veut pas, le ton monte entre lui et Mélissa. Cette dernière lui attrape le bras et l’entraîne vers le brancard. Le bruit attire les autres infirmières et le brancardier qui arrivent et nous nous trouvons 6 soignants face au patient. Kévin s’énerve et en se libérant de la prise de Mélissa lui laisse une marque rouge sur tout le bras gauche. Le médecin entre dans la pièce à ce moment alors que nous 5 à le maintenir pour éviter les récidives d’agression. Le médecin prescrit la contention au brancard. Kévin se fige et ne parle plus. Je recouvre Kévin d’un drap. Je me dirige vers la sonnette pour la mettre à porter du patient lorsque Mélissa me dit de ne pas lui laisser pour qu’on ne soit pas ennuyé. Nous quittons le box, l’infirmière éteint la lumière en ajoutant que ça lui fera les pieds et ferme la porte du box. Nous partons manger.

À 04H30, Le brancardier vient nous informer que Kévin crie dans le box. Mélissa et moi nous y rendons. En entrant l’infirmière est furieuse car le patient a uriné sur le sol. Kévin et elle s’insultent. Mélissa prend le drap et décide d’essuyer le sol avec. L’infirmière des lits porte arrive et repart aussitôt chercher un chariot de nettoyage. Je prends des gants pour ramasser le drap mais elle me dit de ne pas le prendre et jette celui-ci au visage du patient qui attaché a du mal à l’enlever. Le patient est en colère et insulte l’infirmière. L’ambiance est tendue encore quelques minutes puis l’infirmière des lits porte et Mélissa sortent du box. Je reste seul avec le patient. Je lui donne un nouveau drap, lui met la sonnette à disposition et sort du box très choqué.

III – Questionnement et question de départ

Cette situation m’interroge sur de nombreux points que je vais citer. J’ai tout d’abord questionné le champ disciplinaire social.

  • Est-il fréquent de prendre en soins des patients sous l’influence d’une substance psychoactive aux urgences ?

J’ai pu prendre en soins des patients alcoolisés durant mon stage aux urgences et je voulais m’assurer de la fréquence de phénomène et ainsi relever le fait que les soignants soient exposés au quotidien ou non à ce type de patient.

Selon une étude de 2015 parue dans le magazine L’Encéphale, en France « près d’un patient sur 5 »[2] serait admis ans un service d’accueil et d’urgence présenterait une alcoolémie positif, peu importe le motif d’admission. Donc je peux affirmer que la prise en soins d’un patient sous substance psychoactive telle que l’alcool est fréquente aux urgences.

  • Quelles sont les difficultés rencontrées par les soignants dans un service d’accueil et d’urgences ?

J’ai pu m’apercevoir que les soignants étaient soumis à tout un tas de facteur qui ne facilite pas leur travail. Mettre en avant ces différentes difficultés permet de repérer les facteurs sur lesquelles les soignants peuvent améliorer à leur niveau.

Le SAU est un service hospitalier. Selon l’étude de Machado Tony « le travail en milieu hospitalier s’organise aujourd’hui selon des méthodes importées du milieu de l’entreprise concurrentielle (polyvalence, mise en concurrence pour l’attribution de moyens, sous traitance) »[3]. Les soignants sont exposés à l’épuisement émotionnel, l’épuisement physique avec des horaires étendus et des ports de charge répétitifs. À cela s’ajoutent plus de responsabilités, des effectifs limités, le poids de la hiérarchie qui en demande toujours plus avec moins de matériel. Les relations interpersonnelles notamment avec les médecins sont d’un facteur de stress supplémentaire.

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