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Note de lecture " La transfiguration du banal" de Arthur Coleman Danto

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Par   •  13 Novembre 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 114 Mots (9 Pages)  •  1 167 Vues

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INTRODUCTION

Arthur Coleman Danto est un philosophe et critique d’art américain. Il a écrit sur des sujets divers et variés. Il est l’un des représentants les plus célèbres de l’esthétique analytique américaine. Pour lui, la question de l’esthétique a évolué en fonction des révolutions picturales et artistiques, on ne parle donc plus d’esthétique mais de philosophie de l’art à travers l’art.
J’ai choisi de faire ma note de lecture sur « La transfiguration du banal » de Arthur Coleman Danto (paru en 1981 et traduit en 1989) et plus spécifiquement sur le chapitre « Philosophie et Art ». Dans ce chapitre, le philosophe propose de redéfinir la philosophie analytique de l’art et donc d’apporter un regard différent sur l’histoire de l’art. Arthur Danto possède un avantage puisqu’il est dans une position de double statut. En effet, il est à la fois critique d’art et philosophe, son premier rôle lui permet une liberté de jugement et d’opinion que ne lui permet pas toujours le second. De plus, étant aussi un auteur, il contextualise beaucoup ses écrits avec des anecdotes de voyages ou des périples, ce qui apporte un effet de réalité. C’est une approche plus humaine. A l’époque de la sortie du livre, nous avions affaire à un regain d’intérêt concernant les questions d’esthétiques. La question de la définition de l’art avec des critères suffisants et nécessaires avait été mise de côté.

Dans un premier temps, je vais vous livrer une explication du texte puis dans un second temps une critique personnelle de celui-ci.

EXPLICATION DU TEXTE

Dans cette partie, je vais expliquer le texte que j’ai lu, tout du moins ce que j’en ai compris. Dans un premier temps, je pense qu’il est important de dire que j’ai pris un grand plaisir à lire ce livre ! Je mettais 10 minutes à lire chaque page mais cela m’a permis de me poser les questions que le chapitre soulève. Au début, la question récurrente est celle sur la différence entre l’art, la philosophie et la philosophie de l’art. Le philosophe nous explique qu’il existe une différence entre l’art et la philosophie de l’art : l’art est une chose dont il peut y avoir une philosophie ce qui n’est pas le cas pour tous les sujets. En effet, Arthur Danto nous explique que tous les philosophes majeurs se sont prononcés sur ce sujet. Nous pouvons expliquer cela par le fait que les sujets de philosophie forment un cercle clos et que le philosophe parcourt tous les thème à un moment ou un autre. Ici, la question est donc « Où est la frontière entre philosophie de l’art et art? ». Dans un premier temps, il faut s’attarder sur la question de la définition de l’art et cette définition est un intérêt philosophique. Pourquoi l’art est-il une des choses que les philosophes ont tenté de définir ? Arthur Danto nous explique que la philosophie est un art : en effet, en recherchant ce qu’est l’art, la philosophie s’intéresse à elle-même, elle prend conscience que l’art est une forme aliénée de la philosophie. Les frontières entre l’art et la philosophie sont floues : définir l’art c’est définir la philosophie, c’est une auto-définition qui vient de l’intérieur du sujet. Il ne faut pas mettre de côté le fait que l’essence même du statut de l’art réside dans son évolution, la conscience de l’art EST l’art.

L’auteur utilise la métaphore de la famille. Comme exemple, nous pouvons tout d’abord considérer le fait de trouver un principe sous-jacent, un trait commun à l’art : « Une classe dont les éléments se caractérisent par un certain air de famille ». Pour continuer dans la famille, le philosophe utilise une métaphore très intéressante pour expliquer le concept. Dans un premier temps nous imaginons un enfant qui, par l’apprentissage, énumère les noms de ses oncles, cela n’amène pas à la compréhension du concept d’oncle. Il en est de même pour les ressemblances : un critère commun à tous les oncles peut être un air de ressemblance, mais cela n’explique toujours pas le concept de l’oncle. Il en est de même pour l’art. Mais l’art reste un concept ouvert, l’expression « regardez et voyez » introduit la notion de capacité de reconnaissance. L’art, par son évolution constante (mouvement, culture, époque) dépasse cela.

Dans ce chapitre, il prend un exemple de William Kennick. Il explique que savoir ce qu’est l’art peut se résumer à savoir utiliser le mot art dans le sens linguistique du terme (terme: art - expression: oeuvre d’art). Il est impossible de distinguer l’objet de l’oeuvre d’art, il n’y a pas de critère de perception, la capacité de reconnaissance est donc aléatoire : « nous sommes incapable de produire une formule, simple ou complexe qui ferait ressortir avec précision la logique de ce terme de cette expression ». Il utilise une métaphore que je trouve intéressante et facile à comprendre. L’art est comme un gâteau fourré, et nous savons tous ce qu’est un gâteau fourré et nous savons aussi qu’une tarte au potiron n’est pas ce gâteau. L’art porte un intérêt par sa recherche : « là où il n’y a pas de mystère, on n’a pas besoin de le lever et il n’y a certainement pas lieu d’en inventer un ».

Une notion importante que l’auteur souligne c’est de ne pas confondre une définition et une généralisation. Il faut aussi prendre en compte les propriétés qui ne relèvent pas de la perception. La notion d’imitation survient donc naturellement. Nous pouvons donc dire que « o » imite « x » et donc « x » ressemble à « o » : comme un père et son fils. Le fils possède des propriétés du père MAIS le fils n’est pas une imitation du père. Dans le cinéma, Arthur Danto prend l’exemple de Charlie Chaplin. Dans le film « Caught in a Cabaret » de Mabel Normand (1914), Chaplin joue le rôle d’un serveur, il cache sa profession à sa compagne par honte. Un jour, sa copine vient dans le bar où il travaille, Charlie prétend qu’il est en train de prétendre jouer le serveur qu’il est en réalité.

La notion d’imitation est une possibilité artistique quand elle ne ressemble plus à quelque chose mais qu’elle est à propos de ce à quoi elle ressemble. Le terme « une imitation de... » peut-être remplacé par « une image de... », ce qui sera plus juste pour notre exemple. L’imitation reste un vecteur de signification, il faut différencier le sens interne qui ramène au contenu et le sens externe qui dénote le sujet. L’imitation produit donc un sens et un référent, pour qu’il y ait une communication entre eux (et donc un but) il faut qu’ils soient reliés. Comme exemple, nous pouvons notifier que n’importe quel objet peut-être l’expression de n’importe quoi (comme il le montre dans le livre par l’exemple du plat de tripes). Le point le plus important pour Arthur Danto est donc la nature expressive. Ce qui différencie deux objets totalement identiques (l’un est une oeuvre d’art, l’autre non) c’est l’intention de l’artiste et donc sa nature expressive et métaphorique. Cela change le statut de l’objet et met une distance avec la réalité. Chacune de ces interprétations constituent une oeuvre nouvelle, qui transfigure différemment l'objet matériel.

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